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Transports - Le trafic aérien perturbé dans tout le Moyen-Orient L’AIB reste jusqu’à présent hors de la zone de danger

Le trafic aérien à l’AIB a encore été perturbé hier. Ainsi, deux vols en provenance de Paris, l’un de la MEA et l’autre d’Air France, ont été reportés à aujourd’hui. Un vol de la Royal Jordanian en provenance de Amman n’a pas décollé pour Beyrouth hier. L’avion arrivera aujourd’hui. La Yugoslavian Airlines et l’Ethiopian Airways ont reporté, elles aussi, hier, leurs vols vers la capitale libanaise. Un avion de la British Airways, compagnie qui avait annulé un vol avant-hier de Londres vers Beyrouth, a atterri hier à l’AIB. Ces délais et annulations temporaires de vols devraient se poursuivre dans les jours à venir, probablement jusqu’à la fin du conflit en Irak. La situation est la même, à quelques différences près, dans tout le Moyen-Orient. La Cyprus Airlines, par exemple, a interrompu jusqu’à dimanche ses vols vers diverses destinations du Golfe. Alors que les avions de la Royal Jordanian ne relieront pas aujourd’hui et demain Bagdad, pour des raisons de sécurité. Cependant, Beyrouth et son aéroport sont bien loin de la zone de danger. Mais, depuis le début du mois de mars, qui fait partie de la basse saison de l’aviation civile, le nombre des passagers est presque en chute libre. C’est le Moyen-Orient certes qui est le plus touché par le phénomène, mais aussi l’Europe et les États-Unis. Et certains experts évoquent le « facteur irakien ». Un facteur qui empêche les voyageurs de prendre les avions. « Beaucoup préfèrent rester chez eux par précaution ; ils ne bougent plus en attendant la fin des événements », indique la responsable d’une agence européenne présente à Beyrouth. « Ce n’est pas uniquement le Moyen-Orient qui est touché », souligne un autre responsable, expliquant qu’en « Occident, notamment aux États-Unis, les passagers craignent surtout des attentats terroristes comparables à ceux du 11 septembre ». Se penchant sur les conséquences du « facteur irakien » dans la région, ce responsable relève que « depuis quelques mois, un nombre non négligeable d’entreprises internationales interdisent à leurs employés de se rendre au Golfe ou au Moyen-Orient, en attendant des jours meilleurs ». La rentabilité et non la sécurité Il faut comprendre donc que si les compagnies étrangères annulent certains de leurs vols vers Beyrouth, c’est pour des raisons de rentabilité et non de sécurité. « Il faut bien que le prix des billets vendus couvre les frais d’un vol », explique le directeur de l’AIB, Khaled Saab, soulignant encore que « l’aéroport de Beyrouth est hors de la zone de danger ». « Beaucoup de compagnies, pour des raisons commerciales, ont commencé à annuler progressivement, depuis le début du mois, des vols vers Beyrouth », ajoute-t-il. C’est le cas par exemple d’Air Algérie, qui a maintenu un seul de ses deux vols hebdomadaires, de la KLM (néerlandaise), qui a suspendu deux de ses sept vols hebdomadaires, de la British Airways, qui a annulé six de ses vols pour le mois de mars. La Tarom (roumaine) et d’autres compagnies d’Europe de l’Est ont également réduit le nombre de leurs vols vers Beyrouth. Jusqu’à hier soir, plusieurs compagnies d’aviation du Golfe avaient maintenu tous leurs vols vers l’AIB. Et il semble que certains ressortissants arabes, notamment des Koweïtiens et des Saoudiens, aient choisi le Liban pour fuir la guerre. Hier, deux vols de la Saudi Airlines, l’un en provenance de Djeddah et l’autre de Ryad, ont atterri à l’AIB, alors que la Kuwait Airways a annoncé en soirée qu’elle suspendait ses vols vers Beyrouth, Damas et Amman jusqu’au 23 mars. De son côté, la Middle East Airlines a entamé hier soir des séries de vols supplémentaires vers le Koweït afin de rapatrier des Libanais. C’est ce qu’a annoncé à L’Orient-Le Jour le directeur commercial de la MEA, Nizar Khoury. Ainsi trois vols (dont deux supplémentaires), transportant en moyenne 170 passagers, des familles aussi bien libanaises que koweïtiennes pour la plupart, sont arrivés de Koweit City. « D’autres vols, selon les besoins des Libanais présents au Koweït, pourraient être prévus ultérieurement », a-t-il indiqué. Mais depuis mardi soir, il faut passer quatre heures en avion au lieu de deux heures 45 minutes pour venir du Koweït au Liban (ou vice versa). Le plan de vol des avions desservant certains pays limitrophes de l’Irak a été modifié. Ainsi, un avion en provenance du Koweït empruntera le couloir aérien Koweït-Égypte-Chypre-Beyrouth au lieu du couloir utilisé régulièrement (Koweït-Arabie saoudite-Jordanie-Damas-Beyrouth). Dans ce cadre, le directeur régional de la MEA, Salim Yassine, présent au Caire, a indiqué que « les autorités égyptiennes avaient accédé à une demande de la compagnie d’autoriser ses vols entre Beyrouth et des villes du Golfe à emprunter l’espace aérien égyptien pour ne pas avoir à survoler la Syrie et la Jordanie ». Depuis mardi, certaines zones du Moyen-Orient ne sont plus couvertes par les assureurs des compagnies aériennes, notamment les espaces aériens situés au-dessus des frontières irakiennes, avec la Syrie, la Jordanie, le Koweït et quelques zones de l’Arabie saoudite. D’autre part, la plupart des compagnies européennes couvrant le Golfe se sont pliées aux exigences des membres de leur équipage qui refusent désormais de passer leur nuit dans un pays de la région. Les équipages européens qui couvrent le Golfe dorment désormais à Chypre. Beyrouth n’a pas encore été touché par cette décision. Depuis le début de la semaine, les directeurs des compagnies d’aviation vivent au jour le jour. Ils savent que les décisions prises pour suspendre, annuler ou maintenir certains vols dépendent désormais de la situation sur le terrain. Patricia KHODER
Le trafic aérien à l’AIB a encore été perturbé hier. Ainsi, deux vols en provenance de Paris, l’un de la MEA et l’autre d’Air France, ont été reportés à aujourd’hui. Un vol de la Royal Jordanian en provenance de Amman n’a pas décollé pour Beyrouth hier. L’avion arrivera aujourd’hui. La Yugoslavian Airlines et l’Ethiopian Airways ont reporté, elles aussi,...