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Attachement indéfectible aux constantes Le patriarcat maronite insiste pour dissiper tout malentendu

Le dernier communiqué des évêques applaudit Assad. À en croire certains pôles, c’est là un changement de cap. Réfutant cette dérive analytique, un dignitaire religieux répète avec insistance que le patriarche Sfeir ne manœuvre jamais, n’adopte jamais des positions dans un esprit tactique, ou pour marchander. En toute circonstance, il ne s’inspire que de sa conscience propre, de son intime conviction tout entière fondée sur le souci national. Il en va de même, évidemment, pour l’assemblée des évêques maronites. À cette nuance près que ses communiqués s’adaptent naturellement aux différents éléments de l’actualité, pour rester de saison. Car on ne porte pas en été des vêtements d’hiver, et vice-versa. Cette source précise que Bkerké n’a cessé de réclamer le redéploiement des forces syriennes. Et cela, pour marquer son attachement à une application intégrale, ni tronquée ni fantaisiste ou arbitraire, des accords fondateurs de Taëf. Qui forment un tout aux parties indissociables. Bkerké a toujours prôné les plus fortes relations avec la Syrie, les meilleures, les plus saines. En soulignant que l’immixtionnisme en altère gravement le fond. Cela lui a valu de sempiternelles critiques. Tantôt on lui reprochait l’inopportunité de ses remarques, tantôt les tensions bilatérales, en lui conseillant de laisser faire les deux gouvernements sans y mettre son grain de sel. À la différence de la plupart de ses contempteurs, poursuit la même personnalité, Bkerké n’est pas animé par des considérations matérielles ou d’influence politique, de partage et autres trivialités, son seul phare étant l’intérêt bien compris du Liban. Dans ce cadre, il est clair que les nuages qui s’amoncellent au-dessus de l’Irak peuvent déverser des averses sur l’ensemble de la région, ce pays compris, d’autant qu’il se trouve sous la menace israélienne. Les priorités se condensent là pour le moment. Il est donc normal de geler l’antienne concernant le repli syrien. Ce n’est pas par complaisance, et encore moins par soumission, que les évêques ont loué le discours d’Assad, mais par objectivité pure. Car ces vues rejoignent le combat pour la paix que l’Église mène inlassablement. Et de plus, l’intérêt du pays en commande aujourd’hui l’unité, la consolidation de la coexistence, la mise de côté de différends qui n’ont pas un caractère d’urgence chronologique, pour importants qu’ils soient. Le dignitaire religieux cité redit ensuite que le communiqué des évêques n’a pas du tout été rédigé comme un renvoi d’ascenseur. Autrement dit, qu’il n’a pas été publié à seule fin de remercier la Syrie pour le redéploiement de ses troupes au Nord. Ni pour encourager la poursuite de tels mouvements en prélude à un retrait total. Les deux facteurs ne sont pas liés. D’autant que, selon toute probabilité, la Syrie n’a pas décidé le redéploiement dans le but de s’attirer l’approbation de Bkerké. Dont les actes découlent de son sens de la responsabilité à l’égard des chrétiens de ce pays comme de la situation des chrétiens d’Orient. En s’inscrivant dans le droit fil de la ligne suivie par le Vatican, défenseur de la paix, hostile à la guerre comme aux violences de toutes sortes. Dès lors, le manifeste épiscopal a pu jouer un rôle dans le rapprochement entre les Libanais, l’unification des cœurs. Il appartient maintenant au pouvoir d’agir pour conforter cette orientation, colmater les brèches et cimenter le pays dans un cadre de parfaite solidarité nationale face aux dangers extérieurs. Encore une fois, cette personnalité réaffirme que le patriarche Sfeir ne veut rien pour lui-même, ne demande pas à avoir des ministres dans le prochain cabinet, ni des directeurs généraux dans l’Administration. Ne réclame pas la réalisation de projets divers qui lui importeraient personnellement. Bref, qu’il n’est pas ce que l’on appelle un politicien professionnel. Il ne se fie pas aux promesses, aux belles paroles et il attend des actes. Pour que la confiance se rétablisse enfin. Le patriarche est pour tout gouvernement qui regrouperait toutes les forces vives du pays, toutes ses composantes. Il est pour une loi électorale juste, équilibrée, égalitaire, qui donnerait un Parlement vraiment représentatif. Il est pour la décentralisation administrative, pour un nouveau code des naturalisations, pour l’équilibre entre les pouvoirs comme dans les nominations. Tout cela, il ne le demande pas pour lui-même. Mais pour le Liban tout entier. Émile KHOURY
Le dernier communiqué des évêques applaudit Assad. À en croire certains pôles, c’est là un changement de cap. Réfutant cette dérive analytique, un dignitaire religieux répète avec insistance que le patriarche Sfeir ne manœuvre jamais, n’adopte jamais des positions dans un esprit tactique, ou pour marchander. En toute circonstance, il ne s’inspire que de sa conscience...