Rechercher
Rechercher

Actualités

Solidarité - Réunis au « Commodore », les représentants des institutions de la communauté se réclament de Saladin Les Kurdes du Liban lancent une campagne d’aide civile en faveur du régime irakien(photos)

Sur les traces de Saladin, dont ils revendiquent la descendance, les Kurdes du Liban, toutes organisations et institutions réunies, ont adressé hier un nouveau message de solidarité à l’Irak de Saddam Hussein. Entourant le Dr Maan Bachour, véritable animateur de toutes les campagnes en faveur du régime irakien, les représentants des Kurdes se sont réunis à l’hôtel Commodore pour échanger leurs points de vue et réaffirmer leur refus de toute coopération avec les troupes anglo-américaines, qualifiées d’envahisseur. Il y avait ainsi, outre le vice-président du parti Razkari, M. Ghazi Khamis, des membres du Croissant-Rouge kurde, comme Oum Khaled, veuve de Abdel-Halim Cheikh, un ancien militant nationaliste, des membres kurdes des organisations palestiniennes et des représentants du comité des détenus palestiniens en Israël parmi lesquels se trouveraient de nombreux Kurdes. Une tentative évidente de montrer combien les Kurdes sont liés aux Arabes et intégrés au tissu social de la région. Une des personnalités présentes ne manque pas de rappeler qu’en 1982, 14 combattants kurdes sont morts au château de Beaufort en se battant contre les forces israéliennes. Se démarquer des Kurdes qui collaborent avec les Américains Mais le vrai problème des Kurdes du Liban, aujourd’hui, c’est ce qui se passe dans le nord de l’Irak et « la trahison » de certains de leurs frères, qui coopèrent avec les troupes anglo-américaines et participent aux combats pour renverser le régime de Saddam Hussein. Si les Kurdes du Liban, c’est du moins ce qu’ils affirment, comprennent parfaitement les sentiments de leurs frères du Nord irakien à l’égard du régime en place, ils souhaitent qu’ils parviennent à dépasser les considérations personnelles pour penser en termes stratégiques. M. Ghazi Khamis l’a d’ailleurs rappelé : « Ce ne sont pas des libérateurs qui arrivent, mais des forces étrangères qui ne songent qu’à piller les richesses de la région et à imposer un régime qui leur est soumis et qui trahira son arabité en devenant un des meilleurs alliés d’Israël. » M. Khamis a donc demandé à ses frères de ne pas se laisser tenter « par des promesses fallacieuses. Leur histoire, leur destin sont aux côtés des Arabes, sur les traces de Saladin, leur ancêtre, qui avait tracé la voie en libérant Jérusalem ». « Irak, Palestine, un même combat » En fait, tous les Kurdes qui ont pris la parole, hier, ont repris pratiquement le même thème, se déclarant solidaires du régime irakien et rappelant que « l’Irak et la Palestine, c’est, en fait, un même combat ». Les représentants des institutions civiles ont annoncé le lancement d’une campagne de collecte de fonds pour apporter des aides médicales aux Kurdes d’Irak qui défendent le régime. Selon M. Bachour, les Kurdes ont déjà réuni le prix de deux ambulances, ainsi qu’un grand nombre de médicaments qui seront acheminés vers l’Irak dans les plus brefs délais. Il a aussi affirmé que des médecins chirurgiens se sont portés volontaires pour aller aider leurs confrères irakiens actuellement débordés par l’afflux des blessés dans tous les hopitaux du pays. Ni M. Bachour ni ses compagnons n’ont montré la moindre inquiétude sur une éventuelle impossibilité de faire parvenir médecins, médicaments et matériel divers aux Irakiens du régime, estimant que la bataille, en dépit des nouvelles récentes, est loin d’être terminée et que la route qui passe par le nord de la Syrie et continue vers le nord de l’Irak est encore pratiquable, à défaut d’être sûre. Mais au-delà des mesures concrètes et des aides matérielles réunies, ce meeting était surtout l’occasion, pour les Kurdes du Liban, de se désolidariser de leurs frères du Nord irakien, qui aident les troupes américaines. Si, officiellement, le message initial leur est adressé, la cinquantaine de personnes réunies, hier au Commodore, savent pertinemment qu’il a peu de chance d’être entendu. Les véritables destinataires du message des Kurdes du Liban sont, en réalité, les Arabes, au Liban et en Syrie notamment, qu’ils veulent assurer de leur soutien total. À défaut de pouvoir influer sur le cours des événements en Irak, les Kurdes du Liban espèrent en tout cas pouvoir continuer à vivre en harmonie dans les pays dont ils se considèrent des citoyens à part entière. Et, si demain, à la faveur de la guerre d’Irak, la zone autonome se confirme au nord de l’Irak, ils essaieront de ne pas trop y penser, leur vie étant ailleurs. S.H.
Sur les traces de Saladin, dont ils revendiquent la descendance, les Kurdes du Liban, toutes organisations et institutions réunies, ont adressé hier un nouveau message de solidarité à l’Irak de Saddam Hussein. Entourant le Dr Maan Bachour, véritable animateur de toutes les campagnes en faveur du régime irakien, les représentants des Kurdes se sont réunis à l’hôtel...