Environnement Hbéline : hier forêt protégée, aujourd’hui dépotoir

Hbéline, une belle région boisée de Jbeil, assiste depuis une quinzaine d’années, impuissante, au déferlement sur son sol des déchets de tout le caza. Plus grave, le dépotoir est situé dans le cours d’un fleuve, qui a débordé lors des récentes pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays, charriant les ordures sur son chemin. Plus récemment encore, le ministère de l’Agriculture vient de retirer à Hbéline son statut de forêt protégée dans le but évident de faciliter l’aménagement d’une décharge sur le site même du dépotoir sauvage, un projet financé par la Banque mondiale et exécuté par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), avec l’appui de la Fédération des municipalités de Jbeil. Le projet de réhabilitation du dépotoir rencontre beaucoup d’opposition de la part des habitants des villages environnants et d’acteurs de la société civile, parce que le plan prévoit la création d’une décharge contrôlée au même endroit. Cela signifie que les déchets continueront à être déversés sur le site, alors que la population exige sa fermeture pure et simple après sa réhabilitation. Le dépotoir a été créé sans considération pour le fait que la région contient des points d’eau et qu’il s’agit d’une forêt protégée. Pour ces raisons, les opposants considèrent que la décision du ministère de l’Agriculture porte un coup très dur à leur combat. Un communiqué publié par le Rassemblement des partis de Jbeil, réuni hier au siège du parti Baas, condamne très clairement la création de la décharge à Hbéline. Outre le Baas, le Rassemblement regroupe le parti Kataëb, le Parti syrien national social (PSNS), le mouvement Amal, le Tachnag et le Hezbollah. Le communiqué dénonce « la situation critique du site » et réaffirme « le refus total de tout aménagement d’une décharge en cet endroit, pour de très nombreuses raisons sanitaires et écologiques ». Et d’ajouter : « Tant que les préparations du projet se poursuivent malgré la forte opposition populaire, le Rassemblement des partis gardera ses réunions ouvertes pour suivre de près ce dossier. Nous comptons prendre des mesures pratiques pour réaffirmer notre contestation par tous les moyens d’expression possibles. »