SOCIAL - Le ministre de l’Industrie appelle à la mise en place d’un dispositif pour recenser le nombre d’émigrés Frem souligne la corrélation entre le chômage et l’émigration

Le ministre de l’Industrie, Georges Frem, a mis l’accent sur le rapport direct entre l’émigration et le chômage, qui affecte, a-t-il dit, 31 % des jeunes Libanais. Pour contrer ce phénomène, il a préconisé un développement du secteur industriel et notamment des industries à valeur ajoutée, « qui requièrent des ressources humaines compétentes et une structure salariale plus compatible avec le niveau de vie dans le pays ». M. Frem a représenté hier le chef de l’État, le général Émile Lahoud, à une cérémonie organisée par « le comité des mères au Liban », à l’approche de la fête des mères, le 21 mars. Dans son discours, le ministre a souligné que le chômage reste la principale cause de l’émigration des Libanais. « Ces derniers, a-t-il dit, rejettent les métiers qui ne correspondent pas à leurs compétences et à leurs ambitions et refusent une détérioration de leur niveau de vie. Aussi, quittent-ils le pays pour réaliser leurs ambitions et venir en aide à leurs familles respectives. » Jugeant nécessaire de résoudre ce problème, au niveau national, M. Frem a exposé l’impact d’un développement du secteur industriel sur la résorption du chômage. « Chaque 20 000 dollars investis dans ce secteur sont générateurs d’un nouvel emploi », a-t-il indiqué, avant de faire remarquer que près de 15 % de la population est au chômage et que 31 % des jeunes sont sans emploi. Selon lui, ce taux a doublé depuis 1970, en dépit de l’accroissement du nombre des émigrés. « Il est quand même étonnant, a ajouté le ministre, qu’il n’y ait toujours pas un dispositif qui nous permette de recenser le nombre des Libanais qui se rendent à l’étranger à la recherche d’un emploi et d’un niveau de vie meilleur. Nous n’avons même pas de rapports mensuels sur le taux de chômage et le nombre de demandeurs d’emploi. » Après avoir indiqué que les autorités se doivent, en coopération avec les organismes économiques, de mettre en place ces dispositifs, M. Frem a jugé primordial de briser le lien entre le chômage et l’émigration. « Nous n’exagérons pas en affirmant qu’une telle entreprise est possible si nous développons le secteur industriel et notamment des industries à valeur ajoutée, qui requièrent des ressources humaines compétentes et une structure salariale plus compatible avec le niveau de vie dans le pays », a-t-il fait remarquer. Il a ensuite invité les mères à sensibiliser les autorités ainsi que l’opinion publique sur cette question.