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BIBLIOTHÈQUES - Deux chargés de mission à Beyrouth pour évaluer les besoins au niveau du livre Lectures publiques : l’aide, notamment par l’exemple...(PHOTOS)

Jean-Michel Guillon, chargé de mission au ministère français des Affaires étrangères, et Claire Castan, membre de l’Association des bibliothécaires de France et présidente de la Banque régionale du livre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont passé une semaine à Beyrouth, à la demande du ministre de la Culture M. Ghassan Salamé, pour, disent-ils « évaluer les besoins et répondre à la vraie demande au niveau du livre sur l’ensemble du pays ». Forts de leur expérience positive au niveau de ce qu’on appelle en France « La lecture publique », à savoir les réseaux de bibliothèques municipales et départementales (qui couvrent l’ensemble du pays, assurant la gratuité de la lecture pour tous), les deux chargés de mission sont venus rencontrer sur place les différents intervenants et les instances concernées par les bibliothèques publiques et associatives au Liban pour dresser un plan d’action et de coopération entre le ministère français des Affaires étrangères et le ministère libanais de la Culture. « Les Affaires étrangères ont mis en place une politique de soutien au développement du livre dans certains pays à travers le Fonds de solidarité prioritaire, qui programme des actions échelonnées sur trois-quatre ans, explique Jean-Michel Guillon. Ces projets de coopération concernent le développement de toute l a chaîne du livre. Ils ne se limitent pas à apporter le livre dans les localités. Ce sont des projets d’État que l’on signe avec les ministères de la Culture. Ils sont à peu près tous construits de la même manière : on apporte en premier un soutien efficace, de manière à aider l’institution à pouvoir avancer dans sa politique du livre, à avoir un service capable de gérer l’ensemble du réseau sur tout le territoire. » « Un autre appui important, poursuit M. Guillon, réside dans l’aide au développement et à l’extension du réseau existant. Là, notre projet de coopération apporte généralement des fonds documentaires. Il s’agit de livres au sens large. C’est-à-dire d’ouvrages imprimés mais également de matériel audiovisuel, de revues, de CD-Rom, d’expositions, etc. Enfin, la formation étant un élément principal du Fonds de solidarité, nous aidons à former le personnel en place, les bibliothécaires, dans une logique de gestion de bibliothèque, d’animation, de rencontre avec le public, mais aussi de recherche de nouveaux lecteurs. » Jean-Michel Guillon signale une dernière composante: «L’aide au développement périphérique du livre. C’est-à-dire offrir un soutien et une formation aux éditeurs, aux diffuseurs, aux libraires. Instituer des ateliers de créations de livres, notamment de jeunesse, en réunissant des illustrateurs et des écrivains. Et, très probablement, avec la spécificité du Liban, on pourrait faire quelque chose autour de la traduction et du bilinguisme. » À la rencontre des lecteurs En matière de mise en place d’un réseau public de lecture, l’exemple peut aussi aider. Mme Claire Castan explique, pour sa part, comment ont évolué les bibliothèques publiques en France. Qui sont, bien entendu, « différentes des bibliothèques scolaires, universitaires, spécialisées ou encore des centres de documentation...» «La bibliothèque municipale a des missions d’accueil de tous les publics, soit gratuitement, soit en contrepartie d’un abonnement modique. Elle donne au lecteur un accès direct à une pluralité de fonds. Depuis le début des années quatre-vingt, elle s’est énormément développée en France. Aujourd’hui, elle couvre l’ensemble du territoire national et fait circuler dans les milieux les plus ruraux des bibliobus », souligne-t-elle. « Il semblerait que le seuil de fréquentation des bibliothèques en France soit en moyenne de 25% de la population d’une commune. Ce qui est assez limité. Depuis quelques années, on s’est rendu compte que les bibliothèques touchaient surtout des gens qui étaient déjà de grands lecteurs. C’est pourquoi elles ont essayé de s’ouvrir, de faire des politiques hors les murs et d’aller à la rencontre des publics qui n’avaient pas accès à la bibliothèque, soit parce qu’ils sont empêchés physiquement: les personnes âgées, les handicapés, les personnes incarcérées, hospitalisées, etc. (portage de livres à domicile, dépôts dans les prisons, animations dans les hôpitaux...), soit pour des raisons de non-pratique culturelle (illettrés et analphabètes). Là, il s’agit d’actions dans les quartiers : bibliothèques de rue (des bibliothécaires arrivent avec des caisses de carton, les déposent au pied d’un immeuble ou dans une cour de cité et commencent à lire des livres aux enfants qui sont là), dépôts dans les crèches, prêts, lectures qui se font dans les familles et même ateliers d’écriture, et rencontres d’écrivains...», ajoute-t-elle. « Ce maillage demande du temps mais permet la conquête de nouveaux publics. Il s’inscrit parfaitement dans la politique du ministère de la Culture en France, qui encourage tout ce qui peut mettre le livre en contact avec le citoyen, le rapprocher au plus près de son lieu d’habitation ou de travail... Tout ce qui peut le rendre le plus accessible possible au lecteur», conclut-elle. Z.Z.
Jean-Michel Guillon, chargé de mission au ministère français des Affaires étrangères, et Claire Castan, membre de l’Association des bibliothécaires de France et présidente de la Banque régionale du livre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont passé une semaine à Beyrouth, à la demande du ministre de la Culture M. Ghassan Salamé, pour, disent-ils « évaluer les besoins et...