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EXÉCUTIF - Farès a fait part au Premier ministre de la volonté du chef de l’État de coopérer avec lui Hariri privilégie l’amitié, le respect, la fidélité à Lahoud, mais « sur base de la Constitution » (photo)

Ce n’est certes pas un lavage des cœurs épisode II, mais la volonté, de part et d’autre, de calmer les choses, d’apaiser les tensions, se fait de plus en plus palpable. D’autant plus que le Conseil des ministres se tient aujourd’hui, et que tout le monde – décideurs syriens en tête – souhaite que les choses soient réglées avant cette date-butoir hautement symbolique, (surtout si l’on se souvient du très long tête-à-tête Lahoud-Hariri d’il y a à peine quelques semaines : les cœurs lavés avaient réduit le Conseil des ministres à quelques ridicules petites dizaines de minutes, déchaîné la colère d’une grande partie des Trente et contribué à ruiner encore davantage les institutions du pays). La volonté est donc à l’apaisement – cela, on le sait depuis quatre jours. Et malgré les lazzi et autres quolibets des uns contre les autres. La preuve par neuf : les propos d’hier de Rafic Hariri – l’un des deux « héros » de ce feuilleton commencé en 2000, après le raz-de-marée du maître de Koreytem aux législatives. Qui a assuré que ses relations avec le chef de l’État n’ont pas changé, que rien ne laisse présager du moindre problème. « Ce qui s’est passé s’est passé, et plus l’on en débat, plus ça se complique. Un lavage des cœurs, cela est censé se construire autour d’une Constitution et en fonction des lois en vigueur : c’est ainsi que l’on préserve de bonnes relations. Et je veux de bonnes relations avec le chef de l’État – sans réserves, mais sur la base de la Constitution. Et cela est réciproque. Le vice-président du Conseil, Issam Farès, m’a rapporté des propos fort amènes du président Lahoud. De sa volonté de coopérer avec moi, en tout respect, toute amitié et toute estime », a affirmé Rafic Hariri. Le Premier ministre, qui recevait les journalistes au Sérail, a insisté, réitéré, martelé : « Il n’y a aucun problème. Il y a juste une façon de travailler qui est différente – le fruit d’une expérience partagée dernièrement. » Une façon de faire basée, ajoute le Premier ministre, sur la nécessité de chouchouter l’amitié, l’affection, la fidélité, « le tout en fonction de la Constitution, de la loi et de l’intérêt général ». Il a également répété qu’il continue de refuser une proposition du ministre de l’Information, Ghazi Aridi, visant à consacrer une séance du Conseil des ministres au dossier des médias dans son ensemble, « parce que cela s’expliquera comme une volonté de s’en prendre à la liberté d’information. Mais si le président de la République pose cette question en dehors de l’ordre du jour – et il est le seul habilité à le faire –, alors nous débattrons de ce dossier », a expliqué Rafic Hariri. Qui a réfuté toute velléité de démission de sa part, « je continue à assumer mes responsabilités », en réaffirmant sa volonté d’appliquer la loi et de ne couvrir personne. En ce qui concerne les récents propos du président français Jacques Chirac (sur la nécessaire signature d’un accord entre le Liban et le FMI), Rafic Hariri a estimé que c’est une façon « de préparer un Paris III – une des préoccupations du président français », a-t-il fait comprendre, niant au passage l’existence de quelque raté que ce soit dans les engagements des pays ayant participé à Paris II. Ces pays-là « ont commencé à concrétiser leur participation et, s’il y a un quelconque retard, c’est dû à certaines mesures techniques, voire légales », a expliqué le Premier ministre. Qui a en outre évoqué l’existence d’une équipe de travail franco-libanaise qui suit les contacts avec le FMI, « dans le but de faire participer tous ces pays qui ont conditionné leur soutien au Liban à un accord entre Beyrouth et le Fonds monétaire international ». Enfin, le Premier ministre a assuré que Paris II sera appliqué dans son intégralité : « La veille, j’ai rencontré à Paris le directeur du FMI, qui m’a fait part de sa grande satisfaction en ce qui concerne tout ce qu’a réalisé le Liban sur le plan économico-financier », a indiqué Rafic Hariri. Qui, notons-le, se rendra prochainement à Bkerké présenter ses vœux au patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir.
Ce n’est certes pas un lavage des cœurs épisode II, mais la volonté, de part et d’autre, de calmer les choses, d’apaiser les tensions, se fait de plus en plus palpable. D’autant plus que le Conseil des ministres se tient aujourd’hui, et que tout le monde – décideurs syriens en tête – souhaite que les choses soient réglées avant cette date-butoir hautement...