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Actualités

Coup de foudre

C’est exactement ce dont le Liban et les Libanais ont besoin en ce moment. D’un scandale – la polémique Élias Murr-Fouad Siniora – qui, s’il ne remet (même) pas en cause la cohésion gouvernementale – elle n’a jamais existé –, vient une nouvelle fois, encore une fois, prouver si tant est que quelqu’un ait encore besoin de preuves, l’inutililté et la vacuité totales de ces hommes qui nous gouvernent. C’est vrai : pourquoi se contenter d’inondations, d’éboulements, d’écroulements, de destructions, d’agriculture saccagée, lorsque l’on peut s’amuser en poignards dans le dos, crocs-en-jambe et autres boulets rouges tirés à gogo ? Le souci du ministre de l’Intérieur et sa volonté d’optimiser le bien-être des femmes et des hommes de la Défense civile, dans le but d’assurer aux Libanais le meilleur en cas de malheur, est tout à son honneur. Qu’il en soit, ici, pour une fois, remercié. Sauf qu’il faudrait qu’il apprenne, entre bien d’autres choses, que le linge sale entre ministres ne se lave qu’au sein du Conseil des ministres. Certes, Fouad Siniora est loin d’être saint François d’Assises. Il n’empêche, son intelligence pratique lui a toujours permis de se souvenir qu’un minimum vital de transparence dans la gestion de l’argent public s’impose. Pourquoi maintenant ? Pourquoi, quelques jours après que Murr senior eut conseillé aux municipalités de ne pas payer leurs redevances au ministère des Finances, Murr junior (tout aussi lahoudien, initialement, que son père) s’est-il lancé dans cette attaque en règle et sous les feux des médias, de l’alter ego de Rafic Hariri ? Pourtant, tout allait très bien entre le Premier ministre et les Murr père et fils qui avaient principalement contribué au lavage des cœurs Lahoud-Hariri. Et le litige sur la tour Murr a vite été réglé. Sauf que cet axe-là a vite fait de déplaire au tuteur syrien. Qui s’est fâché tout rouge, a-t-on dit, de ne pas avoir été mis au courant, et qui a fortement soupçonné, a-t-on ajouté, une volonté commune hariro-murrienne de noyauter la présidence de la République. Alors Damas a vite demandé à la famille metniote de retourner toutes affaires cessantes et clairement à ses premières amours. Et le tour est joué. On s’imagine aisément que, comme d’habitude, notre bonne sœur toujours aussi envahissante a dû s’étonner de la célérité et de l’ampleur de l’obtempération. Et comme d’habitude, ce sont toujours les mêmes qui paient les pots cassés. Sacrés Libanais. Ziyad MAKHOUL
C’est exactement ce dont le Liban et les Libanais ont besoin en ce moment. D’un scandale – la polémique Élias Murr-Fouad Siniora – qui, s’il ne remet (même) pas en cause la cohésion gouvernementale – elle n’a jamais existé –, vient une nouvelle fois, encore une fois, prouver si tant est que quelqu’un ait encore besoin de preuves, l’inutililté et la vacuité...