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Washington prêt à mettre la France au pied du mur au risque de voir Paris utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité Ankara marchande toujours son soutien aux Américains Berne rejette publiquement une demande US de droit de survol illimité La majorité des orateurs de l’Onu pour l

Toujours déterminés à en découdre avec Bagdad, les États-Unis ont toutefois essuyé hier une série de déconvenues, la Turquie faisant monter les enchères pour accepter le passage sur son territoire de troupes américaines, tandis que de nombreux pays ont réclamé la poursuite des inspections en Irak lors d’un débat au Conseil de sécurité de l’Onu. Malgré ces prises de position, l’ambassadeur britannique à l’Onu, Jeremy Greenstock, a affirmé que Londres et Washington prévoyaient de déposer rapidement devant le Conseil de sécurité une résolution qui représentera « explicitement ou implicitement un ultimatum » pour Bagdad. Toutefois, selon le Times, Londres s’efforcerait de repousser au 14 mars l’échéance de toute nouvelle décision. Selon le Times, le Premier ministre Tony Blair et son ministre des Affaires étrangères Jack Straw se font fort de mettre à profit ce délai pour convaincre les pays réticents à une action contre l’Irak que Bagdad ne coopère pas avec les Nations unies et qu’une nouvelle résolution ouvrant la voie à la guerre s’impose. De son côté, le porte-parole de la Maison-Blanche Ari Fleischer a affirmé que les États-Unis était prêts à mettre la France, chef de file des opposants à une intervention militaire pour le moment, au pied du mur au risque de voir Paris utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité. M. Fleischer a répété que si les États-Unis ne parvenaient pas à trouver au sein de l’Onu le soutien nécessaire à une intervention militaire contre l’Irak, ils rassembleraient une « coalition de pays volontaires » pour le faire. Mais la Turquie fait maintenant monter les enchères pour obtenir des compensations financières américaines plus importantes. Washington a proposé à la Turquie jusqu’à 24 milliards de dollars afin de compenser ses pertes économiques en cas de guerre en Irak, a déclaré hier Recep Tayyip Erdogan, chef du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir. Mais Ankara n’est pas satisfait que l’octroi de cette aide soit conditionné à l’aval du Congrès américain, qui pourrait prendre des semaines. Washington a laissé paraître hier son énervement. « Le soutien de la Turquie est souhaitable d’un point de vue stratégique pour toute opération militaire, mais les forces armées des États-Unis sont assez souples pour assurer un succès militaire quelle que soit la décision » prise par la Turquie, a averti M. Fleischer. Pour Donald Rumsfled, secrétaire américain à la Défense, la Turquie « en viendra à coopérer d’une manière ou d’une autre ». M. Erdogan a également exhorté hier les États-Unis à attendre le rapport des inspecteurs du désarmement de l’Irak avant d’attaquer ce pays, estimant qu’ils perdraient sinon leur crédibilité. Il a aussi souligné que le Parlement turc n’avait arrêté aucune date pour autoriser la présence de forces américaines sur son territoire. L’Otan avait pourtant fini par aboutir à un accord pour placer la Turquie sous la protection d’avions de surveillance de type Awacs et de déployer sur son sol des batteries de missiles antimissiles Patriot. Autre déconvenue pour Washington, la Suisse a rejeté publiquement une demande américaine de droit de survol illimité de son territoire par les appareils militaires américains. En outre, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a certes renouvelé hier son soutien aux États-Unis, mais il les a invités à ne pas « cultiver l’isolement » en leur rappelant que la force « doit être l’ultime solution ». Lors d’un entretien téléphonique hier, le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Jiang Zemin ont en outre relevé avec « satisfaction que leur position en faveur de la poursuite des inspections en Irak » était « partagée par beaucoup d’autres pays ». Ce sentiment a d’ailleurs constitué un large leitmotiv lors du débat public organisé mardi et mercredi au Conseil de sécurité de l’Onu au cours duquel 63 pays sont intervenus. Mais plusieurs orateurs ont également lancé un appel aux dirigeants irakiens leur demandant de coopérer afin que puisse être évitée « une guerre aux conséquences incalculables » alors que d’autres, comme le représentant suisse, attiraient l’attention sur l’impact humanitaire d’un conflit éventuel. Le secrétaire d’État Colin Powell a pour sa part reproché à certains pays d’avoir peur d’agir contre l’Irak « pour imposer la volonté de la communauté internationale ». Le président égyptien Hosni Moubarak a estimé que la seule possibilité d’empêcher une guerre en Irak était « d’aider Saddam Hussein à désarmer », et ce dernier doit coopérer totalement car sinon rien n’arrêtera les États-Unis, dans un entretien paru aujourd’hui dans le quotidien français Le Figaro. Le président égyptien Moubarak, qui également rencontré hier le chancelier allemand, a ajouté que les États-Unis ne donneraient « pas plus de deux à trois semaines » au dirigeant irakien Saddam Hussein pour désarmer, précisant que les inspecteurs de l’Onu « doivent bénéficier de davantage de temps, mais ce temps doit être limité ». Au lendemain d’un entretien téléphonique du président Bush avec le prince héritier Abdallah ben Abdel Aziz d’Arabie saoudite, Ryad semble avoir pris son parti de la guerre. Selon une source saoudienne « informée » citée mercredi par un journal arabe, le royaume a fait savoir à ses partenaires arabes « que la guerre arrive ». Message reçu à Bagdad : « Nous agissons comme si la guerre devait arriver demain », a déclaré mercredi le ministre irakien du Commerce Mohammed Mehdi Saleh. Saddam Hussein a assuré à une délégation parlementaire russe ne pas chercher la guerre, mais être prêt à se battre si Washington passait à l’attaque. Le secrétaire général de l’Onu a de son côté déclaré qu’une « guerre contre l’Irak ne serait concevable que si l’alternative est pire ». Sur le terrain, les inspecteurs ont de nouveau visité hier une usine d’assemblage des missiles al-Samoud 2, dont la portée dépasse les 150 km autorisés. Les Irakiens seraient disposés à les détruire. Londres appelle les citoyens britanniques à quitter l’Irak « immédiatement » Les Britanniques doivent quitter l’Irak « immédiatement » en raison « de la tension croissante dans la région et du risque d’action terroriste », a affirmé hier le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué. Dans deux autres communiqués, le ministère conseille également aux Britanniques de ne pas se rendre au Koweït, en Israël et dans les territoires palestiniens pour tout « voyage non essentiel dont des vacances ». Dans le cas du Koweït, Londres a « ordonné » aux familles des personnels de quitter le pays. « Si vous envisagez de vous rendre en Irak, vous devez savoir que des citoyens britanniques ont été utilisés comme otages pendant la crise de 1990-91 par le régime irakien, détenus dans des lieux où leur sécurité était à haut risque », ajoute le Foreign Office. « Vous devez savoir qu’il n’y a aucune présence diplomatique britannique en Irak pour offrir une aide », affirme encore le ministère. « Dans le cas de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, nous vous conseillons de partir maintenant que les routes sont encore ouvertes », ajoute le ministère britannique. L’Iran stoppe par sécurité les convois de pèlerins chiites vers l’Irak L’Iran a annoncé hier avoir décidé par mesure de sécurité de stopper les convois de pèlerins chiites iraniens à destination des villes saintes du sud de l’Irak. Des responsables locaux iraniens avaient affirmé lundi que le seul passage frontalier entre les deux pays avait été fermé par les autorités irakiennes. Bagdad a démenti hier et assuré que Téhéran était à l’origine de cette mesure. Environ un millier d’Iraniens passeraient quotidiennement la frontière pour le pèlerinage dans les villes chiites de Najaf, Kerbala (les deux principales), Samarra et Kazamain. Moscou proteste contre les bombardements anglo-US La Russie s’est dit hier « profondément inquiète » des bombardements effectués par les aviations américaine et britannique sur différentes cibles dans la zone d’exclusion aérienne en Irak. « L’intensité de ces actions totalement injustifiables a beaucoup augmenté ces derniers temps », a regretté le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. « La Russie et d’autres pays se sont prononcés à plusieurs reprises contre de tels bombardements (...), qui n’ont pas été approuvés par le Conseil de sécurité de l’Onu et ne peuvent que compliquer le travail des inspecteurs en désarmement en Irak », ajoute le ministère. La représentation française à l’Onu inondée de mails de soutien La représentation française aux Nations unies a été inondée de courriers électroniques de soutien depuis que le ministre français des Affaires étrangères a exhorté le Conseil de sécurité à donner une chance à la paix en Irak, ont annoncé mardi les autorités françaises. Quelque 5 000 e-mails, en grande majorité favorables et provenant essentiellement des États-Unis, ont été envoyés dès vendredi, le jour où Dominique de Villepin a affirmé qu’il fallait donner le temps aux inspecteurs de désarmer pacifiquement l’Irak, d’après les autorités. Quelque 12 000 messages supplémentaires ont été reçus pendant le week-end. Débat sur l’Irak au Parlement français le 26 février Un débat sur l’Irak aura lieu le 26 février au Parlement français, a indiqué hier l’entourage du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. La France n’est pas « aujourd’hui dans la logique » de l’utilisation de son droit de veto à l’Onu, mais elle joue plutôt « la carte de la majorité au sein du Conseil de sécurité » sur la crise irakienne, a dit M. Raffarin à l’issue d’une rencontre avec les responsables parlementaires. Le Canada ne se joindra pas à une attaque unilatérale US Le Canada a durci sa position sur la crise irakienne mardi, annonçant qu’il n’avait pas l’intention de se joindre à une éventuelle opération militaire dirigée par les États-Unis qui n’aurait pas été approuvée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le Premier ministre canadien Jean Chrétien avait jusqu’ici refusé d’écarter la possibilité d’une contribution à une intervention unilatérale des États-Unis. Winnie Mandela envisage de servir de « bouclier humain » Winnie Madikizela-Mandela, icône féminine de la lutte antiapartheid et ex-épouse de l’ancien président sud-africain, « envisage » de se rendre en Irak pour servir de « bouclier humain » en cas d’attaque contre l’Irak, selon son secrétariat. Un conseiller de Winnie a indiqué mardi soir à l’agence sud-africaine de presse Sapa que l’initiative venait d’elle-même, mais qu’elle la soumettrait formellement au sein de la Ligue des femmes pour approbation. La presse de Bagdad se déchaîne à nouveau contre les pays arabes La presse de Bagdad s’est déchaînée à nouveau hier contre la position « hésitante » des pays arabes concernant la crise irakienne, les appelant à affirmer clairement leur opposition à toute frappe contre le régime de Saddam Hussein. « Toute position qui est hésitante et qui ne rejette pas clairement une agression et s’y oppose avec courage sera semblable au comportement de l’autruche qui enfouit la tête dans le sable pour ne pas voir le danger qui la guette », écrit le quotidien as-Saoura. « Les menaces américaines ne concernent pas l’Irak seul, mais tous les Arabes et les musulmans et, par-delà, toute l’humanité », ajoute l’organe du parti Baas au pouvoir. Il estime que « les Arabes ont de nombreux moyens et possibilités qu’ils peuvent utiliser dès maintenant pour empêcher une agression ». La suisse décrète une interdiction d’entrée à Saddam Hussein et ses proches Le gouvernement suisse a décrété une interdiction d’entrée au président Saddam Hussein et à ses proches, au cas où ceux-ci tenteraient à l’avenir de trouver refuge en Suisse, a annoncé hier le vice-chanclier du Conseil fédéral (gouvernement) Achille Casanova. « Même si rien ne laisse penser que Saddam Hussein et ses proches veuillent ou puissent quitter l’Irak et chercher refuge en Suisse, le Conseil fédéral a décidé une interdiction d’entrée à l’encontre de Saddam Hussein, de ses proches et des membres des forces dirigeantes qui se sont rendus coupables de violations des droits de l’homme », a-t-il dit. Sur la base de la Constitution, ces personnes « seraient expulsées si elles étaient interpellées en Suisse ».
Toujours déterminés à en découdre avec Bagdad, les États-Unis ont toutefois essuyé hier une série de déconvenues, la Turquie faisant monter les enchères pour accepter le passage sur son territoire de troupes américaines, tandis que de nombreux pays ont réclamé la poursuite des inspections en Irak lors d’un débat au Conseil de sécurité de l’Onu. Malgré ces prises de...