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La pression sur la Syrie impose une trêve sur le front du pouvoir

Où en est-on sur la scène locale en ce début de semaine si agité par ailleurs ? Selon un ministre influent et néanmoins informé, les relations entre les présidents Lahoud et Hariri peuvent être qualifiées de raisonnables. C’est-à-dire qu’ils se font tous deux une raison : le temps n’est pas aux empoignades, pour forte qu’en soit la démangeaison de part ou d’autre. Ce ministre précise que pour maintenir le minimum de détente requis, les deux hommes ont décidé, d’un commun accord tacite, de coopérer autant que faire se peut. À l’en croire donc, les tensions ne sont pas aussi vives que les médias l’insinuent et les ponts ne sont pas rompus. La personnalité citée fustige d’ailleurs ceux qui, toujours à l’en croire, sèment de fausses rumeurs tendancieuses, à seule fin d’entretenir l’animosité entre lahoudistes et haririens. Mais d’autres ministres indiquent que l’on est quand même loin de la période faste dite du lavage des cœurs. Et soulignent que c’est un climat de simple armistice qui règne présentement entre Baabda et Koraytem. Ils précisent que les intéressés sont irrémédiablement opposés au niveau des options de base, sans compter qu’ils ne semblent pas avoir trop d’atomes crochus sur le plan personnel, toujours important en matière politique. Ils conviennent cependant tous deux de la nécessité de préserver l’unité des rangs au niveau du pouvoir comme à celui du pays. Ils y ont été beaucoup aidés, indiquent toutes les sources, par les démarches d’apaisement que les décideurs ont multipliées ces derniers temps. Soit directement, soit par l’entremise de leurs hérauts autochtones habituels. Les Syriens ont mis une sourdine à la querelle sur le cellulaire, qui allait rebondir dangereusement. En persuadant les deux camps de mettre ce dossier brûlant de côté pour le moment. Du côté des haririens, on indique que l’entrevue de vendredi dernier entre le chef de l’État et le président du Conseil s’est déroulée de façon plutôt satisfaisante. On ajoute que, dans le cadre des généralités, il a été convenu d’activer un peu l’État, pour sortir le pays du marasme. Un effort devrait être accompli, dans ce cadre, pour débloquer les nominations diplomatiques, pourvoir aux postes vacants dans l’Administration et remplacer les divers conseils dont les mandats sont venus à terme (comme le Conseil national de l’information, celui de la sécurité sociale ou encore le Conseil socio-économique). Les techniciens des deux camps, indiquent encore ces sources, vont tenir des réunions de travail pour débroussailler tous ces dossiers. Leurs conclusions seront soumises au Conseil des ministres après-demain jeudi. Un soin particulier serait porté au projet de restructuration du Conseil du développement et de la reconstruction. Ainsi qu’à l’étude de la prorogation de la loi sur la fusion des banques ou encore du paiement des expropriations par bons du Trésor. En tout cas, les visiteurs de Koraytem répètent que Hariri ne veut pas de confrontation avec Baabda. Il souhaite des rapports rationnels, échappant aux sentiments ou aux ressentiments. Partant de là, il évite de multiplier les interventions médiatiques publiques pour ne pas donner prise à des questions ou à des commentaires qui, d’une façon ou d’une autre, pourraient jeter de l’huile sur le feu entre lui et le régime. Il répète qu’on aurait tort de parier sur la mésentente entre les dirigeants. Parce que, selon lui, ils sont décidés à se mettre à l’ouvrage. Et s’il y a des divergences entre eux, ajoute-t-il, c’est dans la norme et cela n’empêche pas que l’on fasse avancer les choses, même lentement. Il faut encore le redire : la trêve actuelle est surtout le fruit des efforts syriens. Damas, aux prises avec les USA, ne veut pas de casse-tête sur la scène libanaise. Aussi son officier traitant du dossier, le général Rustom Ghazalé, a-t-il multiplié les contacts ces derniers temps pour promouvoir la détente. Il a convaincu les dirigeants qu’il fallait éviter les sujets qui fâchent. Et procéder, quand c’est possible, quand un compromis peut se tisser, au coup par coup, dossier par dossier. De son côté, le président Nabih Berry insiste pour que l’on travaille un peu. Et que l’on débloque, avant tout, les nominations diplomatiques. En fait la paralysie est principalement due aux divergences concernant la réorganisation du CDR et la loi sur la fusion des banques. Un effort va donc être déployé, c’est promis par les deux camps, pour arranger un peu les choses. Vu que le cabinet et Hariri restent. Par la force des choses, justement. Philippe ABI-AKL
Où en est-on sur la scène locale en ce début de semaine si agité par ailleurs ? Selon un ministre influent et néanmoins informé, les relations entre les présidents Lahoud et Hariri peuvent être qualifiées de raisonnables. C’est-à-dire qu’ils se font tous deux une raison : le temps n’est pas aux empoignades, pour forte qu’en soit la démangeaison de part ou d’autre....