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L’Est plutôt rassuré par l’initiative de Damas

L’armée syrienne cantonnée au Liban se retire de positions déterminées. L’on appelle cela un redéploiement. C’est la troisième fois depuis Taëf. Guère plus. Mais un dignitaire religieux veut voir, dans ce recul sur le terrain, un pas en avant. Vers l’établissement d’une confiance bilatérale qui ne se bornerait plus aux officiels, ou à une seule partie politique locale, mais s’étendrait à l’ensemble des composantes du pays. Entendre, bien entendu, à l’Est, dont les appréhensions au sujet de la souveraineté comme de l’indépendance seraient dissipées. Au fur et à mesure que les seules forces nationales prendraient en charge le territoire. Mieux vaut tard que jamais : c’est ce que souligne la personnalité citée, en rappelant que les délais prévus dans Taëf ont été, largement, dépassés. Ce qui du reste avait provoqué des tensions, en influant négativement sur les rapports entre une partie des Libanais et la Syrie. Ainsi qu’entre cette même frange et le pouvoir local. Pour l’heure, répète le pôle spirituel, il faut espérer que le mouvement des troupes syriennes augure d’un retrait qui serait effectué dès que les circonstances le permettraient. Afin que le Liban revienne à la normale en retrouvant, avec l’aide de la Syrie, un pouvoir capable d’assumer sa responsabilité. Et de gérer les affaires publiques, politiques, sécuritaires ou économiques, en toute autonomie, en s’émancipant de toute tutelle. Le dignitaire religieux se réfère ensuite à l’enseignement passé. À l’époque de la RAU, une seule rencontre avec Abdel Nasser, à la frontière libano-syrienne, avait permis à Chéhab de réguler les relations bilatérales sur une base de confiance mutuelle, de politique étrangère ou de défense commune, et d’asseoir l’autorité intérieure de l’État libanais. Stabilité, sécurité, liberté de décision, réforme administrative ont été les fruits de ce pacte d’amitié, jamais démenti du temps des deux grands hommes d’État. Il serait souhaitable, avance le prélat, que les deux présidents de la république actuels suivent cet exemple précis. Pour que les autorités locales dirigent le pays sans immixtions, tout en coopérant à fond avec la Syrie sur le plan de la défense et de la politique étrangère. La coordination s’étendant évidemment, en base des protocoles conclus ou à parfaire, aux secteurs économiques, touristiques, médiatiques, pédagogiques et socioculturels. Cela, d’ailleurs, dans le cadre du pacte de fraternité signé le 22 mai 1991. Suivi le 1er septembre de la même année d’un traité de défense et de sécurité communes. Aux yeux de la personnalité citée, ces textes sont censés se substituer à la présence directe des Syriens au Liban. Ils soulignent en effet que les relations privilégiées entre les deux pays se fondent sur une stratégie de défense et de sécurité coordonnée. Il y est en outre précisé que chaque État s’engage à réprimer toute action, politique et médiatique aussi bien que militaire ou sécuritaire, portant atteinte au partenaire. Et même à lui livrer des personnes recherchées. Ce qui répond, en pratique, à une vieille demande syrienne concernant l’asile politique. L’accord ne manque pas non plus de prévoir des mécanismes de coordination pour la lutte contre la criminalité, le trafic de drogue, le terrorisme et l’espionnage. Pour faire table rase des friction, ou des malentendus, le dignitaire religieux indique que les Libanais doivent tous faire le choix stratégique constant de l’alliance, de l’amitié avec la Syrie. Une fois qu’elle s’en convainc, elle peut alors se placer à égale distance de toutes les parties locales, sans discrimination. Et sans intervenir, entre autres, dans l’élaboration de la loi électorale, dans la composition des listes sous forme de parachutage, ou dans le déroulement du scrutin. Émile KHOURY
L’armée syrienne cantonnée au Liban se retire de positions déterminées. L’on appelle cela un redéploiement. C’est la troisième fois depuis Taëf. Guère plus. Mais un dignitaire religieux veut voir, dans ce recul sur le terrain, un pas en avant. Vers l’établissement d’une confiance bilatérale qui ne se bornerait plus aux officiels, ou à une seule partie politique...