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Actualités

Mémoire sélective

Certes, il ne tue pas, mais tout de même... L’avocate libanaise May Khansa est une passionaria, l’Angela Davis de la cause arabe. Ce choix, tout comme son attachement au Hezbollah, qu’on les partage ou pas, ne regardent qu’elle et sont parfaitement respectables. Et même si, maheureusement, elle ne restera que purement symbolique, sa plainte pour crimes de guerre déposée en 2001 auprès d’un tribunal de Bruxelles au titre de la loi de compétence universelle contre l’un des plus ignobles bouchers de Sabra et Chatila, le Premier ministre israélien Ariel Sharon, ainsi que contre son ancien ministre des Affaires étrangères Shimon Peres, cette plainte donc, l’honore. Sauf que la brave avocate n’a pas jugé bon de s’arrêter là. Occultant cette fois tout bon sens, toute échelle de valeurs et toute intelligence pratique, May Khansa vient de récidiver. Elle a envoyé une lettre au procureur général de la Cour pénale internationale de La Haye accusant le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair de « crimes contre les peuples irakien et palestinien dans un but génocidaire (sic), du massacre d’une nation », et de vouloir « contrôler le pétrole et les richesses de cette nation ». Indépendamment du fait que Washington ne reconnaît absolument pas la Cour de La Haye, Me Khansa n’a sans doute pas imaginé le franc éclat de rire qui a secoué le procureur général de cette Cour au moment où il a accusé réception de son courrier. Me Khansa a le droit de se ridiculiser, pas celui d’impliquer ses concitoyens et son pays. Et puis il y a un signe qui ne trompe pas : on voit mal le procureur général, Adnane Addoum, faire pour Bush et Blair ce qu’il avait fait pour Sharon et Peres : transmettre la plainte de Me Khansa aux services de renseignements militaires et annoncer que si, après l’examen du dossier, la culpabilité des locataires de la Maison-Blanche et du 10 Downing Street était établie par le Liban, un mandat d’arrêt international serait lancé contre eux, via Interpol. Non, sérieusement, il ne le ferait pas. Si ? Et dire que le geste de Me Khansa aurait pu être sublime. Pire : beau. Si elle avait assorti sa plainte, pour « crimes génocidaires » contre ces Bonnie & Clyde planétaires, d’une autre. Probablement une plainte contre celui qui a gazé cinq mille Kurdes à Halabja, et assassiné presque autant chez les opposants chiites : Saddam Hussein. Me Khansa a raté une belle occasion d’être le porte-parole de la quasi-majorité de la rue arabe. Musulmane comme chrétienne. Ziyad MAKHOUL
Certes, il ne tue pas, mais tout de même... L’avocate libanaise May Khansa est une passionaria, l’Angela Davis de la cause arabe. Ce choix, tout comme son attachement au Hezbollah, qu’on les partage ou pas, ne regardent qu’elle et sont parfaitement respectables. Et même si, maheureusement, elle ne restera que purement symbolique, sa plainte pour crimes de guerre déposée en...