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L’imam de la mosquée de Finsbury Park a défrayé la chronique avec ses prêches véhéments Les autorités britanniques démettent Abou Hamza al-Masri de ses fonctions(photo)

Les autorités britanniques, longtemps accusées de fermer les yeux sur les activités des musulmans extrémistes, ont décidé de démettre de ses fonctions au sein de la mosquée londonienne de Finsbury Park l’un des plus véhéments d’entre eux, l’imam Abou Hamza al-Masri. La Charity Commission, organisation chargée notamment des lieux de culte dépendant du ministère britannique de l’Intérieur, a décidé de retirer à Abou Hamza le droit de prêcher dans cette mosquée parce qu’il « a utilisé sa position » pour « faire des déclarations politiques déplacées ». « C’est une décision assez rare et spectaculaire », a reconnu un porte-parole de la Charity Commission. « Il peut encore prier devant la mosquée, il peut s’exprimer à la télévision ou à la radio, mais il ne peut pas prier à l’intérieur de la mosquée ». Ce porte-parole a précisé que l’imam pouvait « également faire appel de cette décision ». Mais Abou Hamza a affirmé qu’il comptait « continuer à ignorer ce que fait cet homme », en référence au responsable de la Charity Commission, John Stoker. « Il a pris cette décision parce que, selon lui, je fais des déclarations politiques contre l’Amérique et Israël, a poursuivi Abou Hamza. Moi, je pense que c’est lui qui fait de la politique et prend parti ». John Stoker « a fermé la mosquée, il a travaillé avec la police jusqu’à sa fermeture, a-t-il dit. Nous prions dehors chaque vendredi et nous allons continuer à le faire ». Abou Hamza, qui avait défrayé la chronique après les attentats du 11 septembre en faisant l’éloge d’Oussama Ben Laden (« un homme bien ») et en qualifiant les terroristes de « martyrs », a affirmé qu’une fois que « la mosquée sera rouverte, ce sera aux fidèles de décider de leur imam ». L’imam avait mis le feu aux poudres lundi en déclarant qu’il voyait dans l’accident de la navette spatiale américaine Columbia un « signe de Dieu » puisque « la navette transportait des Américains, un Israélien et une Hindoue, la trinité du Mal contre l’islam ». Dès avril 2002, l’organisation gouvernementale lui avait notifié une interdiction « temporaire » de prêche, mais Abou Hamza avait ignoré cette injonction. La commission l’avait ensuite prévenu, le 16 décembre, de son intention de le démettre de ses fonctions et lui avait laissé jusqu’au 20 janvier pour présenter son point de vue. Les avocats de l’imam et ses partisans avaient faxé en retour à la commission un argumentaire ainsi qu’une lettre de protestation. Soupçonnée de liens avec le réseau el-Qaëda, la mosquée de Finsbury Park avait été perquisitionnée dans la nuit du 19 au 20 janvier par la police antiterroriste qui, selon la presse, a saisi des faux passeports et de fausses cartes bancaires. Sept hommes avaient été arrêtés dans le cadre de cette opération. L’un d’eux, un Nord-Africain de 29 ans, Samir Asli, a été inculpé pour possession d’objets à des fins terroristes. Considérée comme l’une des plus radicales du pays, proche des salafistes, cette mosquée aurait été fréquentée par le Britannique Richard Reid, qui avait tenté de faire sauter en vol un avion reliant Paris à Miami en décembre 2001, et le Français Zacarias Moussaoui, incarcéré aux États-Unis dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 11 septembre 2001. Une législation généreuse en matière de droit d’asile (du moins jusqu’au durcissement intervenu en novembre dernier), l’importance de Londres pour les investissements des pays arabo-musulmans ainsi que pour les médias arabes ont attiré de nombreux opposants islamistes à partir de la fin des années 1980, ce qui, depuis peu, lui avait valu le surnom de « Londonistan ».
Les autorités britanniques, longtemps accusées de fermer les yeux sur les activités des musulmans extrémistes, ont décidé de démettre de ses fonctions au sein de la mosquée londonienne de Finsbury Park l’un des plus véhéments d’entre eux, l’imam Abou Hamza al-Masri. La Charity Commission, organisation chargée notamment des lieux de culte dépendant du ministère...