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Actualités

Saddam et Gomorrhe

À entendre les courges locales pontifier sur la crise irakienne, il suffirait que les pays arabes montrent un chouia de solidarité au cours du prochain pince-fesses du Caire, pour que George Dobbelyou remballe sa quincaillerie et aille voir en Corée du Nord si Saddam y est. En cinquante ans et sur une population de 200 millions, t’as jamais vu deux Arabes solidaires, toi ? Au mieux, y en a toujours un qui voudra étouffer son voisin d’amours historiques ; au pire, l’abreuver d’injures et d’obus de 155. Seulement cette fois, faudra parer au plus pressé et sauver la région d’une béchamel à l’acide façon Sodome et Gomorrhe dont on nous promet de déguster les effets après le 15 février. Ce qui n’est pas évident, car quand on a tant daubé sur le Néron irakien et sa bande de secoués, hauts placés sur l’échelle de Richter, il n’est pas facile d’en faire la promotion. Pourtant, il n’est pas plus mauvais qu’un autre, Saddam. Respectueux de l’exception culturelle de la région, il est venu au pouvoir à la force du poignard. Instruction : néant. Diplômes : néant. Finesse : infra-néant. Mais bon, c’est en Irak que ça se passe, pas au concours de valse de Vienne. Pour le reste, le brave homme a suivi le cursus ordinaire de tous les nababs du coin : parano monomaniaque de la sécurité, opposition transformée en hachis Parmentier et vernissage permanent sur le thème « Ma binette partout ». Le plus cocasse sera de voir comment Bush fiston va opérer, une fois ses spadassins dans le boui-boui. Les Irakiens n’étant pas particulièrement des parangons de la démocratie, va falloir débusquer un des officiers du monstre pour en faire un nouvel épouvantail. Aussi, le microcéphale de la Maison-Blanche serait-il mieux inspiré de garder l’ancien sous le manteau. Certes, quelques esprits grincheux pourront toujours rappeler que le Moustachu de Bagdad a quand même commis l’irréparable, qu’il a dressé plus de potences qu’il n’a fait installer de téléphones cellulaires, qu’il a lâché ça et là quelques gaz indigestes au nez de la population kurde… Et alors ? Tout le monde fait des erreurs de jeunesse. Saddam, lui, est resté jeune très longtemps, c’est tout. Gaby NASR
À entendre les courges locales pontifier sur la crise irakienne, il suffirait que les pays arabes montrent un chouia de solidarité au cours du prochain pince-fesses du Caire, pour que George Dobbelyou remballe sa quincaillerie et aille voir en Corée du Nord si Saddam y est. En cinquante ans et sur une population de 200 millions, t’as jamais vu deux Arabes solidaires, toi ? Au...