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ÉLECTRICITÉ - Une nouvelle station de transformation mobile en cours d’installation à Beddaoui Qu’attend-on pour pénaliser les branchements illicites ?(photo)

La panne de courant qui a privé toute une région du Liban-Nord de courant électrique, samedi dernier, était sur le point d’être réglée, hier, avec l’arrivée d’un transformateur mobile d’une puissance de 10 MVA (mégavolts ampères) acheminé de la Békaa. Il était prévu que les techniciens de l’EDL restent sur place jusqu’à la mise en service du transformateur, a affirmé un communiqué de l’EDL publié en soirée. Grâce à cet apport, et à une ligne de haute tension provisoire qui a permis d’acheminer de Tripoli dix autres MVA, la région de Beddaoui-Minié-Deir Amar va de nouveau être approvisionnée normalement en courant électrique, dans le cadre des normes établies par l’EDL, soit 20h/ 24. Des émeutes avaient éclaté, lundi, à Beddaoui, pour protester contre trois jours consécutifs de coupure de courant, rappelle-t-on. En ce qui concerne le programme de rationnement, on sait que, pour des raisons d’économie de carburant, l’EDL a instauré un programme de rationnement provisoire dans l’ensemble des régions libanaises, à raison de 4 heures de coupure de courant par jour, entre 6 heures du matin et 22 heures. Seule exception à cette régle, la région du Beyrouth administratif, qui continue de recevoir le courant 24h/24. Toutefois, en raison du mauvais temps, des pannes ont affecté certains quartiers de Beyrouth au cours des derniers jours. L’EDL a justifié sa décision en affirmant qu’entre janvier 2002 et janvier 2003, les prix des combustibles ont augmenté de plus de 75 %, en raison notamment de la crise irakienne et des troubles au Venezuela. Cette augmentation, soulignent des sources parlementaires, a annulé tous les avantages obtenus grâce à l’amélioration de la perception des factures et aux économies de courant réalisées grâce à un programme de rationalisation de la production. Désormais autonome sur le plan financier, l’office s’est déclaré obligé de rationner le courant pour faire des économies, en attendant d’obtenir un prêt à long terme qui lui permettra d’acheter du fuel, quitte à régler sa dette grâce à une amélioration progressive de ses recettes et... en espérant une baisse des prix. Explications de Kabbani Le président de la commission parlementaire des TP, Mohammed Kabbani, est intervenu hier sur ce sujet brûlant, affirmant que l’un des problèmes structurels auquel fait face le Liban réside dans le fait que le réseau de transport du courant de 220 kilovolts n’a pas encore été achevé. Autrement, a-t-il expliqué, il aurait été facile d’acheminer de l’électricité d’une région à l’autre. Ainsi, en cas de panne, le surplus d’une région compenserait le déficit d’une autre, ce qui a été le cas dans la crise de Beddaoui. Le député a noté qu’en raison de l’absence d’un réseau complet de 220 kilovolts, des unités de production d’électricité n’ont pu entrer en service. Ainsi, une centrale pouvant fonctionner au gaz continue de fonctionner au fuel, pour cette raison précise. M. Kabbani a par ailleurs mis en cause le défaut de suivi dans l’entretien des centrales électriques. Sur un autre plan, le président de la commission des TP a réclamé que le problème de la perception des factures soit réglé, dans l’ensemble du pays, au moyen de l’installation de compteurs. Une fois les compteurs généralisés, a-t-il indiqué, il faudra pénaliser lourdement les branchements illicites. M. Kabbani a rappelé qu’une loi de 1994, prévoyant des peines de prison allant jusqu’à 3 ans pour vol de courant électrique et d’eau potable, n’a jamais été appliquée. À ce sujet, le député s’est prononcé en faveur du paiement du courant électrique dans les concentrations urbaines palestiniennes et que, dans l’impossibilité d’installer des compteurs dans tous les foyers des camps, un transformateur pourrait être installé à l’entrée du camp, à partir duquel le courant serait distribué. Selon des informations de presse, le coût annuel du courant électrique consommé dans les camps palestiniens s’élève à plus de 30 milliards de livres. Ce chiffre est exagéré, a toutefois souligné M. Kabbani, qui a estimé à 2 % de la production annuelle d’énergie le pourcentage du courant consommé dans les camps palestiniens. Avance du Trésor Le député a justifié le sursaut de colère de la population de Beddaoui, qui a manifesté après trois jours consécutifs de coupure du courant. Il a déclaré ignorer ce qui avait retardé jusqu’à lundi soir la réparation d’une panne survenue samedi matin à Beddaoui. Selon l’EDL, ce retard est dû à la nécessité qu’il y avait d’assurer auprès d’une compagnie privée la sous-station de transformation mobile de Deir Nbouh, à laquelle on a eu recours d’abord pour pallier à celle qui était tombée en panne samedi matin. N’ayant pu être effectuées samedi, ces formalités d’assurance avaient été achevées lundi, trop tard pour éviter au pays les scènes d’émeutes de lundi. « Il aurait fallu éclairer la population sur ce problème », a estimé de son côté une source parlementaire. Rappelons que le chef de l’État a décidé mercredi de prendre en main ce dossier et a demandé l’ouverture d’une enquête administrative de l’Inspection centrale au sujet de la panne de trois jours de Beddaoui. Une bonne nouvelle qui pourrait n’en être pas une : le gouvernement a débloqué un crédit exceptionnel de 75 milliards de livres pour renouveler le stock de carburant stratégique du Liban, en prévision d’une flambée du prix du fuel liée à la crise irakienne. « Nous espérons tous que ce cera la dernière avance que le Trésor consentira à l’EDL, a déclaré M. Kabbani, mais nul ne sait ce que nous réserve l’avenir. »
La panne de courant qui a privé toute une région du Liban-Nord de courant électrique, samedi dernier, était sur le point d’être réglée, hier, avec l’arrivée d’un transformateur mobile d’une puissance de 10 MVA (mégavolts ampères) acheminé de la Békaa. Il était prévu que les techniciens de l’EDL restent sur place jusqu’à la mise en service du transformateur,...