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Opposition - La « Voix de la liberté du Liban » a entamé hier la diffusion de ses programmes Le courant aouniste se lance dans « la résistance médiatique »

Après une période d’essai de plus de deux mois, le courant aouniste a inauguré hier l’ouverture de Sawt Lebnane al-Hourria, la Voix de la liberté du Liban, sa station de radio qui émettra quotidiennement sur ondes courtes (SW), fréquence 11 515 MHz, entre 18h et 19h, heure locale. Pour le mouvement, qui compte des partisans actifs dans plusieurs régions du monde, notamment au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Amérique du Sud, il s’agit certes, pratiquement, d’un nouvel instrument-support de lutte contre « l’occupation syrienne et ceux qui la perpétuent au Liban ». Mais c’est dans un contexte beaucoup plus large que cette force d’opposition a choisi de situer cet « outil de résistance », comme le qualifie une source au sein du courant aouniste : « Cette radio est au service de la liberté. Après la fermeture de la MTV, nous avons réfléchi aux moyens de faire face à la censure et à l’autocensure infligées aux médias et à la presse depuis des années, une véritable épée de Damoclès continuellement suspendue au-dessus des journalistes. » « Plus urgente encore est la nécessité de briser cette pensée unique que l’on tente d’instaurer par la force au niveau du pays. Nous pensons dans ce cadre qu’il est important de permettre au peuple libanais d’entendre une autre opinion que celle qui lui est sans cesse ressassée. Même s’il y a des personnes qui ne partagent pas cette “autre” opinion, ce n’est pas grave. L’important, c’est le droit à la diversité d’opinions », précise cette source. Elle déplore par ailleurs le fait qu’« une grande partie de la population soit en train de succomber au matraquage officiel et de s’engager dans le sens de la servitude volontaire ». Dans la perspective aouniste, le message de « promotion des valeurs démocratiques, pacifiques et des droits de l’homme » qu’ils entendent propager à travers la radio ne vise pas uniquement les Libanais, mais l’ensemble du monde arabe. Lequel se trouve d’ailleurs dans le rayon de diffusion de la station. « Mais il est beaucoup plus facile de nous parasiter dans ces pays qu’au Liban », ajoute le responsable aouniste. C’est d’ailleurs principalement pour limiter autant que possible le parasitage au Liban que la radio diffusera sur ondes courtes. « Nous savons que la majorité des Libanais n’a pas accès aux ondes courtes. Mais nous allons bientôt en assurer autant que nous pouvons. Nous ne pouvions pas diffuser sur les ondes FM, ce serait très facile de brouiller les émissions, ni sur les ondes AM, car il faudrait installer le relais au Liban. Mais nous allons retransmettre sur Internet, sur le site du courant (www.tayyar.org) et bientôt par satellite. On pourra également nous écouter sur les postes de télévision », affirme-t-il. Et de souligner que « des tentatives ont été faites par certaines parties pour brouiller les émissions de la station aouniste, mais sans succès ». Les programmes La radio diffusera pour un moment pendant une heure de temps seulement. Il y aura un bulletin d’informations tous les jours à 18h05. « Nous nous contenterons des faits, objectivement, sans aucun commentaire, sans propagande et sans discours idéologique. Et nous nous passerons des visites et des dîners », ironise la source aouniste. Parmi les émissions prévues dans la grille des programmes à 18h30 : « Zig Zag », tous les lundis, sur les « changements déroutants de positions dans les milieux de la politique libanaise et de certains États ». « Nous nous intéresserons aussi aux différents principes, parfois contradictoires, invoqués par la Syrie pour justifier son occupation du Liban », précise le responsable aouniste. « Liban vivant », tous les mardis, consacré à la situation des étudiants et des universités, « La violence des pacifistes » mercredi, une émission prônant la non-violence. Ainsi que des programmes qui permettront aux Libanais de s’exprimer sur leurs problèmes sociaux et économiques, des hommages à certaines personnalités libanaises et un programme critiquant l’emprise des services de sécurité sur la société. Enfin, tous les jours, à 18h40, l’émission « Pour nous comprendre les uns les autres » cherchera à évoquer certains concepts politiques de différents points de vue « pour les redéfinir et les redéterminer ». « Un moyen de plus pour lutter contre cette mutilation qui se fait au niveau des concepts, au plan national », indique la source aouniste. Répondant en outre à ceux qui s’interrogent sur le timing de l’apparition de cette station, la source aouniste affirme : « L’idée d’une radio pour promouvoir le discours aouniste est née il y a longtemps, mais elle a tardé à se concrétiser en raison de problèmes financiers. » « Sa survie dépend aussi d’un soutien financier », conclut-elle. Michel HAJJI GEORGIOU
Après une période d’essai de plus de deux mois, le courant aouniste a inauguré hier l’ouverture de Sawt Lebnane al-Hourria, la Voix de la liberté du Liban, sa station de radio qui émettra quotidiennement sur ondes courtes (SW), fréquence 11 515 MHz, entre 18h et 19h, heure locale. Pour le mouvement, qui compte des partisans actifs dans plusieurs régions du monde, notamment...