Saddam Hussein « doit remplir les conditions imposées par l’Onu », affirme le ministre italien de l’Agriculture

Le ministre des Affaires étrangères par intérim, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, a reçu hier au palais Bustros le ministre italien de l’Agriculture, Giovanni Alemanno, en présence du ministre de l’Agriculture, Ali Abdallah, et de l’ambassadeur d’Italie, Franco Mistretta. « Les relations libano-italiennes sont profondes, sur le plan économique mais aussi sur le plan politique », a tenu à rappeler le ministre Beydoun au sortir de la réunion. Les deux responsables ont évoqué la situation régionale, notamment « les souffrances palestiniennes et les massacres quotidiens commis par Israël », a-t-il indiqué. Évoquant « la solidarité » du peuple italien à l’égard des Palestiniens, le soutien politico-économique que Rome leur apporte, ainsi que le rôle que l’Europe pourrait jouer à ce niveau. « La guerre n’est pas la seule solution », a ensuite affirmé Mohammed Beydoun, en réitérant le leitmotiv sans cesse martelé par de nombreux pays du Vieux Continent quant à la nécessité pour Bagdad d’appliquer les résolutions onusiennes. « Nous avons dit (au ministre italien) que l’Irak ne constitue une menace pour personne et que rien ne justifie cette guerre que Washington prépare », a-t-il ajouté. Pour sa part, le ministre italien a assuré que son gouvernement « ne souhaite pas » de guerre dans la région et qu’il espère voir primer la solution diplomatique. « Sauf qu’il est évident que (le président irakien) Saddam Hussein se doit de remplir les conditions imposées par les Nations unies, surtout en ce qui concerne le désarmement. Et nous sommes prêts à prendre bonne note du moindre signe tangible à ce niveau », a-t-il assuré. Et à un journaliste qui lui a rappelé l’appui inconditionnel de son Premier ministre, Silvio Berlusconi, à la politique US, Giovanni Alemanno a souligné que le président Berlusconi et le gouvernement italien se sont rapprochés des États-Unis, et qu’au cours de « cette dernière période, les relations se sont développées. La position italienne diffère de celle de la France ou de l’Allemagne, qui ont voulu clairement exprimer leur refus de la guerre, mais cela ne veut pas dire que le gouvernement Berlusconi ne travaille pas, lui aussi mais autrement, pour l’éviter », a-t-il déclaré. Rappelant à ce propos les récents entretiens Bush-Berlusconi sur les moyens d’empêcher cette guerre. « L’Europe a réussi à trouver un point d’équilibre, notamment entre les gouvernements italien, britannique et espagnol d’une part, français et allemand de l’autre », a ajouté le ministre Alemanno, évoquant la décision du Conseil de sécurité. Et soulignant que Rome ne se prononcera sur une deuxième résolution qu’à la lumière des résultats de la mission des inspecteurs internationaux.