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8,2 millions de barils de brut attendent à Ceyhan en Turquie L’Irak pourra reprendre ses ventes de pétrole bientôt, mais qui signera les contrats ?

L’Irak pourra retourner sur le marché pétrolier dans quelques mois si l’administration qui sera mise en place par les États-Unis obtient un mandat légal pour signer des contrats d’exportation, estiment les experts. « Il semble que les dégâts dans les champs pétrolifères du sud ne sont pas très importants », indique Bill Farren-Price, de la revue spécialisée Middle East Economic Survey (MEES) basée à Chypre. « Si c’est bien le cas, il sera possible pour l’Irak de reprendre dans les prochains mois la production pétrolière, à un niveau proche des 2,7 millions de barils par jour (mbj) qu’il produisait » avant le début de la guerre, ajoute-t-il. Les champs pétrolifères du sud, dont la coalition américano-britannique a pris le contrôle dès le premier jour de la guerre, sont à l’origine de plus des deux tiers de la production de l’Irak. Le reste est produit par les champs du nord, autour de Kirkouk, qui ont continué pendant la guerre à pomper certaines quantités de pétrole vers le terminal pétrolier turc de Ceyhan, sur la Méditerranée. « La poursuite du flux de pétrole est une indication qu’au moins certains des champs de Kirkouk continuent à produire du brut. Une évaluation de la situation ne sera possible que lorsque les combats dans le nord auront cessé », indique le quotidien spécialisé Oil Daily de New York. Selon ce journal, l’oléoduc partant de Kirkouk a acheminé 84 000 barils aux réservoirs de Ceyhan qui contiennent à présent 8,2 millions de barils de brut irakien et attendent une signature légale pour être vendus. Le pétrole stocké à Ceyhan n’a pas pu être vendu au cours de la guerre, le contact ayant été coupé avec la compagnie étatique irakienne SOMO chargée de la commercialisation du pétrole. « Personne ne veut charger ce pétrole et découvrir après coup qu’il était illégal de le faire », affirme Kevin Norrish, de Barclays Capital à Londres. Le Conseil de sécurité de l’Onu avait voté le 28 mars la résolution 1472 autorisant la reprise du programme humanitaire pétrole contre nourriture qui avait été suspendu dix jours plus tôt. Mais cette résolution a traité uniquement de la question des dépenses liées à ce programme, confiant au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, les recettes des ventes de pétrole passées pour acheter des vivres et des médicaments. Elle a éludé la question litigieuse de savoir qui pourrait signer les prochains contrats d’exportation. Le secrétaire d’État américain Colin Powell a estimé qu’une ou plusieurs résolutions de l’Onu seraient nécessaires pour encadrer une administration intérimaire en Irak, ainsi que les ventes de pétrole et l’aide humanitaire après la fin de la guerre. La situation devra se préciser pour la période suivant l’expiration, en mai, de la phase actuelle du programme pétrole contre nourriture. Il faudra savoir si ce programme sera reconduit ou si les sanctions seront levées, et qui sera en charge du secteur pétrolier. Le vice-président américain Dick Cheney a évoqué une « organisation qui superviserait le fonctionnement » du ministère du Pétrole et qui serait « surtout composée d’Irakiens » tout en ayant « des conseillers internationaux ». Selon différentes études, les investissements nécessaires pour ramener la capacité de production à son niveau d’avant la guerre du Golfe en 1991, qui était de 3,5 mbj, sont de l’ordre de 3 à 5 milliards de dollars. Ce niveau de production peut être atteint en deux ans au moins. Certains analystes estiment que l’Irak d’après-guerre pourrait porter un coup fatal à l’Opep s’il quittait le cartel et décidait de porter la production à sa capacité maximum, hors du système de quotas qui vise à maintenir les prix entre 22 et 28 dollars le baril.
L’Irak pourra retourner sur le marché pétrolier dans quelques mois si l’administration qui sera mise en place par les États-Unis obtient un mandat légal pour signer des contrats d’exportation, estiment les experts. « Il semble que les dégâts dans les champs pétrolifères du sud ne sont pas très importants », indique Bill Farren-Price, de la revue spécialisée Middle...