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Santé - Des jeunes se droguent aux sirops, avertit le député Atef Majdalani Le mois des soldes ne doit pas s’étendre aux médicaments, proteste le président de l’Ordre des pharmaciens

Dans la foulée des cris d’alarme poussés par les parents et certains responsables au sujet de l’usage de la drogue par les jeunes, le député médecin Atef Majdalani, président de la commission parlementaire de la Santé, a mis en garde hier contre certains sirops contre la toux, que les jeunes consomment comme euphorisants. Relancé par L’Orient-Le Jour à ce sujet, le député de Beyrouth en a appelé à la conscience des pharmaciens, leur demandant d’inclure volontairement ces produits sur la liste des médicaments et des produits pharmaceutiques qu’ils ne sont autorisés à vendre que sur ordonnance. Il leur a demandé, au moins, de faire preuve d’une plus grande prudence que d’habitude, quand ces sirops sont réclamés par des jeunes. Dans les milieux concernés, on affirme être familier des médicaments contre la toux contenant de la codéine, que des toxicomanes dépendants utilisent comme substitut à certaines drogues dures, quand elles sont introuvables. M. Majdalani s’est d’ailleurs félicité de l’efficacité de la loi soumettant la vente de tranquillisants à une ordonnance médicale, et a déclaré qu’elle a permis un plus grand contrôle de l’usage de ces produits. Dans les pays développés, comme en Europe, a-t-il fait remarquer, il faut une ordonnance, même pour acheter des vitamines. Sur un autre plan, le Dr Majdalani a révélé qu’il met au point, avec certains de ses collègues, un projet de loi autorisant le pharmacien à substituer aux médicaments prescrits des produits génériques analogues, qui sont toujours moins chers que les produits des sociétés pharmaceutiques connues. « Gagner moins, mais vendre plus » Saisissant la balle au bond, le président de l’Ordre des pharmaciens, Ghassan el-Amine, s’est déclaré « tout à fait d’accord » pour généraliser la vente des médicaments sur ordonnance, mais a remarqué que ce principe n’est pas compatible avec la loi autorisant les pharmaciens à vendre les médicaments moins cher que le prix qui leur est fixé par le ministère de la Santé. Mettant en cause une mentalité mercantile propre aux milieux du chef du gouvernement, M. Ghassan el-Amine a affirmé que le Liban est le seul pays au monde où une loi autorisant la concurrence entre pharmacies a été votée. La loi en question est en vigueur depuis cinq mois, précise-t-on. Cette loi n’a eu aucun effet significatif sur la baisse des prix des médicaments, a déclaré à L’Orient-Le Jour Ghassan el-Amine. Par contre, elle a contribué à la création de deux catégories de pharmacies, les pharmacies « riches » disposant d’un capital substantiel, qui renoncent à une partie des bénéficies autorisés pour vendre plus, selon la pratique des supermarchés, et les pharmacies « pauvres » ou en voie d’appauvrissement. On précise que les pharmaciens sont autorisés à réaliser des bénéfices de 20 % sur les médicaments. mais en vertu de la nouvelle loi, ils ont le droit de réduire la marge de leurs bénéfices et de se faire la concurrence. Pour M. el-Amine, « le médicaments ne doit pas être considéré comme un article de consommation comme un autre. On ne fait pas des soldes sur des produits pharmaceutiques. Il ne faut faire la promotion d’un médicament qu’à bon escient. Un pharmacien a le devoir de réduire autant que possible la consommation ou, au moins, d’en rationaliser l’usage par les acheteurs ». Mais la nouvelle loi autorisant les pharmaciens à se faire la concurrence a poussé la plupart d’entre eux à pratiquer des politiques de vente à outrance de médicaments, afin d’assurer le chiffre de vente qui rendra rentable leur pharmacie. Selon M. Ghassan el-Amine, une pharmacie qui ne vend pas pour 1 million de livres par jour est perdante, puisqu’en fin de compte, son bénéfice net, sur un tel chiffre de vente, ne sera que de 200 000 LL. Il existe au Liban quelque 3 000 pharmacies homologuées, précise-t-il. « Mais le véritable problème soulevé par le Dr Majdalani concerne moins les pharmacies que les dispensaires », note pour finir le président de l’Ordre des pharmaciens. « Il en existe d’innombrables, qui vendent des médicaments qu’ils sont censés distribuer selon une déontologie on ne peut plus élémentaire », dit-il, fixant à « une cinquantaine » les dispensaires qui remplissent vraiment leur fonction sociale.
Dans la foulée des cris d’alarme poussés par les parents et certains responsables au sujet de l’usage de la drogue par les jeunes, le député médecin Atef Majdalani, président de la commission parlementaire de la Santé, a mis en garde hier contre certains sirops contre la toux, que les jeunes consomment comme euphorisants. Relancé par L’Orient-Le Jour à ce sujet, le...