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L’après-Saddam commence, pour la Syrie, de la manière la plus désagréable Washington juge « suspecte » l’attitude de Damas

La Syrie a un comportement suspect et les États-Unis surveillent ce pays, a déclaré hier au Congrès Paul Wolfowitz, le numéro deux du Pentagone, tout en affirmant que les États-Unis n’envisageaient pas d’y envoyer des troupes. « Les Syriens ont un mauvais comportement et on doit leur rappeler que s’ils continuent nous devrons repenser notre politique envers un pays qui abrite des terroristes, des criminels de guerre et qui plus récemment a acheminé des équipements (militaires) en Irak », a-t-il dit devant la Commission des forces armées du Sénat en réponse à une question d’un sénateur. « Nous continuons à les surveiller, mais le Pentagone n’a pas l’intention d’envoyer des troupes en Syrie », a-t-il encore affirmé en répondant au sénateur démocrate Robert Byrd. « C’est une décision qui doit être prise par le président et le Congrès », a souligné M. Wolfowitz. L’après-Saddam Hussein a ainsi commencé pour la Syrie, de la manière la plus désagréable. M. Rumsfeld avait d’ailleurs accusé dès mercredi la Syrie de faciliter la fuite de « hauts responsables » irakiens vers son territoire et de continuer, malgré ses précédents avertissements à ce sujet le 27 mars, de livrer à l’Irak des lunettes de vision nocturne à usage militaire. La Syrie, membre non permanent du Conseil de sécurité, y avait défendu une ligne antiguerre aux côtés de la France et de la Russie. « Le régime syrien, chantre du nationalisme panarabe, doit ménager les sentiments de sa propre population et ne peut pas se déjuger », a noté jeudi un diplomate occidental. « D’un autre côté, après la chute de Bagdad, même si la campagne militaire proprement dite n’est pas terminée, c’est la fin du régime du parti Baas irakien, au pouvoir depuis plus de 30 ans. Le Baas syrien n’a aucune envie de le suivre dans la tombe », a estimé ce diplomate. Désormais, la Syrie a pour un temps indéterminé plus de 200 000 soldats anglo-américains à sa frontière orientale, alors que sur son flanc sud, Israël, qui occupe le plateau syrien du Golan depuis 1967, reste une menace. « Il faut s’attendre à ce que les pressions américaines s’intensifient sur la Syrie, pour qu’elle se fasse accommodante sur les deux questions-clés : l’après-guerre en Irak et le conflit israélo-palestinien », a déclaré un analyste politique libanais, sous le couvert de l’anonymat. En clair, les grandes manœuvres ne font que commencer entre Washington et Damas, qui soupçonne les Américains de préparer un remodelage du Moyen-Orient favorable à leurs intérêts et à ceux d’Israël. En contrecarrant l’installation d’un nouveau régime irakien totalement aligné sur les États-Unis, la Syrie briserait, avec l’appui de l’Iran, ce qu’elle perçoit comme un encerclement. Une hypothèse que Washington a certainement à l’esprit et veut prévenir. Depuis un quart de siècle, les Syriens ont démontré leur capacité à peser sur les événements de la région. Les États-Unis demandent depuis des années à Damas d’abandonner son appui à des organisations qu’ils jugent « terroristes », notamment le Hezbollah, ainsi que le Hamas et le Jihad islamique palestiniens. Le 12 mars, le secrétaire d’État Colin Powell avait évoqué les armes de destruction massive que développerait la Syrie, pays classé par le département d’État comme « parrain du terrorisme ». M. Powell avait aussi qualifié d’« occupation » la présence militaire syrienne au Liban. Dans une interview au Los Angeles Times hier, M. Powell a déclaré que même si « la Syrie, l’Iran et d’autres devraient se rendre compte que développer des armes de destruction massive n’est pas dans leur intérêt », « cela ne veut pas dire qu’ils vont devoir faire face à une guerre, mais cela veut dire que le monde est en train de changer ». Le ministre des Affaires étrangères britannique, Jack Straw, a pour sa part appelé hier la Syrie à « coopérer totalement avec le peuple d’Irak et les forces de la coalition » dont son pays est l’autre membre. De son côté, la Syrie a appelé hier « la communauté internationale » à œuvrer pour « mettre fin à l’occupation » et « permettre au peuple irakien de choisir librement son gouvernement sans ingérence étrangère ».
La Syrie a un comportement suspect et les États-Unis surveillent ce pays, a déclaré hier au Congrès Paul Wolfowitz, le numéro deux du Pentagone, tout en affirmant que les États-Unis n’envisageaient pas d’y envoyer des troupes. « Les Syriens ont un mauvais comportement et on doit leur rappeler que s’ils continuent nous devrons repenser notre politique envers un pays qui...