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Humeur Ces bombes que l’on n’entend pas...

Les cernes et bibi, c’est une longue histoire. Une histoire qui s’éternise et s’étire comme ces halos bleuâtres bordant mes cils inférieurs. Si cela continue, ils vont bientôt atteindre mes genoux. Les cernes, j’ai dit... Mes cauchemars ne sont pas vraiment la cure indiquée. 4h30 : réveil en sursaut. Le cœur battant tant tellement qu’il pourrait perforer la cage thoracique et le sommier du lit avec. « Maman, reste à côté de moi. Je ne veux pas descendre à l’abri. » Les images surgissent. Télescopées. Des spectres d’explosion : le sifflement, le silence soudain, puis le choc, la commotion, le souffle, les débris, la poussière, l’odeur âcre, le brûlé. Mais pas de bruit. Aphasie totale. C’est comme si quelqu’un avait appuyé sur la touche off du son. Pour toujours. Le silence, dans ce cas-là, est une damnation. Une méthode de supplice pire que tous les sadismes réunis. On attend la chute de la seconde, puis de la troisième, et de la quatrième... 1975. 1978. 1982. 1984. 1989. « Sawarikh, tayyarat, miyyéh wa khamsa w khamsin, hwéwin... » Tout ce matos – State of the Art Technology en plus, bien sûr – défile sur nos petits écrans, en direction du Golfe. Eux (pays industrialisés) ont le droit de rouler les mécaniques avec les B-52 et autres Hawks. Nous (pauv’ États endettés) devons balancer nos cocktails Molotov à la poubelle please. Et que ça saute. À la télé, Bush mène sa guerre du bien contre le mal, du moins bien contre le moins mal et du pire contre les moyens. De s’offrir une raffinerie. For « domestic use only ». « Je ne veux pas revivre la guerre. » Ni moi, ni les Irakiens, ni nos pires ennemis. Y a-t-il quelqu’un pour sauver la Terre ? L’expérience de la guerre nous a appris ceci : les bombes que l’on n’entend pas sont celles qui tombent trop près. « J’ai peur. Je n’entends rien. » Maya GHANDOUR HERT
Les cernes et bibi, c’est une longue histoire. Une histoire qui s’éternise et s’étire comme ces halos bleuâtres bordant mes cils inférieurs. Si cela continue, ils vont bientôt atteindre mes genoux. Les cernes, j’ai dit... Mes cauchemars ne sont pas vraiment la cure indiquée. 4h30 : réveil en sursaut. Le cœur battant tant tellement qu’il pourrait perforer la cage...