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Nouvelles condamnations de l’attentat du McDo Les organismes économiques mettent en garde contre une brouille avec le Koweït

La vague de réprobation s’est amplifiée hier au sein de la classe politique pour dénoncer l’attentat terroriste perpétré samedi contre un restaurant de la chaîne McDonald’s à Dora, attentat que le climat d’antiaméricanisme primaire sévissant dans le pays n’a rien fait pour décourager. À côté de ces condamnations, les organismes économiques ont donné de la voix pour mettre en garde contre une brouille avec le Koweït, autre cible privilégiée des contempteurs de la guerre en Irak. Réunis hier de façon extraordinaire pour examiner « les répercussions négatives de la guerre en Irak sur le Liban et la région », des représentants des organismes économiques, qui regroupent notamment le patronat industriel, les commerçants, les banques, les Chambres de commerce et d’industrie, etc, ont publié un communiqué dans lequel ils expriment tout d’abord leur « solidarité envers le peuple irakien frère ». Faisant valoir « la nécessité de mettre un terme à la guerre », le communiqué appelle la communauté internationale à agir rapidement dans ce sens afin d’épargner « les civils innocents ». Dans le même temps, les organismes économiques font part de leur « souci de ne pas permettre que l’on porte atteinte aux relations économiques et politiques du Liban avec les États arabes, et plus particulièrement avec le Koweït, ce pays frère qui s’est toujours tenu aux côtés du Liban et l’a grandement soutenu, notamment dans sa reconstruction ». Partant de ces considérations, les organismes économiques appellent les Libanais à ne pas « exploiter la démocratie dans ce pays pour nuire à nos relations avec les pays arabes ». Par ailleurs, condamnant l’attentat contre le McDo à Dora, qui avait fait trois blessés, les organismes économiques y voient « une tentative de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité au Liban ». Ils soulignent que ce restaurant et d’autres du même type sont « des institutions à capitaux libanais, employant un personnel libanais et accueillant des clients libanais ». « Par conséquent, toute attaque contre ces institutions constitue une atteinte à la sécurité du Liban et à sa stabilité », ajoute le communiqué, invitant les autorités à protéger ces établissements et à « prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher la répétition de tels incidents ». De son côté, l’Association des industriels a dénoncé, dans un communiqué séparé, un « acte criminel qui, s’il avait réussi, aurait provoqué un grand massacre ». Rappelons qu’en plus de la charge qui a explosé dans les toilettes de l’établissement, une voiture bourrée d’explosifs était garée dans le parking, mais, par miracle, seul le détonateur reliant ces explosifs a sauté. « Les sociétés libanaises dotées de raisons sociales étrangères sont des institutions libanaises à 100 %. Des centaines de jeunes Libanais et Libanaises y travaillent. Voudrait-on jeter cette jeune main-d’œuvre dans la rue et nuire à des investisseurs libanais ? » « Que l’on cherche à défendre ses causes et ses droits nationaux est un devoir sacré , mais cela ne doit pas nous dispenser de faire attention à ne pas nuire à l’économie nationale », poursuivent les industriels qui appellent à établir une distinction entre le boycottage des marchandises importées et celles qui, tout en portant des noms de marques étrangères, sont fabriquées au Liban. Du côté des milieux politiques, l’ancien Premier ministre Sélim Hoss a tenu un raisonnement similaire et souligné que l’attentat contre le McDo constituait une agression contre les intérêts économiques du Liban et contre la sécurité des Libanais. « Prendre prétexte de grandes causes pour justifier de tels attentats est inacceptable sous tous les angles », a ajouté M. Hoss, relevant qu’aucun Libanais « ne peut croire qu’une agression contre un établissement commercial pourrait modifier la position d’un État (les États-Unis) ». Le ministre de la Justice, Samir Jisr, a dénoncé pour sa part « un acte nuisible à l’image du Liban, à sa stabilité et à son économie ». « Tous les Libanais s’opposent à l’agression américaine contre l’Irak, mais la colère ne doit pas nous amener à nous tromper de cible », a averti quant à elle Nayla Moawad, députée de Zghorta, qui s’interroge sur les raisons poussant à « effrayer les investisseurs libanais ». Nabil de Freige, député de Beyrouth, a défendu une ligne proche : « Notre rejet de la guerre en Irak est clair et fait partie des constantes nationales. Le Liban, peuple et gouvernement, l’a exprimé de diverses façons. Mais prendre pour cible des établissements commerciaux ne peut que servir les intérêts des ennemis du Liban », a-t-il dit.
La vague de réprobation s’est amplifiée hier au sein de la classe politique pour dénoncer l’attentat terroriste perpétré samedi contre un restaurant de la chaîne McDonald’s à Dora, attentat que le climat d’antiaméricanisme primaire sévissant dans le pays n’a rien fait pour décourager. À côté de ces condamnations, les organismes économiques ont donné de la voix...