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CONCERT - À L’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Le bel canto à l’honneur(photo)

Les concerts donnés par le Conservatoire national supérieur de musique apportent une variante dans les menus proposés. Pour ce premier jeudi du mois d’avril, loin des habituels récitals où domine la musique de chambre, voilà le bel canto à l’honneur. Sur scène, la mezzo-soprano Galina Khaldeeva, vêtue d’une robe longue d’un blanc nacré rehaussée de broderies avec écharpe en soie gris perle assortie, les cheveux blonds sagement dénoués sur ses épaules, accompagnée au piano par Olga Bolun. Pour les quelques auditeurs éparpillés, des pages de Stradella, Schubert, Schumann, Liszt, Rubinstein, Rachmaninov, Tchaïkovsky, Ponchielli et Donizetti. Joli florilège d’arias et d’airs connus, et à prédominance d’un art lyrique porté au romantisme. Ouverture pourtant avec La pieta, Signore d’Alessandro Stradella (mort en 1682), dont la vie courte fut presque un roman. Production prolifique (cantates, motets, sonates, symphonies, oratorios et opéras), situations invraisemblables qui relèvent presque de la légende pour ce compositeur annonçant Haendel, mais dans une version plus méditerranéenne et ensoleillée… Bon, pour le moment on écoute cet air grave et compassionnel d’un lyrisme admirable et d’une remarquable richesse mélodique. Suit cette superbe et douce Sérénade de Schubert, ardente prière d’amour. Non moins dans le registre des intermittences du cœur est cette Dévotion de Schumann où la langue de Goethe a tous les attributs de l’amour… Le Liebestraum (rêve d’amour, qu’aucun élève aspirant au diplôme du piano n’a pu éviter) de Liszt prolonge avec faste et un romantisme ténébreux les mirages du bonheur. Belle mélodie, lumineuse et ondoyante, veloutée et d’une luisance étoilée, avec des phrases qui s’allongent comme un soupir tendrement exhalé, telle est cette Nuit, magique et incantatoire, d’Artur Rubinstein. Pour terminer cette première partie du programme, du Rachmaninov. Les Eaux du printemps font déferler sur l’auditoire une cascade de notes torrentielles dans le sillage majestueux de ce pianiste virtuose. Après un bref entracte, place à Tchaïkovsky. Tout d’abord une aria de La fille d’Orléans et ensuite une ritournelle inspirée du folklore russe dans toute sa vivacité. De la Gioconda de Ponchielli, inspiré d’ Angelo, tyran de Padoue de Victor Hugo, on écoute une aria tout en émotion et amplitude verdienne ! Pour conclure, l’air de Leonora de La favorite de Donizetti. Douleur, égarement et complainte des cœurs trahis pour une musique portée par une voix superbe, aux vibratos chauds, de ces timbres que seules les cantatrices russes détiennent. Une belle prestation pour un bouquet d’airs fleurant bon l’art lyrique de bon aloi. E.D.
Les concerts donnés par le Conservatoire national supérieur de musique apportent une variante dans les menus proposés. Pour ce premier jeudi du mois d’avril, loin des habituels récitals où domine la musique de chambre, voilà le bel canto à l’honneur. Sur scène, la mezzo-soprano Galina Khaldeeva, vêtue d’une robe longue d’un blanc nacré rehaussée de broderies avec...