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INTEMPÉRIES - Villages isolés, routes bloquées, chasse-neige débordés La tempête de neige a paralysé une grande partie du Liban (photos)

Une grande partie du Liban était paralysée hier à cause de la neige, qui a recouvert plusieurs régions du pays d’un épaix manteau blanc, et isolé de nombreux villages. Grâce aux efforts conjugués des secouristes de la Défense civile et de la CRL, de l’armée et des FSI, la tempête n’a fait qu’une seule victime : un jeune homme, qui a péri noyé dans les eaux d’une rivière à Kab Élias, dans la Békaa. De nombreuses personnes ont été bloquées sur les routes de montagne, il est vrai, mais elles ont toutes été secourues à temps. Selon les prévisions de la météo pour aujourd’hui, le beau temps sera progressivement de retour à partir de midi et s’installera pour de bon jeudi matin. Il cédera cependant la place à un froid polaire. Entre-temps, des chutes de neige sont toujours prévues jusqu’en milieu de journée à partir de 600 mètres. Les flocons ont commencé à tomber à partir de 400 mètres d’altitude dans la nuit de lundi à mardi puis dans la journée. Et dans certaines régions du pays, les habitants de villages situés à 100 mètres seulement, comme Zghorta, ont eu, au réveil, la surprise de voir une couche de neige recouvrir tout le paysage. La tempête de neige a provoqué la fermeture de plusieurs routes, notamment celle reliant Beyrouth à Damas, et l’isolement de plusieurs centaines de villages situés à plus de 800 mètres, et de 650 mètres, dans le Akkar. Les villes côtières ont été épargnées par la neige, en dépit d’une importante chute des températures, mais elles ont été touchées par la grêle et les grésils. Les chasse-neige se sont affairés tout au long de la journée pour ouvrir les routes bloquées en montagne, notamment à Dahr el-Beidar, mais la route internationale est restée coupée à la circulation pour des raisons de sécurité. La violence de la tempête a rendu la tâche des chasse-neige particulièrement difficile. Des routes étaient à peine réouvertes qu’elles se recouvraient quelques minutes plus tard par une épaisse couche de neige. Le ministre des Travaux publics, Négib Mikati, s’est rendu dans la journée à Dahr el-Beidar. Il devait aussi prendre contact avec les centres de désenneigement relevant de son département, à Faraya, àFaqra, à Ehmej, à Mrouj, à Baskinta, aux Cèdres, à Ehden, au Akkar, à Zahlé et à Mdeyrej, ainsi qu’au Liban-Sud, pour leur demander de veiller à débloquer les routes principales et les axes qui relient les villages entre eux. À la presse, M. Mikati a indiqué qu’il a autorisé les responsables de ces centres à louer, au besoin, des véhicules appartenant à des tiers pour dégager les routes. Selon lui, même si les routes étaient réouvertes, elles restaient fermées à la circulation sur instruction du ministère de l’Intérieur afin d’éviter que des individus ne soient bloqués par la neige. Des dizaines de voitures bloquées par la tempête Mais en dépit de ces précautions, les unités militaires, déployées un peu partout en montagne, ont dû intervenir à plusieurs reprises pour secourir les passagers de voitures prises dans la tempête. Dans un communiqué, le commandement de l’armée à indiqué que ses soldats ont secouru dans la Békaa des dizaines de personnes qui avaient été bloquées dans leurs voitures sur les routes de Sohmor-Labbaya- Kfarmichki, Lala-Baaaloul-Qaraoun, Falouje-Rfeid, Marj ez-Zouhour-Jeb Farah, Ayta el-Fakhar-Halwa, Yanta-Deir el-Achayer et Rachaya-Ayha-Kfarkouk. Ils ont aussi volé au secours de plusieurs autres personnes surprises par la tempête sur la route de Faqra-Kfarzébian, dans le Kesrouan, et sur plusieurs autres axes du Akkar. Dans le même temps, des unités des forces navales ont été envoyées dans le Akkar et dans la Békaa pour évacuer les familles cernées par les eaux. À Kab Élias, le corps sans vie d’un jeune homme de 20 ans, Khaled Haybi, a été découvert, flottant sur la rivière de Sbahié. Les militaires se sont efforcés dans la journée d’acheminer des vivres et du mazout à deux familles de Mechmech, formées d’une vingtaine de personnes isolées par la neige, rapporte notre correspondant au Akkar, Michel Hallak. L’armée a tenté de dépêcher deux hélicoptères dans cette région, mais les deux appareils ont dû rebrousser chemin à cause de la tempête et de la mauvaise visibilité. La Croix-Rouge libanaise, qui, à l’instar de l’armée, des FSI et de la Défense civile, a mobilisé tous ses secouristes et dépêché des patrouilles sur les routes de montagne, a secouru au niveau de Dahr el-Beidar, un groupe de 31 personnes, dont un enfant de 9 ans, qui tentaient de traverser ce col à pied. Selon un communiqué de la CRL, les marcheurs étaient frigorifiés et souffraient d’épuisement. Ils ont été transportées à Chtaura. La route de Dahr el-Beidar était en effet fermée à la circulation entre Aley et Chtaura. Mais certains habitants de villages situés entre ces deux localités ont pris le risque de traverser à pied le col de Beidar, croyant pouvoir ainsi passer d’un côté à l’autre de la montagne sans être bloqués par la neige. Les éboulements se poursuivent Sur un autre plan, si la chute des neiges a freiné la montée des eaux – qui ont inondé ces deux dernières semaines les plaines de la Békaa et du Akkar, provoquant des dégâts dans les cultures d’hiver et isolant une trentaine de villages –, elle n’a pas en revanche arrêté les glissements de terrains, qui se sont poursuivis un peu partout dans le pays, notamment à Denniyé et au Akkar. Selon notre correspondant dans cette région, la boue entraînée par les éboulements est entrée dans les habitations des bourgades de Smakiyé, de Hekr el-Dahiri, de Arida, de Kneisset, de Talbibé, de Kleiat et de Talbiré. Un car de ramassage scolaire qui ramenait 8 institutrices de l’école secondaire de Smakiyé a été entraîné par les eaux, mais ses passagers ont pu être délivrés par les militaires et les FSI, appelés à la rescousse. Quant au véhicule, il a été tiré plus tard de la boue par un tracteur agricole. Des éboulements étaient entre-temps signalés dans plusieurs localités, mais le plus spectaculaire reste celui du village de Zouarib où un pan de montagne s’est effondré sur une bâtisse appartenant à Émile Rabahi, qui a été envahie par la boue et dont un des murs a été entièrement défoncé. Dans le Chouf aussi, les éboulements se sont poursuivis. Et dans cette région de la montagne, comme sur toutes les hauteurs, de nombreuses habitations se trouvent privées d’eau à cause de l’éclatement des canalisations, sous l’effet du froid, privées d’électricité aussi, en raison de la rupture de plusieurs câbles. Le retour du beau temps, à partir de jeudi, permettra une évaluation des dégâts provoqués par les pluies diluviennes de ce mois et la tempête des deux derniers jours. Selon les prévisions de la météo, le soleil sera au rendez-vous jusqu’au week-end, à partir de jeudi. Aucune nouvelle tempête n’est donc attendue dans les quelques jours à venir, ce qui facilitera le lancement du chantier des réparations. Les autorités auront du pain sur la planche. La question qui se pose cependant est de savoir si l’on se contentera d’effacer les traces des tempêtes ou si l’on prendra dans le même temps les dispositions nécessaires pour éviter que la fonte des neiges ait des conséquences aussi catastrophiques que le déluge de ce mois, surtout que tous les cours d’eau sont saturés. Affaire à suivre. « Le pouvoir, une formidable machine à gaspillage », accuse le Renouveau démocratique Adoptant un ton très ironique, le Mouvement du renouveau démocratique (présidé par le député Nassib Lahoud) a constaté qu’« après des années de dépenses excessives sur la construction d’infrastructures, une violente tempête est venue noyer de vastes superficies de la Békaa, du Liban-Nord et d’autres mohafazats, causant une véritable catastrophe en détruisant récoltes, habitations et routes... ». « Ce pouvoir, avec sa structure administrative, s’est révélé une fois de plus comme une formidable machine à gaspillage et à profits, incapable de s’acquitter de ses devoirs les plus élémentaires comme la planification, la prévision des catastrophes et le contrôle de la construction des infrastructures », poursuit le cinglant communiqué. « S’il est normal qu’une tempête éclate au Liban, comme partout ailleurs, il est en revanche anormal que les autorités réagissent avec panique, négligence et abdication. Les responsables, occupés à se lancer des accusations, ont laissé les habitants isolés dans leurs domiciles noyés par les inondations, alors que l’eau potable n’y est même pas assurée. Ils se sont trouvés contraints de se débarrasser du surplus d’eau dans le barrage de Qaraoun, sur le Litani, alors que ce barrage avait été conçu à la base pour générer de l’électricité... dans un pays où une grande partie des régions reste plongées dans l’obscurité. » Le Mouvement du renouveau démocratique a appelé les autorités à régler, en priorité, la situation d’urgence causée par la tempête, pour se consacrer ensuite à la résolution à plus long terme des problèmes durables, « sans clientélisme et sans utilisation des souffrances populaires à des fins personnelles ». Murr n’a plus de problème avec Siniora À l’issue d’une réunion avec le président de la Chambre des députés, Nabih Berry, Élias Murr, ministre de l’Intérieur, a annoncé que les fonds consacrés à la Défense civile avaient été débloqués par le ministre des Finances, Fouad Siniora. Cela, selon lui, « a réglé le désaccord qui nous a opposés au ministre Siniora », refusant de considérer qu’il s’agissait d’un « problème de fond ». M. Murr a précisé que les recommandations de la cellule de crise, concernant le règlement des dégâts causés par la tempête, devraient constituer le principal sujet de débat lors du prochain Conseil des ministres. À la question de savoir pourquoi les mesures n’étaient jamais prises avant l’arrivée des catastrophes, M. Murr a fait remarquer que « le nombre des centres de la Défense civile, qui se limitait à 35 pour tout le pays depuis l’avènement de l’indépendance, a atteint les 120 depuis deux ans ». « Quelque 4 000 volontaires sont, de plus, venus grossir les rangs de la Défense civile », a-t-il poursuivi. La question des volontaires, justement, constitue une autre pomme de discorde entre les ministres Murr et Siniora. « M. Siniora a le droit de défendre son point de vue en Conseil des ministres, comme n’importe quel ministre », a cependant souligné M. Murr.
Une grande partie du Liban était paralysée hier à cause de la neige, qui a recouvert plusieurs régions du pays d’un épaix manteau blanc, et isolé de nombreux villages. Grâce aux efforts conjugués des secouristes de la Défense civile et de la CRL, de l’armée et des FSI, la tempête n’a fait qu’une seule victime : un jeune homme, qui a péri noyé dans les eaux d’une...