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Trois millions d’emplois dans le secteur du tourisme menacés dans le monde Face au conflit, les voyageurs diffèrent leurs réservations

L’industrie mondiale du tourisme subit l’onde de choc de la guerre en Irak, qui provoque un attentisme généralisé dans les réservations aux dépens des grandes destinations de vacances, au premier rang desquelles les pays arabes et les États-Unis. Tout va dépendre désormais de la durée du conflit. Mais déjà les premiers dégâts économiques sont là, s’accordent à dire les professionnels. Au Proche et Moyen-Orient, le tourisme a été durement frappé, de très nombreuses compagnies aériennes ayant annulé des vols vers ces régions, tandis que les voyagistes ont suspendu leurs départs vers certains pays. En Égypte, où le tourisme est la principale ressource en devises, la fréquentation des hôtels a plongé, les taux d’occupation plafonnant à 30 % contre un taux normal de 80 % à cette période de l’année. La Fédération des industries égyptiennes a estimé que la guerre entraînerait au minimum un manque à gagner de 1,7 milliard de dollars, soit un peu plus de 50 % des recettes annuelles du secteur. En Tunisie, où le nombre de touristes, principalement allemands, français et italiens, a déjà baissé de 7 % l’an dernier après l’attentat d’avril 2002 à Djerba, la guerre pourrait faire perdre encore plus de 3 % au secteur. Au Maroc, où le tourisme représente une des trois grandes sources de devises (2 milliards de dollars en 2002), les professionnels ont enregistré une « nette baisse » de l’activité depuis trois mois, notamment à Marrakech. Aux États-Unis, les réservations ont chuté partout, dans les hôtels, les agences de voyages ou les compagnies aériennes. Dès le déclenchement des hostilités, les réservations de vols ont baissé de près de 40 % par rapport à la semaine précédente, a indiqué la compagnie US Airways. En France, la guerre a entraîné une baisse de 15 à 25 % des réservations touristiques, a indiqué le secrétariat d’État au Tourisme, et l’hôtellerie affiche son inquiétude pour les mois à venir. Si le conflit se prolonge, les choses risquent d’être beaucoup plus sérieuses. Selon André Jordan, vice-président du Conseil mondial du tourisme et du voyage (WTTC), basé à Londres, l’industrie du tourisme devrait être le secteur économique à pâtir le plus d’un enlisement de l’offensive militaire anglo-américaine. Le Conseil mondial du tourisme estime à quelque 3 millions le nombre d’emplois menacés dans le monde et le manque à gagner à 28 milliards d’euros. Quelque 450 000 emplois pourraient être menacés aux États-Unis. Dans l’Union européenne, une guerre longue en Irak pourrait conduire à une chute de 0,7 % des revenus dans le secteur et à une perte de plus de 260 000 emplois, selon la même source. Dans l’optique d’une guerre courte au contraire, l’organisme prévoit une remontée rapide du secteur, avec une croissance de 1,1 % en 2003 et une progression moyenne de 4,5 % par an dans les dix prochaines années.
L’industrie mondiale du tourisme subit l’onde de choc de la guerre en Irak, qui provoque un attentisme généralisé dans les réservations aux dépens des grandes destinations de vacances, au premier rang desquelles les pays arabes et les États-Unis. Tout va dépendre désormais de la durée du conflit. Mais déjà les premiers dégâts économiques sont là, s’accordent à...