GRANDE-BRETAGNE Un scotch pour Maggie

Margaret Thatcher, qui gouverna la Grande-Bretagne d’une main de fer de 1979 à 1990, se remontait le moral à coup de lampées de whisky lors de ses nuits studieuses au 10, Downing Street, à en croire sa secrétaire particulière. Dans un documentaire en quatre parties diffusé depuis hier jeudi sur la chaîne de télévision ITV1, Cynthia Crawford cite sa patronne en pleine guerre des Malouines contre l’Argentine : « Elle me disait : on ne peut pas, ma chère, se contenter d’un gin-tonic en pleine nuit ; buvons du whisky-soda pour nous donner du cœur à l’ouvrage ! » Le mari de Margaret Thatcher, fille d’épicier passée par Oxford après avoir été élevée dans le strict refus de toute boisson alcoolisée, est réputé pour son amour immodéré du gin-tonic. « À la fin de la guerre des Malouines, je dois reconnaître que j’étais assez accro au whisky-soda », assure Cynthia Crowford, qui se souvient aussi que le soir de son éviction au poste de Premier ministre, la Dame de fer, très déprimée, s’était shootée à la vitamine B12. Le documentaire qui lui est consacré montre aussi la façon dont l’image de «Maggie» a été modifiée tout au long de son règne de onze ans à la tête du pays. Son « look » (mode vestimentaire et coiffure) a changé et, révèle le film, Margaret Thatcher a pris des leçons de diction auprès du grand acteur shakespearien Laurence Olivier. L’un de ses prédécesseurs au 10, Downing Street, le travailliste Harold Macmillan, a résumé en une formule assassine Margaret Tchatcher: «Un tyran brillant entouré de médiocres. » Plus brutal, son prédécesseur conservateur qui la haïssait copieusement, l’europhile Ted Heath, l’a traitée un jour avec un art consommé du mépris d’« espèce de bonne femme ».