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Diplomatie - Le chef du gouvernement est arrivé en soirée à Moscou après un entretien avec Chirac Hariri prône davantage de coordination avec l’Europe

Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, est arrivé hier à Moscou, dernière étape d’une tournée européenne essentiellement consacrée à la guerre en Irak. M. Hariri venait de Paris, où il s’était entretenu avec le président français Jacques Chirac, pour la deuxième fois en moins de dix jours. « Nous avons évoqué la situation en Irak et l’inquiétude du monde entier face à la guerre qui s’y déroule et qui commence à prendre une dimension très dangereuse comme on pouvait s’y attendre », a déclaré M. Hariri à sa sortie du palais de l’Élysée. Il a indiqué que les points de vue entre le Liban et la France « sont proches pour ce qui est de l’analyse de la situation dans la région et plus particulièrement en Irak ». M. Hariri a expliqué que la tournée qu’il effectue actuellement (Grèce, Belgique, Allemagne, France et Russie) a comme objectif de procéder à « un échange de vues avec les pays européens qui ont adopté une position claire vis-à-vis de la guerre et de tenter d’établir les rapports les plus étroits entre ces pays d’une part, le Liban et la Syrie de l’autre ». « Cela nous permettra d’affronter les défis qui nous attendent et que nous devinons tous aujourd’hui », a-t-il dit. « Les relations sont bonnes entre l’Union européenne et nous et aussi entre la Syrie et l’UE. Cependant, il y a en réalité peu de coordination effective » entre les deux parties, a-t-il regretté. Se faisant l’écho des inquiétudes qui se manifestent au sujet des victimes civiles et des destructions en Irak, M. Hariri a estimé que le conflit « sera long et difficile pour tout le monde ». Interrogé sur les efforts en cours pour amener les Nations unies à imposer un cessez-le-feu, le Premier ministre a souligné que cette question avait été tranchée par les États arabes lors de la récente conférence des ministres des Affaires étrangères au Caire, mais qu’elle nécessitait « beaucoup de discussions avec les autres pays concernés ». « Les États arabes ont parlé d’une seule voix, mais il faut encore examiner la question avec les autres », a-t-il insisté. M. Hariri a répété encore une fois que le Liban et la Syrie étaient les pays les moins touchés au Proche-Orient par la guerre en Irak, mais qu’ils n’en étaient pas pour autant les moins concernés. « Sans doute, si la guerre durait plusieurs mois, cela aurait des effets douloureux pour le peuple irakien et pour de nombreux pays », a-t-il déclaré, soulignant que Beyrouth et Damas ne pouvaient pas demeurer indifférents à une telle évolution. M. Hariri a fait état de concertations entre Européens et entre ces derniers et les Arabes pour obtenir que la guerre cesse le plus tôt possible. « Mais vous pouvez constater que les combats se poursuivent en dépit des appels qui émanent de toutes parts », a-t-il dit. Enfin, M. Hariri a indiqué qu’il « voyait un rôle beaucoup, beaucoup plus large pour les Nations unies ». « Il faut que l’Onu règle tous les problèmes, elle est là pour cela, pas seulement s’occuper des situations humanitaires humanitaires », a-t-il estimé. « Telle est notre position, celle de l’Europe et, en pratique, celle de tout le monde, à l’exception de quelques États qui voient la question à partir d’un autre angle », a-t-il conclu. Le Premier ministre britannique Tony Blair est arrivé mercredi aux États-Unis pour discuter avec les responsables américains du rôle de l’Onu dans l’après-guerre, alors que Washington souhaite confiner l’organisation à l’assistance humanitaire à la population irakienne. Lors de son entretien avec M. Hariri, le président Chirac a réitéré, de son côté, la nécessité d’un « rôle central » des Nations unies dans la gestion de l’après-guerre en Irak, a déclaré le porte-parole de la présidence française. MM. Chirac et Hariri ont manifesté « une large convergence de vues » au cours de cet entretien en tête à tête de plus d’une heure au palais de l’Élysée, a précisé Catherine Colonna. Ils ont exprimé « leur préoccupation devant la situation humanitaire en Irak » et « l’espoir d’une issue rapide du conflit », entré dans son huitième jour. Les deux dirigeants ont aussi insisté sur « la nécessité de reconnaître et de confier aux Nations unies un rôle central dans la gestion de cette crise et de ses suites », a déclaré Mme Colonna. Aussitôt après l’entretien, M. Hariri s’est envolé pour Moscou où il est arrivé en soirée. Il doit, en principe, s’entretenir aujourd’hui vendredi avec le président russe, Vladimir Poutine, et son ministre des Affaires étrangères, Igor Ivanov.
Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, est arrivé hier à Moscou, dernière étape d’une tournée européenne essentiellement consacrée à la guerre en Irak. M. Hariri venait de Paris, où il s’était entretenu avec le président français Jacques Chirac, pour la deuxième fois en moins de dix jours. « Nous avons évoqué la situation en Irak et l’inquiétude du monde entier...