Des chercheurs parlent d’« acte d’agression »

Un groupe de chercheurs relevant de l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) a publié un communiqué dénonçant vivement l’offensive menée par les forces alliées en Irak, qualifiant le conflit irakien d’« acte d’agression » perpétré par le gouvernement américain et ses alliés. Nous reproduisons ci-dessous le communiqué : « Nous, chercheurs et enseignants-chercheurs en activité et émérites, chercheurs associés, ITA et doctorants de l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, laboratoire du CNRS (UMR 6568), étant donné nos travaux et notre connaissance de l’Orient arabe et musulman, soutenons d’abord qu’il n’y a pas de guerre de religion ou de civilisation, mais une reprise de la politique hégémonique inaugurée par le partage des provinces arabes de l’Empire ottoman par les alliés (accords Sykes-Picot), et continuée durant le XXe siècle par les grandes puissances s’accommodant des régimes dictatoriaux. « L’action unilatérale du gouvernement américain et de ses alliés, ne tenant compte ni de l’opposition des opinions mondiales, ni de l’avis de certains partenaires européens, ni des principes du droit international, constitue un acte d’agression. « Dans la situation actuelle, il y a grande urgence à venir en aide aux populations touchées par cette guerre, néanmoins nous insistons pour que cette aide ne soit pas dispensée par les forces d’occupation mais le soit sous l’égide des Nations unies. « Nous rappelons, enfin, que cette partie du monde représente l’archéologie de notre mémoire et que cette guerre met en péril notre héritage commun et surtout le sort de tous les peuples du Moyen-Orient. »