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Francophonie - Le sénateur français Gérard Larcher à la tête d’une délégation au Liban-Sud Projet de jumelage entre Jezzine et Nogent-sur-Marne (photos)

Établir un dialogue entre écoliers libanais et français, renforcer les liens francophones entre les jeunes des deux pays au moyen de jumelages, mais aussi donner aux municipalités du Liban-Sud une note d’espoir par le biais d’une coopération avec des localités françaises : tel était le but de la tournée effectuée hier dans la région du Sud, et notamment dans la ville de Jezzine, par les membres de l’association française « Les collectivités locales pour le Liban », présidée par le sénateur français Gérard Larcher. La délégation française s’est ainsi rendue chez le député de Jezzine, Samir Azar, après avoir rencontré le président de la municipalité, Saïd Bou Akl. Elle a, de même, visité la bibliothèque municipale, quelques ateliers de coutellerie, ainsi que les écoles publiques de la ville. C’est dans cette dernière étape que le sénateur Larcher a rejoint la délégation, après une visite au Premier ministre Rafic Hariri. Ayant mis en place, au début de l’année scolaire, un jumelage entre l’école publique primaire de Jezzine et celle de la ville française de Nogent-sur-Marne, l’association entend bien, cette fois, aller plus loin. En effet, après avoir équipé l’école primaire de Jezzine de deux ordinateurs, d’un appareil photo digital, d’un scanner, d’un accès à Internet pour une période de six mois, et avoir apporté aux élèves et aux enseignants l’assistance technique nécessaire à leur utilisation, « Les collectivités locales pour le Liban » envisage une coopération avec la ville même de Jezzine. Jezzine et le problème des déchets Dans ce but, le maire de Nogent-sur-Marne, Jacques Martin, également conseiller général du Val-de-Marne, et le maire adjoint, Thérèse-Marie Thomé, ont étudié, dans un premier temps, avec le président de la municipalité de Jezzine, Saïd Bou Akl, les possibilités d’un jumelage entre les deux villes. Un jumelage qui serait incontestablement d’une grande utilité pour la ville de Jezzine. Car, comme l’a expliqué M. Bou Akl, les besoins sont grands, tant sur les plans écologique et socio-culturel qu’au niveau de l’ouverture de nouveaux marchés à l’artisanat de la région. Aussi, a-t-il insisté sur la nécessité de créer une station d’assainissement des eaux usées ainsi qu’une usine de recyclage des déchets durs, vu la menace que présente la pollution pour le tourisme estival. De même, a ajouté le président de la municipalité, l’aménagement d’une bibliothèque municipale et la réhabilitation du centre sportif figurent parmi les soucis majeurs du conseil municipal. Si les travaux d’aménagement de la bibliothèque ont déja été entamés, et malgré de nombreux dons effectués par les notables de la région, notamment par la famille de l’homme de lettres Antoine Ghattas Karam qui a légué l’ensemble de sa bibliothèque à la municipalité, les fonds manquent encore pour permettre à Jezzine d’atteindre son objectif : avoir la meilleure bibliothèque du Liban. Quant au problème lié à l’artisanat de la coutellerie, dont Jezzine tire sa fierté, il est dû à la difficulté d’écoulement de la production. « Aujourd’hui, regrette M. Bou Akl, il ne reste que 5 ateliers de coutellerie sur 50. » Présentant à son tour la ville de Nogent-sur-Marne, une ville de 29 000 habitants tirant sa fierté de ses institutions éducatives publiques et privées, mais aussi de son riche patrimoine historique, Jacques Martin a évoqué les possibilités de jumelage entre les deux villes comme étant un « processus lent mais efficace », qui favoriserait le développement des relations entre les deux pays ainsi que la transmission des deux cultures, libanaise et française, dans le « respect mutuel des différences » et « la mise en valeur des richesses ». Quant aux problèmes exposés par le président de la municipalité, M. Martin, en sa qualité de président de la commission d’assainissement des eaux usées du Val-de-Marne, a affirmé ne pas écarter la possibilité d’aider la ville de Jezzine à réfléchir à une solution à son problème de traitement des déchets. De même, exprimant sa satisfaction de la mise en place d’un échange sur le plan scolaire entre les enfants de Jezzine et ceux de Nogent-sur-Marne, le maire a mentionné l’éventualité d’aider la ville de Jezzine à écouler son artisanat de coutellerie. Intéresser les jeunes Au cours d’une visite de courtoisie à Samir Azar, député de la ville de Jezzine, Jacques Martin et Thérèse-Marie Thomé ont souligné leur désir de resserrer les relations entre les écoles des deux régions de Jezzine et de Nogent-sur-Marne, mais aussi de réfléchir aux dossiers relatifs aux problèmes d’assainissement vécus par la région. Accueillant avec enthousiasme les propositions des notables français, Samir Azar a insisté sur la nécessité de prêter une attention toute particulière à la population de Jezzine, notamment à la jeunesse défavorisée. « Car, a-t-il ajouté, il est indispensable de mettre à la disposition des jeunes des activités épanouissantes qui les protègent et les mettent à l’abri des tentations. » Et de déplorer par ailleurs l’émigration vers la capitale qui touche la ville de Jezzine, dont la population se limite à 7 000 personnes durant l’hiver. Une population qui souffre du chômage vu le manque d’investissements privés dans la région. C’est lors de la visite des écoles publiques de Jezzine et notamment de l’école primaire, jumelée avec l’école primaire de Nogent-sur-Marne, que le sénateur-maire de Rambouillet, Gérard Larcher, a rejoint la délégation. Mettant en exergue les valeurs de démocratie, de diversité culturelle et de paix dans la légalité internationale, il a félicité les élèves de la classe de septième pour leur enthousiasme à coopérer avec les écoliers de Nogent-sur-Marne. Une coopération qui se traduit par la création d’une revue commune entre les élèves des deux régions, où des articles traitent de la vie, des habitudes et des personnalités importantes relatives à chacune des deux communautés. « Vous êtes l’espérance. Rien que pour vous, on a envie d’être les amis de Jezzine », conclut M. Larcher, qui se souvient par ailleurs avoir connu la ville dans les pires moments de la guerre. Avant de poursuivre leur tournée dans d’autres villages du Sud, M. Larcher et les membres de l’association française ont été les hôtes du président de la municipalité dans un restaurant de Jezzine, en présence du député Samir Azar et des membres du conseil municipal. Larcher au Grand Sérail Le Premier ministre Rafic Hariri a reçu hier au Grand Sérail le sénateur-maire de Rambouillet et président de l’association « Les collectivités locales pour le Liban », Gérard Larcher. M. Larcher était accompagné de l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, du deuxième conseiller à l’ambassade, Alexis Le Cour Grandmaison, et de son conseiller, le Dr Nicolas Fadel, chef du service des urgences et de réanimation au Centre hospitalier de Rambouillet. À sa sortie du Grand Sérail, M. Larcher s’est déclaré optimiste quant à l’avenir du Liban, « malgré les tensions régionales et internationales ». Anne-Marie EL-HAGE
Établir un dialogue entre écoliers libanais et français, renforcer les liens francophones entre les jeunes des deux pays au moyen de jumelages, mais aussi donner aux municipalités du Liban-Sud une note d’espoir par le biais d’une coopération avec des localités françaises : tel était le but de la tournée effectuée hier dans la région du Sud, et notamment dans la ville de...