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On en parle Robert Abi Nader, le «petit Robert», a bien grandi(photo)

Il a commencé tôt, si tôt qu’à l’école de la chambre syndicale de la couture parisienne où il étudiait, on le surnommait « le petit Robert ». Aujourd’hui, presque vingt ans plus tard, «le petit Robert» est devenu un grand de la haute couture qui vient d’habiller les douze finalistes de Miss France 2003. ne voix de femme douce et doucereuse nous l’avait déjà annoncé au téléphone en ces termes et dans un accent français très appuyé. « Robert Abi Nader bonjour, veuillez patienter, nous allons donner suite à votre appel. » Nous voilà donc, suite à cet appel, et quelques jours plus tard, en train de sagement patienter dans le salon d’attente du jeune couturier qui vient en coup de vent s’excuser de son retard : une mariée anxieuse – puis ravie – qui tient, encore une fois, à essayer sa robe. De courtes minutes passent. Bercés par une douce musique et plongés dans de larges coussins rouges, on se laisse aller à rêver d’une robe « comme ça », comme celles du dernier défilé auquel a participé le couturier à Paris. Des robes souples, transparentes, sensuelles et poétiques, comme les ont décrites les revues de mode locales et internationales. « Monsieur Abi Nader peut vous recevoir maintenant. » C’est avec beaucoup d’amabilité, presque de la timidité, qu’il nous reçoit enfin, installé derrière son bureau, de légères traces de paillettes sur le visage – sans doute se sont-elles échappées de la robe de mariée. D‘une voix murmurée, il commence à parler de son enfance, toujours dans les jupons de sa mère lorsqu’elle allait faire ses essayages chez de grands couturiers. C’est avec une fierté mal dissimulée qu’il parle alors de ses débuts : « J’avais quinze ans lorsque je me suis inscrit à l’école supérieure de la couture ; j’ai triché avec mon âge, et j‘ai obtenu mon diplôme trois ans plus tard. » C’est avec un peu d’amertume qu’il ajoute : « J’ai démarré très jeune, avec de grandes responsabilités. J’ai sauté une période de ma vie, mon adolescence que je n’ai pas vécue. » Avant de poursuivre : « Mon jeune âge ne m’a pas facillité les choses. Je n’étais pas toujours crédible, mes premiers clients et, quelquefois, les personnes qui travaillaient pour moi étaient plus âgés que moi ! » Mais comme « la valeur n’attend point le nombre des années », le très jeune Robert – il n’avait pas encore vingt ans – présente sa première collection au Casino du Liban en 1988, comme une invitation à visiter sa maison de couture inaugurée un an plus tard. Une femme féerique « Ce que je préfère ? La robe de mariée ! J’aime participer à ma façon au moment le plus important de la vie d’une femme, contribuer à la réalisation de son rêve le plus cher. » Sinon, « c’est la haute couture, et travailler avec des matières transparentes et sensuelles qui soulignent le corps de la femme ». Depuis la fin des années 80, Robert Abi Nader a enchaîné défilés, collections privées au Liban et semaines de haute couture à Paris, avec deux lieux magiques de prédilection, l’hôtel Le Crillon et l’hôtel Inter-Continental. Son maître ? « Yves Saint-Laurent. Je me souviens qu’il était venu voir notre travail, quand j’étais étudiant. J’étais tellement ému que j’en ai avalé mon épingle ! Alors, organiser à mon tour des défilés dans les salons où il le faisait, c’est un rêve que j’ai réalisé et j’en suis fier. » Fier aussi, le Robert, d’avoir été choisi par madame de Fontenay, la fameuse « dame au chapeau », organisatrice de l’évènement et responsable des Miss France, pour remplacer Scherrer dans la lourde tâche d’habiller Miss France l’an prochain. Le 7 juillet, Corrine Coman, Miss France 2003, va même défiler pour lui à l’occasion de la prochaine semaine de la haute couture française à Paris. « Pour la prochaine élection de Miss France qui aura lieu à Deauville, je vais m’occuper de tous les vêtements des 48 participantes. » Il va également s’occuper d’organiser un défilé privé pour Ivana Trump, une de ses clientes de la jet set, en août, sur le yacht de celle-ci. De même, il va habiller l’intérieur de l’avion privé de madame Backman, épouse d’un important homme d’affaires étranger. « Depuis deux ans, c’est Massimo Gargia, le fameux “jet-setteur”, qui se charge d’organiser pour moi les contacts avec la clientèle “ people ” », conclut-il. Alors, avant de le laisser repartir pour de nouveaux essayages des mariées folles d’impatience, on se dit que ses copains de classe devraient venir voir «le petit Robert» dans ses bureaux du 42 de l’avenue Montaigne – qu’il a ouverts il y a juste quelques mois – tout près de Chanel et Lacroix. Ils s’apercevront alors qu’il joue aujourd’hui dans la cour des grands. Carla HENOUD
Il a commencé tôt, si tôt qu’à l’école de la chambre syndicale de la couture parisienne où il étudiait, on le surnommait « le petit Robert ». Aujourd’hui, presque vingt ans plus tard, «le petit Robert» est devenu un grand de la haute couture qui vient d’habiller les douze finalistes de Miss France 2003. ne voix de femme douce et doucereuse nous l’avait déjà annoncé au...