Changes et Bourses Dollar et Bourses revigorés par l’avancée des troupes américaines en Irak

Le calme a régné hier sur le marché des changes de Beyrouth où les offres et les demandes du dollar se sont équilibrées au haut de la fourchette d’intervention de la BDL, maintenu à 1 514 LL comme le bas de cette fourchette à 1 501 LL. En effet, il a continué à être invariablement fixé au même taux moyen indicatif de 1 507,50 LL et négocié dans les échanges interbancaires entre 1 513,50 et 1 514 LL sans le moindre recours à la BDL. À l’étranger, le dollar s’est apprécié hier face aux autres principales devises sur les marchés des changes internationaux, soutenu par l’avancée des forces américano-britanniques en Irak. Ce développement, qui a provoqué un regain d’optimisme quant à la possibilité d’une guerre relativement courte, n’a pas tardé à entraîner un engouement pour les placements en actifs américains, ce qui a largement profité au dollar. En effet, les données économiques des deux côtés de l’Atlantique ont été reléguées au second plan, derrière les nouvelles en provenance du front. À cet égard, les investisseurs se sont montrés indifférents à l’annonce par le département américain du Commerce que les commandes industrielles aux États-Unis ont reculé de 1,5 % en février contre une hausse de 1,7 % en janvier, témoignant du net affaiblissement du secteur industriel. Plus tôt dans la journée, ils avaient fait fi aussi des statistiques publiées par Eurostat selon lesquelles les ventes de détail dans la zone euro ont progressé de 2,5 % en janvier et de 2,7 % sur un an, après correction des variations saisonnières. Idem de l’annonce par l’Insee selon laquelle les ventes du commerce de détail en France ont conservé un niveau assez satisfaisant en janvier-février. Ils ont, au contraire, continué à se ruer sur le dollar, d’autant que le ministre japonais des Finances Masajuro Shiokawa venait de prévenir que son gouvernement observait attentivement les mouvements du yen dont la hausse contre le dollar est fort compromettante pour les exportations nippones. Cela étant et compte tenu de l’envolée de Wall Street, le dollar s’est finalement négocié à New York sur un ton ferme à 1,0765 pour un euro contre 1,0905 la veille, à 1,5665 pour un sterling contre 1,5775, à 1,3795 FS contre 1,3545 et à 118,95 yens contre 118,10. En Bourse, les marchés américains des actions ont confirmé hier leur tendance initiale à la hausse, en réaction à l’annonce du progrès des troupes de la coalition en Irak. Tous les compartiments de la cote se sont envolés, les opérateurs ne regardant pas les nouvelles de l’économie et les résultats des sociétés. On dirait qu’ils prévoient déjà l’après-guerre. Dans cette perspective, Wall Street a regagné 2,67 % à 8 285,06 pts et le Nasdaq 3,59 % à 1 396,71 pts. De leur côté, les Bourses européennes se sont fortement reprises dans le sillage des places américaines, grâce aussi aux technologiques, aux financières, aux automobiles et même à l’aviation. En clôture, l’Extra Dax s’est adjugé en hausse de 5,68 % à 2 589,35 pts, le CAC 40 de 4,13 % à 2 743,88 pts et le Footsie de 1,86 % à 3 753,40 pts. À la Bourse de Beyrouth, la tendance de la cote s’est ressentie hier de la baisse de 16 914 actions A et 500 actions B de Solidere de 4 1/2 à 4 3/8 $ et de 4 7/8 à 4 1/2 $ respectivement ainsi que de 1 287 actions C de la Byblos Bank de 1 13/16 à 1 3/8 $. Élie KAHWAGI