Communautés - Le patriarche maronite a présidé à Harissa la récitation du rosaire Une journée de jeûne et de prières au Liban pour la paix (photo)

À l’invitation du pape Jean-Paul II, les catholiques du Liban offriront leur jeûne et leurs prières aujourd’hui à l’intention de la paix dans le monde, et en particulier en Irak. Les fidèles des églises orthodoxes et protestantes se joindront à eux, en réponse à l’appel du Conseil œcuménique des Églises à Genève, qui a relayé l’appel du pape. La journée revêtira en outre une dimension islamo-chrétienne, grâce à la décision du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien, qui a appelé à un grand rassemblement de solidarité nationale à 18 heures dans la cour de la faculté des soins infirmiers des Makassed, adjacente à l’hôpital du même nom. En fait, la journée de jeûne d’aujourd’hui revêtira un cachet planétaire, puisque le pape Jean-Paul II a invité les catholiques du monde entier relevant de l’Église latine à dédier cette première journée de carême à la prière et au jeûne « pour la cause de la paix, en particulier au Moyen-Orient ». Jean-Paul II s’oppose à l’idée d’une « guerre juste » défendue par le président Bush pour justifier une intervention militaire en Irak, car elle pourrait entraîner des conséquences catastrophiques sur l’équilibre mondial et les relations entre l’Occident et le monde musulman. Le pape s’est totalement investi dans cette mission. La journée de jeûne « doit aider à mieux comprendre les difficultés et les souffrances de nos frères confrontés à la faim, à la misère et à la guerre », plaide Jean-Paul II, dont un émissaire, le cardinal Pio Laghi, espère être reçu aujourd’hui par le président américain. Le rosaire Cette mobilisation sans précédent a commencé hier, en fait, avec la récitation du rosaire dans tous les sanctuaires mariaux du monde. Au Liban, c’est le chef de l’Église maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, qui a présidé l’office religieux organisé à la basilique de Harissa et dédié à la paix au Moyen-Orient menacé par la guerre, conformément à un appel de Jean-Paul II. Des responsables et des hommes politiques de tous bords ont participé à cette cérémonie, dans une nef où se côtoyaient gens du commun, écoliers, députés, ministres, religieux et religieuses, etc. Parmi les personnalités présentes : MM. Pierre Hélou, ministre d’État, représentant le président Émile Lahoud, Nehmetallah Abi Nasr, représentant le président de la Chambre, et M. Fouad Siniora, ministre des Finances, représentant le Premier ministre, ainsi que les membres du Rassemblement démocratique, du bloc Joumblatt, de M. Toufic Hindi et Mmes Sethrida Geagea et Joyce Gemayel, de M. Négib Mikati, des figures de proue du Rassemblement de Kornet Chehwane, etc. La longue prière de deux heures a soudé les présents dans une même aspiration à la paix. « Nous devons être des gardiens de la paix dans les différents lieux où nous vivons », a affirmé le patriarche, dans un court message adressé aux présents, citant longuement l’appel à la prière et au jeûne lancé par Jean-Paul II. « Nous devons rester vigilants afin que les consciences ne s’abandonnent pas à la tentation de l’égoïsme, du mensonge et de la violence », a-t-il ajouté. « Le pape nous a invités à prier dans le cadre de ses efforts pour empêcher une guerre en Irak et mettre fin à la violence en Terre sainte », a précisé le patriarche. « On ne peut assurer l’avenir de l’humanité par le terrorisme et la logique de la guerre. Nous autres chrétiens sommes appelés à être des garants de la paix. » Par ailleurs, le pape a proclamé la confiance absolue que l’Église place dans l’intercession de la Vierge, se montrant confiant dans le fait qu’une fois de plus, elle exaucera les prières des fidèles. Les mystères joyeux, douloureux et glorieux du chapelet ont été égrenés dans différentes langues et ponctués de chants et de processions d’icônes de la Vierge venues des quatre coins du Liban. L’un des mystères « lumineux » du chapelet, introduit récemment par Jean-Paul II, celui du baptême du Christ, a même été récité en direct avec le sanctuaire marial de Lourdes, en France. À la fin de chaque mystère, une icône de la Vierge quittait sa place dans la foule, et était acheminée en procession vers le maître-autel. À l’issue de l’office liturgique, le patriarche maronite s’est rendu vers les personnalités assises au premier rang de l’assistance, et les a saluées.