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Un ancien dirigeant libanais avance l’idée d’une équation Irak-Palestine

Se voulant réaliste, le président Moubarak d’Égypte déclare que les Arabes ne peuvent rien faire pour empêcher une guerre contre l’Irak. Mais ne pourraient-ils au moins lier leur position concernant ce point précis à la mise en œuvre d’un règlement équitable pour la question palestinienne ? C’est la question que pose un ancien chef de gouvernement libanais. Pour qui il est du devoir des Américains de réhabiliter la devise de Madrid, la terre moyennant la paix. Et de gommer la devise sharonienne qui prétend que la sécurité passe avant tout, avant la paix même. À la veille de la guerre du Golfe, Bush père s’était engagé, pour se rallier un maximum d’appuis arabes, à résoudre le problème palestinien. Il n’en a rien fait et, au fil des années, la solution est devenue bien plus difficile. Surtout après le retour au pouvoir du Likoud et de Sharon. Bush fils, poursuit l’ancien président du Conseil, remet le même couvert. En promettant de se consacrer au conflit israélo-arabe après en avoir terminé avec l’Irak. Qu’est-ce qui garantit aux Arabes que ces assurances seront effectivement assumées ? Sur quelle base procéderait-on au juste ? À partir des résolutions de l’Onu ? Ou en fonction des desiderata de Sharon ? Qui exige une extinction de l’intifada, pour assurer la sécurité permanente d’Israël. Et ne veut concéder en retour qu’une autonomie palestinienne sous un faux label de nouvel État. Dans ce sens, Sharon veut évincer l’Autorité dirigée par Arafat. Pour la remplacer par une direction palestinienne docile qui mettrait fin à l’intifada et aux opérations-suicide. Il soutient que l’équipe actuelle n’apporte aux Palestiniens que des morts, des destructions, des souffrances, des privations, et des occupations accrues de zones en Cisjordanie, comme des incursions dans la bande de Gaza. Il ajoute qu’il aurait été possible de parvenir à un accord sans toutes ces épreuves. Et il insinue qu’il y a actuellement des échanges, pour ne pas dire des pourparlers, entre les Israéliens et des responsables palestiniens qui sont hostiles à la violence, entendre à la révolte. Revenant aux Américains, l’ancien président de Conseil cité indique qu’ils doivent de toute urgence mettre la pression sur le gouvernement de droite extrémiste d’Israël. Sans quoi il y aurait lieu de craindre une tentative de liquidation de la cause palestinienne, à la faveur d’une guerre contre l’Irak qui monopoliserait l’attention du monde entier. Abondant dans ce sens, l’ancien ministre Michel Eddé estime qu’Israël s’efforcerait de plonger la région dans l’anarchie, en profitant de la guerre en Irak. Pour exploiter la situation en frappant la Syrie à travers le Liban. Ce qui lui permettrait de prendre sa revanche sur la défaite de ses armées au Sud et de réaliser ses visées sur les eaux libanaises. Tout en mettant à mal la coexistence libanaise, formule qui réfute le système raciste israélien. Du même coup, relève l’ancien ministre, Israël aurait la voie libre pour mener à bien ses visées expansionnistes, face à un monde arabe disloqué. Dont les divisions patentes procèdent tantôt d’intérêts particuliers, tantôt de complicités déterminées ou d’autres considérations. Pour prévenir ces périls, reprend l’ancien chef de gouvernement précédemment cité, il faut que les Arabes exercent de fortes pressions. En s’appuyant sur l’Union européenne, le tandem France-Allemagne en tête, ainsi que sur la Russie et la Chine. Afin de porter les USA à mettre effectivement sur les rails une solution équitable du problème palestinien. Sur base de principes clairs qui seraient énoncés sans tarder, avant le déclenchement d’une guerre contre l’Irak. Ce qui est d’autant plus impératif que les Américains annoncent déjà la couleur : ils veulent remodeler la région. En fonction de leurs intérêts, qui ne seraient pas contradictoires avec les intérêts de l’État hébreu. Émile KHOURY
Se voulant réaliste, le président Moubarak d’Égypte déclare que les Arabes ne peuvent rien faire pour empêcher une guerre contre l’Irak. Mais ne pourraient-ils au moins lier leur position concernant ce point précis à la mise en œuvre d’un règlement équitable pour la question palestinienne ? C’est la question que pose un ancien chef de gouvernement libanais. Pour qui...