Sécurité - Quelque 4 000 soldats quitteraient le pays Redéploiement imminent de l’armée syrienne au Liban-Nord (photo)

Les commandements militaires syrien et libanais ont examiné hier avec le chef de l’État libanais Émile Lahoud les plans d’un redéploiement d’unités syriennes, qui doit intervenir dans la semaine, notamment au Liban-Nord, a annoncé un communiqué officiel. Selon l’agence al-Markazia, l’opération pourrait commencer aujourd’hui et durerait environ cinq jours. Une délégation conjointe du commandement des deux armées a exposé au président Lahoud « les mesures qui seront prises dans le cadre du redéploiement d’unités syriennes dans certaines régions libanaises englobant le nord du pays », précise le texte. Le chef d’état-major syrien, le général Hassan Turkmani, le chef des forces syriennes au Liban, le général Ahmad Ali, le chef des services de renseignements militaires syriens au Liban, le général Rustom Ghazali, ainsi que le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, et le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Michel Sleimane, étaient présents à cette réunion. Les mesures décidées seront appliquées dans un délai d’une semaine « à partir de ce jour », en prenant en considération les besoins concrets de l’armée libanaise, selon le communiqué. « Ce redéploiement entre dans le cadre de l’application des accords de Taëf », ajoute-t-il. Rappelons qu’en juin 2001, le gros des forces syriennes s’était retiré de Beyrouth et de sa région, et un nouveau retrait avait eu lieu en avril 2002. Aujourd’hui le corps expéditionnaire est estimé à quelque 20 000 hommes. Selon l’agence Reuters, qui cite une source militaire libanaise, environ 4 000 militaires syriens quitteront le pays. Le redéploiement, qui devrait durer cinq jours, aura lieu principalement dans la région de Batroun, dans le nord du Liban, ajoute-t-on de source officielle. L’hommage de Lahoud A cette occasion, le président de la République, le général Émile Lahoud, a rendu un vibrant hommage au rôle que les forces syriennes jouent dans le pays. Selon lui, elles ont notamment aidé à « consolider la paix civile », ce qui a permis au Liban de retrouver son rôle aux plans régional et international, surtout après la libération du Sud. D’autre part, le chef de l’État a tenu à remercier le commandement syrien pour « sa contribution à la restructuration de l’armée libanaise » et pour « avoir accompli les missions sécuritaires qui lui ont été confiées dans l’ensemble des régions libanaises ». Sur un autre plan, il a insisté sur la nécessité d’une « coordination permanente entre le Liban et la Syrie en matière de politique étrangère ». Selon lui, c’est cette coordination qui a permis de renforcer la position arabe dans les instances régionales et internationales. Des sources proches du pouvoir ont souligné l’importance du timing de la mesure syrienne qui intervient au moment où les pays de la région sont soumis à des pressions considérables en raison de la crise irakienne. Les mêmes sources affirment toutefois que ces pressions n’auront aucun effet sur la détermination du Liban et de la Syrie à rester attachés à leurs principes. Ghazali au Parlement D’autre part, le président de la Chambre, Nabih Berry, a reçu le général Ghazali à la tête d’une délégation syrienne. M. Berry a mis l’accent sur « le rôle positif que les forces syriennes ont joué et continuent à jouer dans la consolidation de la stabilité et de l’unité du peuple libanais ». Au ministère de la Défense, à Yarzé, la délégation militaire libano-syrienne a passé en revue avec le ministre Khalil Hraoui les détails de l’opération de redéploiement que les troupes de Damas comptent effectuer au nord du pays. Une réunion a groupé également les mêmes responsables militaires libanais et syriens au siège du commandement de l’armée, à Yarzé. Le général Hassan Turkmani a souligné à cette occasion la disposition du président Bachar el-Assad à « fournir à l’armée libanaise tout l’appui dont elle aurait besoin dans n’importe quelle circonstance ».