SANTÉ - 200 millions de femmes dans le monde souffrent de cette maladie silencieuse Dream, une nouvelle campagne de sensibilisation aux dangers de l’ostéoporose

L’Association libanaise de prévention contre l’ostéoporose (Lops) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont lancé hier Dream, la nouvelle campagne de lutte contre cette maladie dite silencieuse. Organisée en collaboration avec le ministère de la Santé, Dream vise à faire bénéficier 1 500 femmes des différentes régions libanaises d’une réduction de 70 % sur le coût du test de la densité minérale de l’os (BMD) effectué dans les locaux de la Lops. Ce test, essentiel pour détecter la maladie de l’ostéoporose, sera ainsi effectué à 20 dollars américains, soit 30 000 LL. Le coup d’envoi de cette campagne, qui s’étalera sur une année, a été donné hier au cours d’une conférence de presse tenue conjointement par Mme Maha Mouccari, présidente de la Lops, M. Gabriel Rafca, représentant le délégué de l’OMS au Liban, et le Dr Jihad Ezzeddine, membre du comité d’administration de la Lops, dans les locaux de l’Ordre de la presse. « L’ostéoporose a été diagnostiquée au cours de la dernière décade, a expliqué Mme Mouccari. Depuis, les campagnes de sensibilisation se sont multipliées dans les quatre coins de la planète. » Le Liban n’a pas été en reste. Et les statistiques ont montré que le Liban possède le pourcentage d’éveil le plus élevé dans ce domaine. « Toutefois, nous rencontrons de nombreuses difficultés principalement en ce qui concerne les coût élevés du BMD et des traitements et le manque d’application des moyens de prévention », a ajouté Mme Mouccari. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs Dream assurera également les traitements prescrits par les médecins aux femmes atteintes d’ostéoporose. Ils seront distribués à travers les différents dispensaires relevant de la Young Men Christian Association (YMCA). M. Rafca a pour sa part, assuré que l’ostéoporose figure sur la liste des priorités dans le domaine de la santé publique. « En 1994, l’OMS a chargé une équipe de chercheurs d’étudier les causes menant à un changement de la masse osseuse chez les personnes atteintes d’ostéoporose, a-t-il indiqué. Après les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose est l’un des principaux maux chroniques. Elle mine l’organisme des années durant, les symptômes de cette maladie n’étant toutefois pas évidents. Plus de 1,7 millions fractures de hanches enregistrées chaque année dans les hôpitaux sont dues à l’ostéoporse. Les études montrent qu’en 2050, 6,3 millions fractures de hanche seront notées par an. » M. Rafca a ajouté que les statistiques montrent que plus de 200 millions de femmes dans le monde souffrent d’ostéoporose. « Cette maladie touche 30 % des femmes âgées de 60 à 70 ans et 65 % de celles âgées de 80 ans et plus. Cela est principalement dû aux changements hormonaux post-ménoposaux et qui provoquent une diminution de 15 % de la masse osseuse », a noté M. Rafca. En ce qui concerne les facteurs de risque, M. Rafca a précisé que la ménopause précoce (avant l’âge de 45 ans), les facteurs héréditaires, le tabagisme, l’alcoolisme, l’inertie physique et la mauvaise consommation du calcium peuvent déclencher cette maladie, cette dernière touchant toutefois des populations plus que d’autres. Ainsi, les femmes des pays de l’Europe sont plus exposées à cette maladie que celles vivant en Asie et en Afrique. Déclarant qu’une équipe a été formée par l’OMS pour développer une stratégie mondiale pour lutter contre l’ostéoporose, M. Rafca a enfin insisté sur l’importance de la prévention et de l’orientation, l’ostéoporose étant un fardeau pour la société. De son côté, le Dr Ezzeddine, qui a décrit la nature de la maladie et ses méfaits sur l’organisme, a insisté sur les facteurs de risque qui entraînent le développement de la maladie, principalement un usage abusif de la cortisone dans le traitement de l’asthme et du rhumatisme et les facteurs génétiques et héréditaires. Et de conclure en rappelant les caractéristiques de la population à risques. N.M.