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FESTIVAL AL-BUSTAN Iceland Dance Company, miroir de la créativité du Nord(photo)

«Une soirée qui changer », de l’avis de la plupart des spectateurs, que celle de samedi dernier, au milieu du programme musical classique du Festival al-Bustan. En effet, les danseurs de la Compagnie d’Islande ont proposé trois chorégraphies récentes de créateurs de leur pays. Elsa, de Lara Stenfansdottir, un dialogue dansé pour deux interprètes, a d’emblée donné le ton : expressivité sur le thème, évident, de la fusion des corps. Entre lutte, défi et contact, l’individu, dans sa dimension sensitive et émotionnelle, était ici décrit. Très proche du tout premier homme, il est étonnant de constater que la position en angle droit, jambes solidement campées sur le sol, dominait, en alternance avec le contact de toute la physionomie avec la scène. Musique fortement électronique 90-180° : un axe intéressant, plutôt prenant, dessiné pendant près de 15 minutes par Katrin Johnson et Gudmundur Elias Knudsen. Pourtant, si l’on ne peut pas réellement qualifier de contemporaine cette création, au style encore peu abouti, voire timide, qui n’élève pas assez haut le corps, il n’en reste pas moins que celle-ci est un excellent thermostat de l’actualité de la danse de l’un des plus étonnants et vivants pays de l’Europe du Nord, dont le public découvre finalement d’autres artistes que Björk ou Siggur Ros. En revanche, la composition musicale, signée Pan Sonic, est, elle, très intéressante : fortement électronique, elle s’est largement démarquée. Avis aux amateurs. Cinq minutes de pause et début de NPK, de Katrin Hall, où la dérision est le maître-mot. Six danseurs, trois couples pour signifier la vie en société, la vie exclue de cette dernière ou la vie tout simplement seul. Une composition assez brouillonne, il faut bien le dire, flirtant de trop près avec le « musical », genre respectable entre tous, mais qui a assez peu à faire avec la danse, au sens propre du terme. Malgré la belle énergie qui émanait des danseurs, la synchronisation des mouvements laissait paraître ses failles (la scène de l’auditorium était-elle trop étroite ?) et la musique (composée par Skarren Ekkert) trop disparate, entre sons industriels et airs de cabaret. La séquence durant laquelle l’un des interprètes s’empare d’un micro pendant que les cinq autres font face, en ligne, au public, est un de ces écarts, au projet certes très intéressant, assez peu probant, encore une fois, pour qui vient assister à une performance de danse contemporaine. Ampleur et blancheur La troisième et dernière pièce, Black Wrap, créée pour huit danseurs, convainquait sur le plan de l’esthétique : sous une lumière tantôt crue, tantôt nacrée (œuvre de Larus Bjornsson et de Benedikt Axelsson), les corps s’articulaient dans des mouvements d’ensemble, toujours impressionnants, dans des vêtements amples et blancs, qui accentuaient et embellissaient la chorégraphie, soutenue par un environnement musical, à nouveau franchement électronique, du compositeur Allan Strange. Le grand et louable intérêt de cette soirée à part a été de révéler l’état de la danse contemporaine en Islande, en quelque sorte le miroir, sur ce thème, de l’Europe du Nord. Il est très intéressant de noter que l’ensemble des créations, du moins celles présentées samedi dernier, a mis en évidence un fil rouge : l’expressivité brute, évoquant à chaque moment celle de la tribu, où joutes et séduction dominent. Autre point capital : la très bonne santé de la musique contemporaine islandaise, qui, elle, remplit son contrat d’innovation et de forte présence. Diala GEMAYEL
«Une soirée qui changer », de l’avis de la plupart des spectateurs, que celle de samedi dernier, au milieu du programme musical classique du Festival al-Bustan. En effet, les danseurs de la Compagnie d’Islande ont proposé trois chorégraphies récentes de créateurs de leur pays. Elsa, de Lara Stenfansdottir, un dialogue dansé pour deux interprètes, a d’emblée donné le...