Rechercher
Rechercher

Actualités

320 missiles de croisière ont été tirés hier sur la capitale irakienne et ses environs Washington lance son offensive aérienne, Bagdad s’embrase sous un déluge de feu(photo)

Un déluge de feu sans précédent s’est abattu hier soir sur le centre de Bagdad où de fortes et nombreuses explosions ont embrasé le ciel, dont plusieurs provenaient d’un palais du président Saddam Hussein qui était en feu. Des colonnes de fumée s’élevaient haut dans le ciel au-dessus des sites pulvérisés par les bombardements. Une première série de bombardements très violents a été suivie une demi-heure après de nouvelles frappes, puis plus tard encore par une troisième série de bombardements. Un peu plus tard, à 23h45 heure locale (20h45 GMT), les sirènes marquant une nouvelle alerte ont résonné sur Bagdad. Le commandant du porte-avions USS Kitty Hawk, le contre-amiral Matthew Moffit, a déclaré que quelque 320 missiles de croisière ont été tirés hier soir sur Bagdad et ses environs. Alors que les bombes et les missiles pleuvaient sur Bagdad, le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a annoncé à Washington que l’offensive aérienne américaine en Irak avait commencé. M. Rumsfeld a ajouté que le régime irakien commence à perdre le contrôle du pays. Juste avant le début des bombardements, le président Saddam Hussein était apparu à la télévision d’État en train de recevoir son ministre de la Défense et son fils cadet, Qoussaï. Des dizaines de bombes et de missiles de croisière se sont abattus à partir de 20h00 heure locale (17h00 GMT) sur la ville et sa périphérie, dont au moins cinq ont touché le palais de la République, le principal des palais du président Saddam Hussein, où un violent incendie s’est déclaré. D’énormes boules de feu et d’épaisses colonnes de fumée se dégageaient du périmètre du palais de la République, situé au bord du Tigre, le fleuve qui traverse Bagdad. Une grande partie des bâtiments situés dans l’enceinte du palais étaient également en feu. D’autres bâtiments administratifs situés au sud du palais de la République ont aussi été touchés par les bombardements. Cette zone de Bagdad compte très peu d’immeubles et de maisons d’habitation. Le ministre irakien de l’Information, Mohamed Saïd al-Sahhaf, a indiqué dans la nuit de vendredi à samedi que le palais des hôtes et un ancien palais royal, transformé en musée, à Bagdad ont été réduits en ruines après ces raids. Il s’agit de la plus violente attaque aérienne contre Bagdad depuis le lancement de l’offensive américano-britannique jeudi à l’aube. « C’est le jour A » Le ministre irakien de la Défense Sultan Hachem Ahmed, qui parlait alors que les bombardements se poursuivaient encore, a déclaré devant des journalistes qu’« aucune force au monde ne nous vaincra ». Les explosions ont provoqué d’énormes champignons de fumée qui se sont élevés dans le ciel. Plus d’une demi-heure après les bombardements, d’épaisses colonnes de fumée noire s’élevaient toujours au-dessus de plusieurs sites au cœur de Bagdad, les incendies illuminant le ciel de la capitale irakienne où la nuit était déjà tombée. Peu avant 23h00 heure locale (20h00 GMT), de sourdes explosions ont à nouveau retenti dans la ville et dans sa périphérie et la DCA est entrée en action alors que les sirènes des ambulances déchiraient la nuit. Citant un haut responsable militaire au Pentagone, la chaîne CNN a annoncé que l’offensive majeure des forces américaines contre les forces irakiennes avait commencé. « C’est le jour A », a déclaré cette source militaire au correspondant de la chaîne au Pentagone, ce qui signifie le début de la campagne massive de bombardements aériens qui était attendue depuis plusieurs jours. L’une de ces cibles se trouvait dans la région de l’aéroport de la capitale, situé à une trentaine de km du centre. Le chef d’état-major américain Richard Myers a indiqué de son côté que « plusieurs centaines de cibles militaires seront frappées dans les heures à venir ». Le général a ajouté que l’opération « Liberté pour l’Irak » est pleinement en œuvre. Peu avant le début des raids, l’alerte avait été donnée et la DCA était aussitôt entrée en action. Des voitures circulaient encore au moment où l’alerte avait été donnée, mais les rues se sont ensuite rapidement vidées. L’électricité n’a pas été coupée par les bombardements dans la ville qui était encore éclairée. De son côté, citant son correspondant sur place, la chaîne de télévision qatariote al-Jazira a annoncé que des raids aériens se sont produits sur la ville de Mossoul dans le nord de l’Irak. L’issue du conflit « ne fait pas de doute », estime le général Franks Le général Tommy Franks, qui commande les opérations contre l’Irak, a assuré à ses troupes que l’issue du conflit « ne fait pas de doute », selon un message rendu public vendredi par le centre de presse du commandement américain au Qatar. « Nos objectifs sont clairs. Nous désarmerons l’Irak et renverserons ce régime qui a refusé de désarmer de façon pacifique. Nous libérerons le peuple irakien d’un dictateur qui utilise la torture, le meurtre, la faim et la terreur comme outils d’oppression », poursuit le général Franks, qui dirige les opérations depuis le Qatar. « Nous aiderons les Irakiens à recommencer, pour se bâtir leur propre futur avec un gouvernement de leur choix », poursuit encore le général. Ezzat Ibrahim, Taha Yassine Ramadan et Ali Hassan al-Majid auraient été tués La première attaque américaine lancée jeudi à l’aube à Bagdad aurait tué trois des principales figures du régime irakien, a annoncé hier la chaîne de télévision américaine ABC en citant des informations de la centrale du renseignements (CIA). Le numéro deux du régime Ezzat Ibrahim, le vice-président Taha Yassine Ramadan et le général Ali Hassan al-Majid, un cousin de Saddam Hussein, auraient péri dans l’attaque lancée contre un bunker où les Américains espéraient viser le chef de l’État irakien. Les Kurdes surnomment ce dernier « Ali Chimique », pour avoir été à la tête des forces irakiennes qui avaient lancé une attaque au gaz chimique contre la ville kurde de Halabja en 1988. Ezzat Ibrahim, 61 ans, est vice-président du Conseil de la révolution (CCR, plus haute instance dirigeante). Il représente régulièrement son pays depuis 1991 aux sommets arabes et islamiques. Taha Yassine Ramadan, vice-président depuis 1991, est impliqué dans la prise de toutes les décisions importantes du régime. Il a été l’un des plus durs critiques des inspecteurs en désarmement de l’Onu. Impayables Américains… 20h15, hier. Un des envoyés spéciaux de CNN commente les bombardements sur Bagdad. La voix off : « Cette pluie de missiles intervient le jour du sabbat musulman, c’est-à-dire un vendredi. » Mais comment font-ils, les Américains, pour ne jamais commettre de gaffes ni dire de bêtises ? La culture sans doute, leur sens inné d’une modestie qui leur sied si bien et d’une tradition diplomatique dont on commence à voir les effets bienfaisants. Nous autres au Liban, nous nous souvenons avec émotion de l’ambassadeur US Robert McClintock assistant avec son chien au défilé de l’indépendance… Et si nous les aimons si bien, c’est que nous avons, pour cela, toutes les raisons. C.M. L’état de santé de Saddam Hussein fait l’objet de toutes les rumeurs Des rumeurs n’ont cessé de courir hier sur l’état de santé de Saddam Hussein dont les palais présidentiels sont directement visés par les missiles américains depuis deux jours. Les médias ont ainsi annoncé hier matin que le président irakien avait été blessé. Le Washington Post d’abord, la chaîne de télévision américaine ABC ensuite ont rapporté que des témoins avaient déclaré aux services de renseignements des informations avoir vu « Saddam Hussein sortir des décombres de sa résidence sur un brancard, un masque oxygène sur le visage ». Le quotidien américain, citant des responsables gouvernementaux américains ayant eu accès à des informations sensibles, révélait que Saddam Hussein se trouvait à l’intérieur d’un des complexes bombardés jeudi à l’aube. La Maison-Blanche a insisté sur le fait que ces informations n’étaient que des rumeurs. « Laissez-moi le formuler de cette façon : je ne sais pas comment va Saddam Hussein aujourd’hui », a déclaré Ari Fleisher, le porte-parole de la Maison-Blanche. Hier, le raïs est toutefois apparu à la télévision en train de recevoir son ministre de la Défense et son fils cadet, Qoussaï.
Un déluge de feu sans précédent s’est abattu hier soir sur le centre de Bagdad où de fortes et nombreuses explosions ont embrasé le ciel, dont plusieurs provenaient d’un palais du président Saddam Hussein qui était en feu. Des colonnes de fumée s’élevaient haut dans le ciel au-dessus des sites pulvérisés par les bombardements. Une première série de bombardements...