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Des dizaines de cadavres jonchent les trottoirs, cinq ministères et un marché en proie aux flammes Scènes de pillage et anarchie à Bagdad Un soldat américain tué dans une attaque-suicide dans la capitale irakienne(photo)

Au moins un militaire américain a été tué hier soir dans une attaque-suicide dans le centre de Bagdad, la première depuis l’entrée mercredi des troupes américaines dans la ville, a déclaré le major américain Matt Baker. Dans la capitale, où des combats sporadiques se sont poursuivis toute la journée, les ministères de l’Information, du Commerce, de l’Éducation, de l’Éducation supérieure et de l’Industrie, mais aussi le vieux marché du centre commerçant de Bagdad, dans la rue Rachid, étaient la proie des flammes. Les incendies rougeoyaient dans la nuit dans la ville privée d’électricité et plongée dans le noir, faisant monter vers le ciel des gros nuages de fumée. Le pont de la République qui relie les deux rives du Tigre était barré par des carcasses de voitures qui elles aussi brûlaient. L’ouvrage était infranchissable et quelques rares piétons terrifiés s’interrogeaient sur la façon de traverser le fleuve. Dans le centre, des hélicoptères de combat américains sont intervenus dans l’après-midi lors d’affrontements opposant des groupes de Fedayin de Saddam à des unités américaines dans le quartier d’al-Otayfia, a constaté une journaliste. Dans un secteur voisin, deux chars et trois véhicules militaires irakiens étaient détruits. Un photographe a également vu des dizaines de cadavres jonchant des trottoirs ou coincés dans des voitures calcinées dans le quartier d’al-Dora, dans le Sud de la capitale. Aucun bilan de ces affrontements n’était disponible sur place mais ils paralysaient tout le quartier. La périphérie de Bagdad a encore été soumise au petit matin à des bombardements aériens. Cinq civils ont été tués et six blessés dans des combats hier matin près d’une mosquée dans le Nord de Bagdad, selon des témoins. Un officier américain avait annoncé plus tôt qu’un Marine américain avait été tué et 13 blessés dans des affrontements. Un camion de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) venu d’Amman en Jordanie et transportant 13 tonnes de produits médicaux d’urgence a en outre été dans l’incapacité de livrer sa cargaison en raison des combats et des pillages, a annoncé l’OMS à Genève. Par ailleurs, l’hôpital al-Kindi, un des principaux établissements civils de la capitale irakienne, a été attaqué hier matin par des pillards, dont certains étaient armés, sans que l’armée américaine n’intervienne, ont constaté des journalistes. La villa du fils aîné du président Saddam Hussein, Oudaï, celles de sa fille Hala, de son demi-frère Watban, de Tarek Aziz et d’Ali le Chimique ont aussi été mises à sac, avec d’autres, sous les yeux des soldats américains. L’ambassade d’Allemagne et le Centre culturel français ont subi le même sort. À Berlin, le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a appelé les forces coalisées à protéger les représentations diplomatiques internationales à Bagdad. On ne peut pas tout faire à la fois Les forces de la coalition américano-britannique ne sont pas intervenues pour arrêter les pillages parce qu’« on ne peut pas tout faire à la fois », a toutefois déclaré hier un membre de l’état-major interarmées américain, le général Stanley McChrystal. « Bien qu’on essaye de faire autant de choses que possible en même temps, l’objectif principal actuellement est de vaincre et chasser de la ville (...) les éléments de la Garde républicaine, parce qu’il s’agit de la plus grande menace », a-t-il dit. Des démineurs américians ont d’ailleurs rouvert une route reliant Bagdad à son principal aéroport hier en neutralisant des centaines de mines antichars. L’armée américaine a également fait exploser hier soir un dépôt de munitions dans le complexe présidentiel du palais de la République. Un endroit dangereux Bagdad demeure « un endroit dangereux », où se déroulent des combats sporadiques mais intenses, a déclaré le général de l’armée de l’Air, Victor Renuart, selon lequel les forces américano-britanniques « couvrent désormais 50 à 60 % du territoire irakien ». Des combats « continuent de se dérouler » pour le contrôle complet de Bagdad, où demeurent « des poches de résistance » dans lesquelles opèrent des membres des forces paramilitaires irakiennes ou de la Garde républicaine, a ajouté ce porte-parole du Commandement américain. L’exaspération se développait également parmi les habitants de Bassora, la seconde ville du pays, face à l’anarchie régnant également dans leur ville en l’absence de toute autorité locale et de police, et l’apparente impassibilité des troupes britanniques.
Au moins un militaire américain a été tué hier soir dans une attaque-suicide dans le centre de Bagdad, la première depuis l’entrée mercredi des troupes américaines dans la ville, a déclaré le major américain Matt Baker. Dans la capitale, où des combats sporadiques se sont poursuivis toute la journée, les ministères de l’Information, du Commerce, de l’Éducation, de...