Le Liban craint l’expulsion par Israël de Palestiniens vers son territoire(photos)

Le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, a affirmé hier craindre qu’Israël ne procède à l’expulsion des Palestiniens vers le Liban à la faveur d’une éventuelle guerre contre l’Irak. « Le Liban craint qu’Israël, notamment (le Premier ministre Ariel) Sharon, n’exploite l’éclatement d’une guerre dans la région pour expulser les Palestiniens vers le Liban », a déclaré M. Hraoui devant Daniel Cronin, chef du bureau des attachés militaires américains pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. M. Cronin, qui était accompagné de l’attaché militaire à Beyrouth, Michael Dishman, a informé le ministre des préparatifs militaires américains en prévision d’une guerre contre l’Irak. M. Hraoui avait indiqué il y a deux jours que l’armée et la police libanaises avaient pris des mesures à la frontière avec Israël pour empêcher l’entrée au Liban de Palestiniens qui seraient contraints à l’exode par l’État hébreu. Il n’a toutefois fourni aucune précision sur la nature de ces mesures. À ce sujet, le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Timour Goksel, a indiqué « qu’il revenait à l’État libanais de prendre les dispositions qu’il estime nécessaires pour sa sécurité ». Interrogé par une radio locale, Sultan Aboul Aynaïn, le chef du mouvement Fateh de Yasser Arafat au Liban, a estimé « peu probables » de telles expulsions. Il a affirmé d’autre part que « les Palestiniens n’allaient pas ouvrir un nouveau front et lancer des attaques contre l’entité sioniste » à partir du Liban. Sur la crise irakienne, M. Hraoui a affirmé que le Liban est en faveur de l’application de la résolution 1441 « par des moyens pacifiques », ainsi que de toutes les résolutions des Nations unies relatives au processus de paix au Proche-Orient, en soulignant son attachement au plan de paix arabe décidé lors du sommet de Beyrouth, en mars dernier. M. Hraoui a en outre exprimé son souhait de voir le gouvernement US exercer les pressions nécessaires sur l’État hébreu afin qu’il mette fin à ses violations de l’espace aérien libanais. La délégation américaine militaire s’est ensuite rendue auprès du commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman.