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Liban-Syrie - Assem Kanso rend hommage aux positions patriotiques du patriarche Sfeir Les milieux politiques appellent le pouvoir à saisir l’opportunité historique d’un dialogue

Le dernier communiqué des évêques maronites et son hommage au président syrien Bachar el-Assad pour son discours au sommet de Charm el-Cheikh, ainsi que le rapprochement Bkerké-Damas que sous-tend cette prise de position ont continué hier à susciter des réactions positives dans les milieux loyalistes et opposants. Même des personnalités généralement aux antipodes de la ligne politique de Bkerké ont salué le communiqué, tel le responsable local du parti Baas, le député Assem Kanso, qui a rendu hommage hier aux positions « historiques, patriotiques, nationales et humanitaires » du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Le député Jean Obeid, qui s’est entretenu hier avec le patriarche Sfeir, à Bkerké, a de son côté estimé que le communiqué des prélats maronites « reflète la conscience et la vérité ». « Ceux qui aiment le Liban uni et la coalition christiano-chrétienne, islamo-chrétienne, libano-syrienne et libano-arabe étaient heureux et contents mercredi. Contrairement à ceux qui veulent que le Liban soit une terre de conflits entre toute ses parties. Ceux-là étaient mécontents », a-t-il estimé. « Ce communiqué a exprimé l’essence de l’Église et de la chrétienté, à savoir le fait de se tenir aux côtés du droit et de ceux qui sont dans le besoin, lesquels sont actuellement menacés, dans la région, par la logique de la force (...). C’est le verbe qui rapproche. Ceux qui veulent que Bkerké reste au-dessus des conflits et des luttes sont contents », a poursuivi M. Obeid. Il a enfin souligné que le communiqué avait « ouvert de nombreuses portes » et qu’il était bon de « commencer à résoudre certaines choses pour raffermir le terrain sur lequel se tient l’État, le régime et le peuple, pour régler certains problèmes (...) » De son côté, le député Nehmétallah Abi Nasr a affirmé que la position de Bkerké vis-à-vis du président Bachar el-Assad était « un témoignage pour le droit et la vérité ». « Les maronites ne sont pas des intrus dans cette région. Cette position ne signifie pas que le patriarche maronite a abandonné ses revendications nationales en faveur de la liberté, de la souveraineté, de l’indépendance et de la libre décision. Ces revendications doivent s’incarner à travers l’élaboration d’une nouvelle loi électorale et des relations exceptionnelles entre le Liban et la Syrie basées sur la souveraineté et l’égalité des droits entre deux États indépendants », a-t-il conclu, à l’issue de sa rencontre avec Mgr Sfeir. M. Riad el-Assaad, qui s’est également rendu à Bkerké, a quant à lui estimé qu’une telle prise de position n’était pas neuve, venant d’un « tel lieu national ». Le représentant au Liban du guide spirituel de la Révolution islamique, l’imam Khamenei, cheikh Mohammed Yazbek, a également rendu hommage au communiqué des évêques maronites, estimant qu’il va « dans le sens de l’unité nationale ». Le ministre des Déplacés, Marwan Hamadé, a estimé que le communiqué de Bkerké constituait une « opportunité historique au plan interne », faisant écho à la position de chef du Parti socialiste progressiste (PSP), le député Walid Joumblatt, qui avait appelé jeudi, sur la LBC, le pouvoir à faire à son tour un geste dans l’autre sens. M. Hamadé a également appelé le patriarche maronite à se rendre en Syrie pour y visiter la communauté maronite. Dans un entretien publié par l’hebdomadaire al-Massira, le député Farès Souhaid, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, a jugé que « l’appel au dialogue lancé par le Rassemblement parlementaire de concertation après sa rencontre avec le président de la République avait perdu sa valeur » après la publication du communiqué des évêques. « Le pouvoir a perdu une opportunité et les institutions, qui devaient être un isoloir entre la Syrie et l’opposition, ont perdu leur rôle », a-t-il indiqué. Le député de Jbeil a qualifié le communiqué de « saut qualitatif dans les relations libano-syriennes », estimant que les différentes réactions avaient prouvé que « c’est le patriarche qui mène l’opération de rapprochement et non pas les institutions, qui vivent dans un état de délabrement, à l’ombre d’un gouvernement paralysé qui refuse de reconnaître sa disparition ». « La période actuelle dépasse les parties internes qui n’ont pas réussi à sortir des querelles étroites comme la partielle du Metn. Ils sont tous dépassés par la situation et, dans ces circonstances difficiles, le patriarche Sfeir fait primer l’unité interne sur toute autre chose », a-t-il ajouté. « La proposition du président Hussein Husseini au Parlement concernant la formation d’un gouvernement de salut et l’élaboration d’une nouvelle loi électorale, qui produirait un pouvoir d’essence libanaise et non syrienne, constitue la seule entrée en matière objective à un dialogue », a conclu M. Souhaid. Le Renouveau démocratique (RD) a estimé que le rapprochement Damas-Bkerké prouvait que « le pari sur la ligne de la modération s’était avéré judicieux et pouvait concilier entre les intérêts nationaux du Liban et les relations stratégiques avec la Syrie ». Le parti présidé par le député Nassib Lahoud a estimé qu’il s’agissait là « d’une opportunité à ne pas manquer pour continuer à faire face au projet de guerre en Irak et éviter ses répercussions dangereuses sur le Liban et la région, et pour stimuler le processus de dialogue national global sur les différents sujets qui préoccupent les Libanais ». « Ce processus de dialogue ne peut plus supporter aucun report », a conclu le RD.
Le dernier communiqué des évêques maronites et son hommage au président syrien Bachar el-Assad pour son discours au sommet de Charm el-Cheikh, ainsi que le rapprochement Bkerké-Damas que sous-tend cette prise de position ont continué hier à susciter des réactions positives dans les milieux loyalistes et opposants. Même des personnalités généralement aux antipodes de la...