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Territoires occupés - L’armée israélienne abat deux dirigeants du Hamas Arafat signe la loi du CLP créant un poste de Premier ministre

Alors que l’armée israélienne portait un nouveau coup aux radicaux palestiniens de Cisjordanie en tuant deux de leurs dirigeants militaires, le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat signait, entre-temps hier à Ramallah, la loi du Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) créant un poste de Premier ministre, a indiqué son principal conseiller. Cependant, la radio publique israélienne a annoncé hier soir que l’armée israélienne lèvera dimanche le bouclage qu’elle a imposé aux territoires palestiniens de Cisjordanie et Gaza depuis samedi dernier à 22h00 GMT. « Le président Arafat a signé mardi soir la loi créant le poste de Premier ministre palestinien », a déclaré Nabil Abou Roudeina. « Il faudra encore que ce texte soit publié dans le Journal officiel, et ensuite il sera possible de procéder à l’investiture à ce poste de Mahmoud Abbas (Abou Mazen) », a-t-il ajouté. Le Parlement palestinien a adopté plus tôt dans la journée une loi portant sur la création d’un poste de Premier ministre après un compromis avec M. Arafat qui s’est battu pied à pied pour maintenir ses prérogatives. La loi maintient une certaine ambiguïté sur la répartition des pouvoirs entre le président de l’Autorité palestinienne et le futur Premier ministre. Elle a été adoptée par 69 voix pour, une contre et une abstention lors d’une réunion à Ramallah. M. Abbas, numéro deux de l’OLP, avait préféré attendre que ses prérogatives soient précisées avant d’accepter formellement le poste de Premier ministre. La nomination de M. Abbas est souhaitée par la communauté internationale, notamment les États-Unis et la Grande-Bretagne, alors qu’Israël fait de la mise à l’écart de M. Arafat un préalable à toute négociation. Lors d’une allocution, vendredi dernier, sur le Proche-Orient, le président américain George W. Bush avait fait de la nomination d’un Premier ministre palestinien doté de pouvoirs réels la condition sine qua non à la publication d’un plan de paix, baptisé « feuille de route ». Le futur Premier ministre aura la conduite des affaires internes, M. Arafat conservant la haute main sur la sécurité nationale et la diplomatie, notamment les négociations avec Israël. Le CLP a rejeté certains amendements présentés lundi par M. Arafat qui voulait voir inscrit dans la loi son pouvoir de nommer et destituer les ministres, mais il a accepté que la composition du gouvernement soit soumise au leader palestinien avant de l’être au Parlement. Il n’a pas été précisé si M. Arafat sera seulement consulté ou s’il pourra nommer ou limoger des ministres, en vertu du compromis inscrit dans un mémorandum attaché à la loi. Techniquement, ce mémorandum ne fait pas partie de la loi, mais possède une valeur juridique, selon des responsables palestiniens. Sur le terrain, l’armée israélienne a porté un coup au Hamas, tuant son chef militaire pour la Cisjordanie et un second haut responsable de la branche armée du mouvement islamiste palestinien. L’armée a d’abord annoncé avoir tué dans la matinée Ali Elyan, le « numéro un » en Cisjordanie des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas. Ali Elyan, 27 ans, a été tué lors d’un échange de tirs à Marah Rabah, un village du sud de la Cisjordanie situé à une dizaine de kilomètres de Bethléem. Un soldat israélien a trouvé la mort dans cet accrochage. L’armée a annoncé ensuite la mort de Nasser Assideh, 27 ans, tué dans le village d’al-Fandouqieh, près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Selon l’armée, il a été abattu « après avoir ouvert le feu avec un fusil d’assaut kalachnikov sur des militaires d’une unité de commandos venus l’arrêter ». L’opération n’a pas fait de victime côté israélien. Ces décès portent à 3 103 le nombre de personnes tuées depuis le début de l’intifada, dont 2 327 Palestiniens et 718 israéliens. La radio publique israélienne a annoncé d’autre part que l’armée israélienne va lever dimanche le bouclage imposé aux territoires palestiniens depuis samedi dernier. Selon l’armée, ce bouclage avait été décidé « à la suite d’alertes sur des attentats durant la fête (juive) de Pourim », célébrée de lundi à mercredi inclus. Par ailleurs, l’armée israélienne a accusé hier un député palestinien, Hossam Khader, membre du mouvement Fateh, arrêté lundi, d’être impliqué dans des activités « terroristes ». M. Khader « apparaît comme un extrémiste et un partisan de la lutte armée dans le conflit en cours. Il a financé et dirigé plusieurs attentats », selon l’armée. Des colons simulent « l’exécution » d’Ariel Sharon Des colons juifs de la colonie de Kiryat Arba, près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, ont simulé, dans le cadre du carnaval de la fête juive de Pourim, « l’exécution » du Premier ministre israélien Ariel Sharon, rapportaient hier les médias israéliens. Ce simulacre d’exécution de M. Sharon a été « joué » par deux colons, l’un portant un masque à l’effigie du Premier ministre, l’autre pointant d’une main un revolver sur sa tempe et de l’autre un couteau sous sa gorge. Les deux grands quotidiens israéliens Yediot Aharonot et Maariv publient en une la photo de cette scène qui s’est déroulée le jour du neuvième anniversaire de la mort de Baruch Goldstein, un colon de Kiryat Arba qui avait abattu en 1994, à Hébron, vingt-neuf Palestiniens en prière dans le caveau des Patriarches, lieu saint vénéré par les juifs et les musulmans, avant d’être tué à son tour. Les colons extrémistes, qui considèrent Baruch Goldstein comme un « héros », accusent M. Sharon de faire preuve de mollesse envers les Palestiniens, à la suite d’attaques palestiniennes ayant fait 25 tués Israéliens dans le secteur de Hébron en l’espace de quatre mois. Des pacifistes s’alarment des risques de « transfert » de Palestiniens Des pacifistes israéliens et des militants des droits de l’homme palestiniens ont mis en garde hier contre le risque de « transfert » de population palestinienne des territoires occupés, à l’occasion d’une offensive américaine en Irak. Un porte-parole officiel israélien a catégoriquement démenti pour sa part que le gouvernement d’Ariel Sharon a de telles intentions. « Une telle guerre peut être l’occasion de transférer des Palestiniens d’une zone à une autre pour permettre de les annexer ou carrément pour les chasser hors des territoires », a mis en garde le militant pacifiste Jeff Alpher lors d’une conférence de presse à Jérusalem-Est. Il a exprimé par ailleurs la crainte que « les pressions soient accentuées sur la population palestinienne, par l’imposition du couvre-feu prolongé ou par des coupures d’électricité ou d’eau ». Il a également mentionné le risque qu’Israël profite de l’occasion pour expulser le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat.
Alors que l’armée israélienne portait un nouveau coup aux radicaux palestiniens de Cisjordanie en tuant deux de leurs dirigeants militaires, le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat signait, entre-temps hier à Ramallah, la loi du Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) créant un poste de Premier ministre, a indiqué son principal conseiller. Cependant,...