Abi Nasr exhorte Lahoud à parrainer un dialogue « réel et franc »

Nehmetallah Abi Nasr, député du Kesrouan, a exhorté hier le président de la République, Émile Lahoud, à parrainer un dialogue « réel et franc » entre les Libanais portant sur les principaux sujets litigieux, en vue de former un gouvernement d’unité nationale. « J’appelle à un dialogue réel et franc entre les Libanais autour des sujets litigieux, car c’est l’unique moyen de renforcer l’immunité de la patrie », a estimé M. Abi Nasr dans une déclaration. « J’exhorte le président de la République à parrainer ce dialogue politique qui devrait déboucher sur la formation d’un gouvernement dont le programme et les membres symboliseront la véritable unité nationale », a-t-il dit. Pour lui, ce cabinet devra avoir deux missions urgentes, d’abord l’adoption d’un projet de loi électorale moderne qui garantirait une représentation fidèle de l’électorat et ensuite d’ouvrir « avec courage et bonne foi le dossier des relations libano-syriennes dans tous ses volets, donnant ainsi toute sa signification politique au redéploiement des troupes syriennes » qui vient de s’achever au Liban-Nord. M. Abi Nasr a estimé par ailleurs que les développements en relation avec la crise irakienne ont démontré « la fausseté de l’équation qui divisait jusqu’ici les Libanais entre nationalistes (arabistes) et antinationalistes ». « C’est avec une grande satisfaction que je constate la prise de conscience soudaine chez un certain nombre de gens qui ne tarissent pas d’éloges à l’égard des maronites et du patriarche Nasrallah Sfeir en particulier pour leur position au sujet de l’Irak », a-t-il dit, soulignant toutefois qu’il a fallu « beaucoup de temps avant que ces gens ne découvrent enfin que les maronites sont des Orientaux bien enracinés et qu’ils font partie de la civilisation de cet Orient dont ils portent les soucis ». « Fallait-il qu’on en arrive à cette regrettable crise irakienne pour que l’on sache que les maronites au Liban sont une nécessité pour les Arabes eux-mêmes ?» s’est-il interrogé.