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Erdogan prépare les Turcs à la guerre

Bien qu’opposée à une guerre, la Turquie doit y participer si elle veut avoir son mot à dire dans la reconstitution de l’Irak, a affirmé hier le dirigeant du parti au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan, dont les propos constituent le premier signe de ralliement d’Ankara aux États-Unis. « Si l’on reste en dehors de l’équation au début de l’opération, on pourrait ne plus en contrôler les développements à la fin », a déclaré M. Erdogan aux députés de son Parti de la justice et du développement (AKP). « Et dans ce cas, les intérêts à long terme de la Turquie et même sa sécurité pourraient être menacés », a-t-il ajouté, tout en regrettant que Bagdad n’ait pas pris les mesures nécessaires pour se conformer aux résolutions onusiennes sur son désarmement. « Si une nouvelle administration est établie en Irak (...), la Turquie doit occuper une place active dans les mécanismes de décisions de ce processus », a ajouté M. Erdogan qui n’occupe aucune fonction officielle au gouvernement, mais qui en est l’éminence grise. Les dirigeants du pays, à commencer par M. Erdogan, insistaient jusqu’à présent sur la nécessité d’éviter une guerre qui pourrait déstabiliser l’économie turque et entraîner l’éclatement du voisin irakien, au risque de favoriser la mise en place d’un État kurde indépendant. Les déclarations de M. Erdogan visent à convaincre les députés de l’AKP, hostiles à l’idée d’une guerre, de la nécessité de répondre favorablement aux demandes pressantes des États-Unis qui souhaitent utiliser les bases turques pour une opération contre le nord de l’Irak. Le gouvernement a convoqué le Parlement cette semaine, aux termes de l’article 92 de la Constitution, qui prévoit que les députés décident de l’envoi de soldats turcs à l’étranger ou du déploiement de troupes étrangères en Turquie. Le gouvernement turc veut également dépêcher des soldats turcs en Irak du Nord, où ils assureraient la sécurité d’une zone tampon de plusieurs dizaines de kilomètres de profondeur, le long de la frontière, pour éviter un afflux de réfugiés. Leur présence servirait également à rappeler aux factions kurdes qui contrôlent le nord du pays que la Turquie n’autorisera pas leur indépendance, selon les observateurs.
Bien qu’opposée à une guerre, la Turquie doit y participer si elle veut avoir son mot à dire dans la reconstitution de l’Irak, a affirmé hier le dirigeant du parti au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan, dont les propos constituent le premier signe de ralliement d’Ankara aux États-Unis. « Si l’on reste en dehors de l’équation au début de l’opération, on pourrait ne plus...