Loisirs - Espaces relativement vastes, terrain adapté, nature généreuse Le ski libre dans le Akkar... une activité qui monte (photos)

Du ski libre ... au Liban ? Vous n’y pensez pas ! Avec un terrain aussi accidenté, des espaces aussi réduits, autant faire du ski nautique dans une mare ! Non, le Liban n’est pas la Norvège et encore moins la Sibérie. Les longues randonnées, hors des pistes rigoureusement tracées de ski alpin, sans remonte-pente, sans souci de l’état et de l’épaisseur de la neige, sans avoir à débourser des sommes faramineuses y relèvent quasiment du rêve. Quasiment. Parce qu’ils sont quand même quelques centaines à avoir ces dernières années voulu transformer ce rêve en réalité. Et réussi. Leur secret ? Sortir des sentiers battus : c’est le cas de le dire. Pour beaucoup d’entre eux, le paradis s’appelle le Akkar, cette terre si proche et pourtant si inconnue encore. En ces temps où le tourisme écologique est un peu partout à la mode et commence à drainer des adeptes au Liban, le Akkar, avec ses espaces relativement vastes, sa structure montagneuse particulière et ses forêts riches en variétés d’arbres, présente un atout considérable pour tous types d’activités en plein air. À ces qualités, il faut ajouter - ou peut-être commencer par - l’absence de développement désordonné, contrairement à la situation dans tant d’autres régions du Liban, où la démographie galopante, les constructions sauvages, la loi du profit immédiat et l’incivisme ambiant de la population ont fini par détruire ce qui faisait la richesse unique du pays, sa nature. Le Akkar échappera-t-il longtemps à la règle ? Rien n’est moins sûr et les incendies d’été – souvent d’origine criminelle – sont là pour démontrer qu’il n’y a pas de raison que la situation n’y évolue pas comme dans le reste du pays, à moins d’une prise de conscience générale. En attendant, la région dispose de certaines réserves que tente de protéger et de développer le Conseil de l’environnement du Akkar, dont le siège se trouve à Qobeyate. L’idée d’organiser de façon régulière des randonnées de ski libre dans cette région a été concrétisée, à l’intiative du conseil, il y a trois ans. Le président de cet organisme, Antoine Daher, avoue que le comité pour la préservation de l’environnement dans la région de Bécharré avait été pionnier dans ce domaine en lançant ce type d’activité sportive aux Cèdres. Depuis, près de 500 personnes – chiffre encore dérisoire – ont participé à des randonnées dans le Akkar, et le nombre est appelé à grimper rapidement, affirme M. Daher. Le ski libre – cross-country ou back-country – ne nécessite pas d’installations ou d’équipements spéciaux et une épaisseur de trois centimètres de neige est suffisante pour le pratiquer, explique M. Daher, sans oublier de relever la qualité écologique de ce ski. D’où l’avantage suprême de pouvoir s’adresser à toutes les catégories de la population – et pas seulement aux plus riches – et de multiplier de façon exponantielle la superficie skiable dans tout le pays. Ainsi, le tourisme d’hiver ne profiterait plus uniquement à de rares régions du pays où des investissements considérables ont été effectués. Pour ce qui est du Akkar, il existe un espace idéal pour pratiquer le ski libre, situé entre les montagnes de Kobeyate, de Fnaideq, de Akkar el-Atiqa et jusqu’à celles de Aarouba, culminant à quelque 2 200 mètres. On peut skier tous les jours de la semaine et le Conseil de l’environnement du Akkar organise des randonnées spéciales chaque dimanche en hiver. Les éventuels amateurs sont priés de s’adresser au 06 - 350227.