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Le chef chiite irakien modéré Abdel Majid al-Khoï assassiné à Najaf(photo)

Abdel Majid al-Khoï, chef chiite irakien modéré, fils du grand ayatollah al-Khoï, a été assassiné hier dans le mausolée de l’imam Ali à Najaf, dans le Sud de l’Irak, sous contrôle des forces américaines et britanniques, a indiqué un porte-parole de la Fondation al-Khoï à Londres. Les États-Unis ont fermement condamné cet assassinat, le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer, y voyant « un nouvel exemple du caractère dangereux de la situation en Irak ». Dans un communiqué publié à Londres, la fondation a accusé de cet assassinat des « agents du régime irakien qui est en train de rendre son dernier souffle » Toutefois, selon un témoin, Abdel Majid al-Khoï aurait été tué, ainsi que deux autres personnes, par des « chiites extrémistes » dans l’enceinte du mausolée de l’imam Ali, premier imam des chiites et l’un des lieux les plus sacrés de cette communauté. Un journaliste du quotidien à capitaux saoudiens Asharq al-Awsat a précisé que les assassins appartenaient à un « groupe extrémiste », dont le chef religieux, Mohammed Sadek al-Sadr, avait été assassiné il y a deux ans et demi dans des circonstances non éclaircies. Selon ce témoin, qui a été légèrement blessé dans l’attaque, l’assaut a commencé lorsque Abdel Majid al-Khoï a conduit le gardien du mausolée, Haidar Rifaï, vers son bureau pour une rencontre destinée à promouvoir la réconciliation entre factions chiites de la ville. Les membres du groupe, opposés à Haidar, ont alors attaqué le bureau, utilisant des couteaux, des bâtons et des armes à feu, tuant par balle Maher al-Yasseri, un Irakien de 33 ans, détenteur d’un passeport américain, revenu récemment à Najaf. Les assiégés n’ont tiré, selon ce témoin, qu’en l’air avant de se rendre aux membres du groupe et de demander de quitter les lieux. Mais une fois sortis, ils ont été attaqués. Haidar Rifaï a été frappé à mort et Abdel Majid al-Khoï a été poignardé avant d’être achevé par balle. Abdel Majid al-Khoï était à la tête d’une riche fondation religieuse solidement implantée dans le monde musulman et en Occident mais sa modération en politique suscitait bien des critiques au sein de l’opposition chiite. Ce religieux d’une cinquantaine d’années se trouvait à la tête de la Fondation al-Khoï, multimillionnaire en dollars, dont le siège est à Londres. Il devait cette position à son père, le « Grand » ayatollah Abdoul Qassem Moussaoui al-Khoï, mort en 1992 en résidence surveillée à Najaf, à 150 km au sud de Bagdad. À partir de 1972, al-Khoï était devenu un des trois « grands » ayatollahs alors vivants pour toute la communauté chiite dans le monde. Il était le plus respecté et vénéré. En tant que « grand » ayatollah, il était une « source d’imitation », servant de référence religieuse pour les chiites dans tous les aspects de leur vie privée et sociale. L’ayatollah al-Khoï refusait l’intervention des religieux dans la politique et il s’était vivement opposé sur ce point avec l’ayatollah iranien Ruhollah Khomeiny, un temps exilé à Najaf. Cette distance face à la politique n’avait pourtant pas épargné l’ayatollah al-Khoï de la répression de Saddam Hussein. Il avait été enlevé en mars 1991 avec sa famille, conduit à Bagdad et forcé à paraître à la télévision avec le président irakien pour exprimer ainsi publiquement le soutien des chiites dans la crise résultant de l’invasion du Koweït. Lors du soulèvement chiite après la guerre du Golfe la même année, son fils avait été nommé à la tête d’un comité de dignitaires chargé de gérer la ville sainte de Najaf. Il était parvenu à échapper à la sanglante répression du mouvement par l’armée, à passer clandestinement en Iran et à gagner Londres où il vivait depuis. Abdel Majid al-Khoï était aussi responsable de l’Assemblée chiite de l’Irak, organisation considérée comme modérée. À ce titre, en décembre 2002, il avait participé à la conférence à Londres des principales composantes de l’opposition irakienne. Mais, selon un proche de la famille, il défendait plutôt une ligne conflictuelle avec les divers mouvements chiites ainsi qu’avec la position du successeur de son père, le « grand » ayatollah Ali Husseini Sistani (73 ans). Poussé par le gouvernement britannique, l’hojatoleslam al-Khoï était arrivé la semaine dernière en Irak, cherchant à prendre la tête à Najaf d’un comité identique à celui de 1991, selon ce proche. Dans une interview au journal américain Philadelphia Inquirer, il avait expliqué l’absence de révolte des chiites par « la crainte que leur arrive la même chose qu’en 1991 », à savoir d’être abandonnés par les Américains.
Abdel Majid al-Khoï, chef chiite irakien modéré, fils du grand ayatollah al-Khoï, a été assassiné hier dans le mausolée de l’imam Ali à Najaf, dans le Sud de l’Irak, sous contrôle des forces américaines et britanniques, a indiqué un porte-parole de la Fondation al-Khoï à Londres. Les États-Unis ont fermement condamné cet assassinat, le porte-parole de la...