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Actualités

Paris perdus

Le lobbying français auprès des ministres arabes des Affaires étrangères tient plus de la science-fiction que de la diplomatie ordinaire. Un des leaders de l’Europe (et très bienvenu trouble-fête, aujourd’hui comme hier, au sein de l’Otan) en train de mendier des pays de la Ligue arabe un soutien, une adhésion, à l’option pacifique pour le règlement de la crise irakienne, cela a quelque chose de surréel. Même si personne ne se fait plus la moindre illusion sur ne serait-ce qu’un ersatz de solidarité entre les 22. Il suffit, pour les plus sceptiques, de réentendre Talal ben Abdel-Aziz, il y a deux jours à Beyrouth. En attendant, Paris n’a reçu aucune réponse positive. Du moins officiellement. C’est inouï. Indépendamment de l’opportunisme qui les caractérise, les pays arabes ont poussé l’aveuglement et la bêtise jusqu’à occulter le 11/09/01. C’est-à-dire le jour où « le remodelage de la carte régionale » a véritablement commencé. Comme l’Otan, comme l’Europe, comme l’Onu peut-être, la Ligue arabe a désormais toutes ses chances de se voir dynamitée. Sous la présidence libanaise. Sauf que dans ce Liban tutellisé, totalement dépendant du bon vouloir diplomatique de Damas, donc hors-jeu, il y en a qui pourraient se laisser doucement bercer par les rêves. Industriels : une participation plus que conséquente à une reconstruction de l’Irak après la guerre, par exemple. Politiques : un processus boule de neige de dé-dictaturisation de la région – à commencer par les plus proches voisins – qui débuterait par la chute de Saddam. Et le Hezbollah aurait été sommé de geler toute activité militaire à la frontière. En contrepartie d’un cantonnement des fantasmes militaires d’Ariel Sharon aux seuls territoires ? Le vœu est bien pieu. En attendant que tout explose, il reste les roucoulades de l’hôte de l’Élysée avec Rafic Hariri. Le seul homme politique proche-oriental véritablement francophile. La consolation est bien piètre. Ziyad MAKHOUL
Le lobbying français auprès des ministres arabes des Affaires étrangères tient plus de la science-fiction que de la diplomatie ordinaire. Un des leaders de l’Europe (et très bienvenu trouble-fête, aujourd’hui comme hier, au sein de l’Otan) en train de mendier des pays de la Ligue arabe un soutien, une adhésion, à l’option pacifique pour le règlement de la crise...