P. Gemayel critique l’absence du gouvernement

Le député Pierre Amine Gemayel a invité le gouvernement à proclamer l’état d’urgence afin de faire face aux retombées d’une éventuelle frappe américaine contre l’Irak. « Il faut que nous sachions que nous ne pouvons compter sur aucune aide extérieure. Nous voulons un véritable projet libanais qui puisse faire face aux retombées d’une guerre israélo-arabe ou d’une éventuelle frappe américaine en Irak », a-t-il déclaré hier au cours d’une visite à Kfarabida (caza du Batroun). M. Gemayel, qui s’exprimait devant plusieurs cadres et membres du Mouvement de réforme Kataëb, a critiqué le gouvernement « qui est au chômage depuis plus de dix jours alors que plusieurs États de la région tiennent des réunions quasi quotidiennes pour suivre de près les développements de la situation ». Sur le plan local, il a relevé une recrudescence des dissensions confessionnelles « auxquelles le gouvernement n’a pas su remédier à ce jour et qui ne peuvent être traitées par la répression ou par la marginalisation, mais uniquement par le biais du dialogue national ». Il a également critiqué la loi électorale, réclamant une meilleure représentation de toutes les tranches de la population. M. Gemayel a déploré l’absence du rôle dévolu aux partis politiques, affirmant qu’ils se divisent actuellement en deux catégories : « Ceux qui appuient l’État, et ceux que l’État appuie. » « Nous réalisons parfaitement que nous ne sommes pas les seuls à détenir la vérité et que l’indépendance et la souveraineté ne peuvent se réaliser par des défis. Les demandes répétées en faveur de l’annulation du confessionnalisme politique ne servent qu’à instiller ce même confessionnalisme dans les esprits de ceux qui n’y ont jamais cru. Il ne peut être aboli que par le biais d’un projet mis au point par l’État sur base d’une réconciliation nationale véritable », a-t-il conclu.