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ADMINISTRATION - Proposition des experts au séminaire organisé par le « Lebanon Water Policy Program » Partenariats entre secteurs public et privé pour la gestion de l’eau

Quelle privatisation pour le secteur de l’eau ? Dans l’objectif de survoler les différentes options et commencer à répondre à cette difficile question, le « Lebanon Water Policy Program » (LWPP), financé par l’USAID en collaboration avec le ministère de l’Énergie et de l’Eau, a organisé un premier séminaire sur les réformes en matière de gestion de l’eau et, notamment, les perspectives de partenariats entre secteurs public et privé (PPP, en anglais). Bassam Jaber, directeur du LWPP, a précisé à L’Orient-Le Jour que ce premier séminaire ne prétendait pas élucider toutes les questions, mais plutôt offrir des options et des renseignements au public et sonder quelque peu l’opinion publique sur le sujet de la gestion des ressources hydrauliques au Liban. « Le LWPP est un soutien à la politique hydraulique au Liban, que ce soit au niveau du ministère ou des Offices de l’eau », explique M. Jaber. « Dans le cadre de ce programme, nous avons adopté deux axes principaux : le premier, dont tout le monde parle aujourd’hui, est le partenariat entre secteurs public et privé. Le second porte sur la structure tarifaire. » Il souligne qu’au Liban, « il n’y a aucun consensus sur la privatisation ni sur le meilleur modèle applicable à ce pays ». Le programme n’ayant commencé que depuis septembre, on en est toujours à l’étape de la recherche, du sondage d’opinion auprès du public et des hommes politiques. Le LWPP devrait être prolongé d’un an à partir de septembre prochain. Le second grand objectif du programme, toujours selon M. Jaber, c’est d’étudier les moyens d’arriver à une structure tarifaire (pour déterminer quels éléments doivent être retenus dans le calcul d’une facture), et de là, à une stratégie tarifaire. « C’est à ce dernier niveau que nous pouvons commencer à prendre en compte les paramètres socio-économiques », dit-il. « On ne peut pas continuer à imposer à tout le monde de payer les mêmes tarifs pour l’eau, comme on le fait actuellement. » 5 milliards de dollars pour l’eau, selon Beydoun Au cours de la séance inaugurale, le ministre de l’Énergie et de l’Eau Mohammed Beydoun, sous le patronage duquel était placé le séminaire, a révélé que « le secteur aurait besoin de cinq milliards de dollars pour être réformé comme il le faut ». « Or personne ne peut garantir que l’État est capable de s’acquitter de cette somme, d’où le fait que nous pensons à la privatisation », a-t-il poursuivi. « Si le gaspillage dans le secteur de l’électricité est de l’ordre de 45 %, il est certainement beaucoup plus important dans celui de l’eau. » Continuant sur sa lancée, le ministre a souligné que « le secteur hydraulique compte actuellement 700 employés, dont très peu de spécialistes ». « Nous aurions besoin de 4 000 employés, or le gouvernement rechigne à recruter de peur de tomber dans le clientélisme », a-t-il poursuivi. Si les responsables s’en plaignent... Pour sa part, Fadi Comair, directeur général des ressources hydrauliques au ministère, a parlé de plusieurs cas de PPP dans le monde, des expériences plus ou moins réussies en Argentine, au Mexique, en Colombie, en Guinée, au Chili et en Pologne. Le point sur lequel M. Comair a insisté plus d’une fois est la volonté politique qui doit sous-tendre les efforts de réglementation et de réforme, un problème qui handicape parfois le processus de privatisation, bien que celle-ci, selon lui, se traduise le plus souvent en un surplus d’efficacité à plusieurs niveaux. Les réformes, quant à elles, doivent se concentrer sur trois sujets : les structures de réglementation, des régimes tarifaires réalistes et efficaces accompagnés de mécanismes d’application, le développement de nouvelles stratégies financières qui prennent en considération la spécificité de chaque marché. Parmi les problèmes structurels, M. Comair a évoqué les institutions financières publiques inefficaces, la basse productivité, le taux de gaspillage domestique, la pauvreté extrême et les différences entre classes sociales. Deux expériences qui auront lieu l’une à Tripoli, l’autre au Liban-Sud, ont été passées en revue. Dans la capitale du Liban-Nord, un contrat avec une entreprise privée (Ondéo-Liban), dans une initiative financée par l’Agence française de développement, visera à réformer la gestion de l’eau dans cette ville durant les quatre prochaines années. Enfin, le « South Lebanon Water Establishment » (SLWE), dans le cadre du LWPP (qui a des préoccupations autant nationales que localisées), concernera, comme son nom l’indique, le Liban-Sud. S.B.
Quelle privatisation pour le secteur de l’eau ? Dans l’objectif de survoler les différentes options et commencer à répondre à cette difficile question, le « Lebanon Water Policy Program » (LWPP), financé par l’USAID en collaboration avec le ministère de l’Énergie et de l’Eau, a organisé un premier séminaire sur les réformes en matière de gestion de l’eau et,...