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Dégâts diplomatiques et plans de bataille osés, le président US a joué gros George W. Bush, un homme prêt à tous les risques(photo)

La guerre a révélé un George W. Bush prêt à prendre tous les risques pour atteindre ses buts, un pari récompensé par une victoire sur Saddam Hussein en trois semaines de combats. Des dégâts infligés aux relations diplomatiques entre les États-Unis et un grand nombre de pays, au plan de bataille osé qui a fait un instant douter les stratèges, le président américain a joué gros pour arriver à ses fins. « Il y a de toute évidence beaucoup de scepticisme en Europe quant à savoir si je pense vraiment ce que je dis. Mais Saddam Hussein sait maintenant clairement que je pense ce que je dis », a déclaré M. Bush. Dès le début des opérations militaires le 20 mars, George W. Bush, qui à 56 ans n’a jamais connu l’expérience directe du combat, a mis un point d’honneur à laisser les militaires mener la guerre, ne commettant pas l’erreur du président Lyndon Johnson qui, pendant la guerre du Vietnam dans les années 60, organisait minutieusement les plans de bataille. Le président s’est peu montré en public, sinon pour aller visiter des bases militaires et rencontrer des familles de soldats tués en Irak. Il a passé chaque week-end dans la quiétude de la villégiature présidentielle de Camp David, hors de Washington. Mais lancer les États-Unis dans une guerre que la majorité de la communauté internationale et une part non négligeable de l’opinion publique américaine désapprouvaient, représentait un enjeu de taille. La défection à la dernière minute de l’allié turc qui empêchait l’ouverture d’un front nord, l’échec subi aux Nations unies, ne l’ont pas découragé. Le président américain a fait peu de concessions pour vaincre les réticences. Il a privilégié ceux qui se montraient prêts à le soutenir pour composer une coalition d’une cinquantaine de pays qui faisait toutefois piètre figure comparée à celle rassemblée par son père, George Bush, pour mener la deuxième guerre du Golfe en 1991. Fidèle à sa réputation d’exiger de son entourage une loyauté absolue, George W. Bush ne semble en revanche pas prêt de pardonner à ceux qui lui ont résisté. Il snobe le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder. La relation avec le président mexicain Vicente Fox, qui passait pour privilégiée, s’est beaucoup refroidie. En revanche, Tony Blair se voit paré de toutes les qualités. Alors que les critiques se faisaient vives contre une stratégie se heurtant à une forte résistance des Irakiens après une semaine de guerre, George W. Bush a pourtant semblé marquer le coup. Sa prestation lors d’une conférence de presse avec Tony Blair après leur rencontre de Camp David le 27 mars a été peu glorieuse, le président des États-Unis se montrant cassant et vite impatienté. La victoire quasiment acquise, il affecte le triomphe modeste. Après la chute, retransmise en direct dans le monde entier, d’une statue de Saddam Hussein arrachée de son socle par une foule d’Irakiens en liesse aidée d’un blindé américain, George W. Bush s’est exclamé « ils l’ont fait tomber ». Mais il a aussi appelé immédiatement à la prudence, rappelant que la guerre n’était pas terminée pour autant. La paix n’est pas non plus gagnée pour celui qui avait affirmé lors de la campagne présidentielle de 2000 qu’il ne voulait pas être un « bâtisseur de nations ». Là encore, il est prêt à risquer une nouvelle crise en limitant le rôle des Nations unies dans la reconstruction de l’Irak. À 19 mois des élections présidentielles de 2004, une autre partie difficile attend George W. Bush : il lui faut convaincre les électeurs de ses capacités à remettre sur pied l’économie américaine pour lui faire créer des emplois.
La guerre a révélé un George W. Bush prêt à prendre tous les risques pour atteindre ses buts, un pari récompensé par une victoire sur Saddam Hussein en trois semaines de combats. Des dégâts infligés aux relations diplomatiques entre les États-Unis et un grand nombre de pays, au plan de bataille osé qui a fait un instant douter les stratèges, le président américain a...