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Priorité aux dossiers économique et sécuritaire

Le calme après la tempête. Ou plutôt après les tempêtes : cellulaire, crise politique, crise constitutionnelle (celle née des différentes interprétations des lois, notamment en ce qui concerne l’ordre du jour du Conseil des ministres). Sauf que si calme et stabilité prévalent désormais, si tous les casus belli entre les deux pôles de l’Exécutif semblent avoir, comme par magie, disparu, ce n’est pas pour les beaux yeux de l’un ou de l’autre. C’est simplement parce que la situation régionale – et plus particulièrement son volet irakien – tétanise l’attention de l’ensemble des responsables politiques. Et entraîne une grande partie de ces derniers, avec à leur tête le président de la Chambre, Nabih Berry, à cesser leurs incessants appels pour un changement de gouvernement. Aujourd’hui, ces hommes sont convaincus que l’actuelle équipe Hariri peut (doit ?) continuer à assumer ses responsabilités. D’ailleurs, un ministre toujours bien informé dit que le forcing mené contre le gouvernement par un pack de loyalistes n’a plus sa raison d’être, puisque les hommes du pouvoir et leurs alliés sont eux aussi convaincus bon gré mal gré qu’il faudra attendre l’épilogue irakien pour remettre le sujet sur le tapis. En attendant, l’actuel cabinet doit faire avec un cahier des charges (local) bien rempli. D’abord, tenir et concrétiser les promesses faites lors de Paris II (le « Taëf financier », comme le dit l’un des politiciens de chez nous). En particulier les promesses concernant les indispensables mesures de réforme, qu’elles soient politiques, administratives ou, surtout, économiques (maintenant que le budget a été approuvé avec le déficit prévu au préalable), et qui accompagneront, compléteront les initiatives étrangères de soutien au Liban. De sources ministérielles bien informées, l’on assure que le Premier ministre, Rafic Hariri, dès son retour de Paris, entamera une série de réunions de travail et de tête-à-tête interministériels qui jetteront les bases de ces réformes en question. Il multipliera à cet effet les séances de travail avec le chef de l’État, des séances auxquelles pourraient participer les différents ministres et autres responsables concernés. Le tout pour préparer un éventuel Paris III, et en prévision des concertations qui vont avoir lieu avec les membres de la délégation du Fonds monétaire international (FMI), présents à Beyrouth pour examiner la situation de plus près, et prendre (bonne) note des mesures adoptées par le Liban en vue d’assainir la situation financière, régler la situation économique. Le tout avant de présenter un rapport aux responsables au sein du FMI. Lesquels responsables se fendront à leur tour d’un rapport sur la situation libanaise. Un rapport qualifié de fondamental et essentiel pour la tenue d’un Paris III, et redynamiser les efforts à ce niveau. Comprendre par là que ce rapport pourrait convaincre les pays réticents lors de Paris II d’apporter finalement leur écot afin d’aider le Liban à sortir de ses tourments. Parallèlement à ce dossier économique et aux efforts entrepris, dedans comme dehors, pour éviter au pays la faillite, il y a un autre dossier, tout aussi primordial, et sur lequel continuent de se braquer, depuis quelques jours, tous les projecteurs. C’est le dossier sécurité interne. Remis à l’ordre du jour après les nombreux indicents qui ont eu lieu dans différentes régions (la tentative d’assassinat contre le juge Nachar, le crime de Dékouané, etc.), et qui ont confirmé, malgré les volontés de dénégation de plusieurs pôles politiques, l’implication de courants fondamentalisto-extrémistes. Selon des informations d’enquête, on évoque l’éventualité d’un retour des fondamentalistes sur la scène locale et d’une volonté d’utiliser le Liban comme tremplin pour leurs différentes opérations. Ce qui a entraîné les responsables sécuritaires, à commencer par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, à mobiliser les services de sécurité pour une prévention maximale. Résumé et conclusion : ce sont les dossiers économique et sécuritaire qui bénéficieront dorénavant de toutes les énergies, d’autant plus que la corrélation entre eux deux se fait, à la lumière des derniers développements, de plus en plus évidente. Plusieurs sources bien informées laissent entendre que le président Lahoud est déterminé à effectuer de nombreuses réunions à ce sujet, surtout qu’il s’est avéré que l’absence d’une cellule de crise, ou d’une commission ministérielle pour les cas d’urgence, laisserait de facto un vide que le chef de l’État s’emploiera, de par ces entretiens-là, à combler. On dit que l’entretien du n°1 de l’État avec le PDG d’EDL, Kamal Hayek, s’inscrit dans ce cadre-là. Que ce dernier a présenté un rapport au président Lahoud sur les mesures préventives qu’il s’agit d’adopter en cas de guerre, notamment en ce qui concerne l’électricité et la hausse des prix du pétrole. Philippe ABI-AKL
Le calme après la tempête. Ou plutôt après les tempêtes : cellulaire, crise politique, crise constitutionnelle (celle née des différentes interprétations des lois, notamment en ce qui concerne l’ordre du jour du Conseil des ministres). Sauf que si calme et stabilité prévalent désormais, si tous les casus belli entre les deux pôles de l’Exécutif semblent avoir, comme...